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Rondchâtel

Elle a pris coup de jeune!

L’illustre centrale hydroélectrique de Rondchâtel a pris un sacré coup de jeune grâce à des installations flambant neuves. Propriétaire du site, l’entreprise Ciments Vigier SA a célébré l’événement hier.

Une centrale flambant neuve sur la Suze.

Catherine Bürki

Adieu les conduites en fonte usagées et bye bye les murs décrépis: le vénérable site de la centrale hydroélectrique de Rondchâtel, sis comme son nom l’indique à proximité de la zone industrielle de Rondchâtel, a pris un sérieux coup de jeune. Alors que ses installations frisent les 130 ans, l’entreprise Ciments Vigier SA, propriétaire de la centrale depuis 1995, lui a en effet offert un lifting total afin d’optimiser sa capacité énergétique. Une opération lancée en avril 2012 suite au renouvellement par le canton de Berne et pour une durée de 80 ans de la concession pour cette centrale.

 Un bâtiment neuf pour 30% de courant en plus

Inaugurée hier en présence d’une centaine de personnes, essentiellement des représentants des communes de la région ainsi que des clients de Vigier, la nouvelle centrale bénéficie dorénavant d’installations flambant neuves pour capter l’eau de la Suze et s’en servir pour créer de l’énergie. L’illustre bâtiment abritant les anciennes turbines a ainsi été abandonné au profit d’un tout nouvel édifice (lire ci-contre). Résolument moderne et équipé de deux turbines denier cri, il a été construit à une centaine de mètres en aval du premier.

Le reste des installations, dont le barrage sur la Suze et le château d’eau, reste pour sa part en place, mais a été remis au goût du jour. En bref, un équipement dernier cri qui permet à la nouvelle version de la centrale de Rondchâtel d’accroître sa production d’énergie de 30%. Directement injecté dans le réseau, le courant peut désormais alimenter quelque 4300 ménages.

 Vigier pour le durable

Planifié par BKW, le projet a un coût total d’environ 12 millions. Un investissement certes non négligeable, mais qui s’inscrit dans la ligne de la politique énergétique menée par Vigier. «La production de ciment est très gourmande en énergie. Notre exigence a ainsi toujours été de privilégier les énergies renouvelables», a expliqué hier Lukas Epple, directeur général de Vigier.
Présent également à l’occasion de l’inauguration de la centrale, Urs Gasche, conseiller national et membre du conseil d’administration de BKW, s’est pour sa part félicité que la plus vieille usine de fabrication de ciment du pays participe ainsi activement «à la stratégie énergétique du Conseil fédéral, laquelle préconise une utilisation accrue des énergies renouvelables sur le territoire suisse». A noter d’ailleurs qu’en contrepartie de l’investissement de Vigier, la Confédération lui a accordé le droit à la rétribution à prix coûtant. Enfin, Lukas Epple a insisté hier sur la volonté de Vigier de «produire dans le plus grand respect possible du développement durable et de réduire ainsi au maximum l’impact écologique de la production de ciment».


Pour ce faire, l’entreprise a veillé à ce que ses nouvelles installations respectent et s’intègrent au mieux à l’environnement naturel dans lequel elles demeurent. Le barrage sur la Suze a ainsi été muni d’une échelle à poissons. Plusieurs mesures compensatoires ont également été mises en place afin de réduire au maximum l’impact sur l’environnement engendré par les travaux de rénovation et de construction. Il s’agit notamment de mesures de reboisement, à savoir la plantation de différentes plantes et arbres fruitiers.

 

Un site historique à conserver à tout prix

Un site historique à conserver à tout prix Hier, Lukas Epple a insisté sur le caractère historique du site de la centrale hydroélectrique de Rondchâtel, considéré comme un véritable symbole de l’histoire industrielle de la région. La centrale ne date en effet pas d’hier. Elle a été érigée en 1882 pour approvisionner en électricité, pendant une centaine d’années, l’usine de papier de Biberist, dans le canton de Soleure. «Cette usine est à l’origine du premier transport permanent d’électricité de l’histoire suisse», a raconté le directeur général de Vigier.

Soucieuse de préserver le patrimoine, l’entreprise Vigier a renoncé à démolir les installations présentes et a privilégié la piste des rénovations. Pour ce qui est de la centrale en elle-même, à savoir le bâtiment qui abritait à l’époque les turbines, elle a été conservée, quand bien même Vigier n’a pas pu y installer les nouvelles turbines et a été contrainte de construire un nouvel édifice à cet effet. «Le bâtiment a été remis en état et une petite turbine a été maintenue sur le site afin de garder le caractère, l’affectation et l’activité historique du lieu», a pour sa part précisé Daniel Schepp, directeur ad intérim de l’usine Vigier sur le site de Péry. A noter que la centrale hydroélectrique de Chauffat, située un peu plus en aval sur la Suze et également propriété de Vigier, a par le passé subi un sort plus ou moins similaire. /cbu

 

 

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