Julie Gaudio
En France, depuis quelques semaines déjà, la chanson «Danser encore» rassemble des foules d’individus dans divers lieux publics. A Bienne, la danseuse Paqui Montoya lance le même cri du cœur. Reporté une première fois l’an dernier en raison de la crise sanitaire, le spectacle de son école de flamenco est présenté demain soir, en streaming vidéo, via le site du Théâtre Nebia. «Il me paraît extrêment important de montrer mon spectacle, malgré tout», confie Paqui Montoya, avec son doux accent d’Andalousie. «Je me sens comme une femme qui ne pourrait pas accoucher au bout de ses neuf mois de grossesse. A terme, on a envie que l’enfant sorte! Pour cette représentation, c’est pareil», rigole-t-elle. Et pas question pour la Biennoise de patienter une minute de plus ou d’attendre de meilleures conditions sanitaires. «Je vis le moment présent. Aujourd’hui, je suis vivante et demain, je ne sais pas.»
Bouleversée par le décès soudain de sa mère en 2019, Paqui Montoya confie vivre depuis «de minute en minute». Montrer ce spectacle lui tient d’autant plus à cœur, qu’elle en dédie une partie à sa mère. «La douleur et la perte se ressentent à travers certaines danses. Mais d’un autre côté, je veux montrer la joie et la force qu’elle possédait», raconte la danseuse.
Un anniversaire festif
Par ses chorégraphies, Paqui Montoya souhaite également développer l’idée de transmission. Ses enfants participent d’ailleurs au spectacle. En revanche, Paqui Montoya avoue ne pas avoir fait exprès de présenter son spectacle le jour de la Fête des mères. En l’apprenant, les larmes lui montent aux yeux, tant le symbole lui semble fort. «Ma mère me manque terriblement», s’excuse-t-elle presque.
Le spectacle ne promet toutefois pas que des larmes. Outre les moments consacrés à la mère de Paqui Montoya, durant lesquels les danseuses seront habillées en blanc, une partie célèbre les 20 ans de son institution. «Après avoir lancé mon école en Andalousie, j’ai rencontré mon mari et je l’ai suivi jusqu’à Bienne, où j’ai fondé une nouvelle école, en janvier 2000», raconte Paqui Montoya. La danseuse assure ne rien regretter aujourd’hui, car elle a «appris beaucoup des femmes et des enfants d’ici». Peu d’élèves peuvent toutefois se targuer de fêter 20 ans de flamenco avec Paqui Montoya. «Mais il y en a une, et elle dansera dimanche», sourit fièrement la chorégraphe.
Pour cet interlude festif, Paqui Montoya fait danser ses élèves sur les meilleurs morceaux des 20 dernières années. «J’ai repris les chansons, mais j’ai changé les chorégraphies», assure-t-elle. Des nouveaux titres ont également été ajoutés.
Une quarantaine d’apprenties danseuses promettent ainsi de «donner envie de danser», même à travers l’écran d’un ordinateur. Elle se sont durement entraînées, «mais les répétitions se sont révélées très compliquées en raison des mesures anti-Covid», admet Paqui Montoya. Toutefois, «comme le spectacle était déjà prêt pour l’année dernière, il y avait moins de pas à expliquer».
Réservations et informations du spectacle «Paseando por la vida» sur: nebia.ch/hors-saison
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