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Il est parti construire un grenier à grain

Au Sénégal, le professeur du CSEM Christophe Ballif a participé à un voyage humanitaire. Une expérience qui donne envie au Neuchâtelois de participer à d’autres projets. Interview.

Le professeur neuchâtelois du CSEM Christophe Ballif a non seulement participé à la construction d’un silo à grain, mais il a également travaillé dans les champs. SP

Contexte: Pour les 30 ans de l’association d’entraide humanitaire Nouvelle Planète, une douzaine de personnalités suisses sont parties au Sénégal dans le but de contribuer à la construction d’une banque céréalière. Côté neuchâtelois, l’éco-aventurier Raphaël Domjan etChristophe Ballif étaient du voyage. Interview du directeur du centre de photovoltaïque du Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM).

Propos recueillis par Valentine Giroud

Quel était le but de cette mission au Sénégal?
Nous avons accepté de participer à la construction d’une banque céréalière, en collaboration avec l’association d’entraide humanitaire Nouvelle Planète, à la demande de la conseillère nationale et passionnée d’Afrique Isabelle Chevalley. Le pays vivant majoritairement de l’agriculture, leur permettre de stocker et protéger les récoltes pour qu’ils s’approchent de l’autonomie découle du nécessaire.

Quel a été votre rôle sur place?
Nous devions créer un système d’aération pour la banque de céréales afin d’empêcher la péremption des récoltes. Finalement, la ventilation naturelle du bâtiment s’est avérée suffisante. Par contre, les habitants de Touba Cocky avaient déjà construit un système solaire au préalable, mais il n’était pas des plus efficaces. Ses dimensions et sa configuration ne le rendaient pas performant, c’est pourquoi nous avons changé le panneau solaire et amélioré l’installation.

Désormais, comment le projet sera-t-il suivi?
Le but de NouvellePlanète est d’apporter des projets porteurs et autonomes sur le long terme.  L’association disposait dans notre cas de 20000 francs pour ce voyage, comprenant les coûts d’entretien. Performance Afrique, l’équipe sénégalaise de Nouvelle Planète, pourra grâce à ces fonds assurer la pérennité du projet dans les prochaines années avant de passer le relais aux locaux.

Outre l’aspect technique du voyage, avec quel sentiment êtes-vous rentré en Suisse?
Malgré les conditions de vie rudimentaires, le fait de partager autant de sourires et d’être reçu dans un tel enthousiasme était vraiment remarquable. L’équipe sénégalaise de Nouvelle Planète avait organisé notre arrivée et le premier contact avec les locaux avait déjà été établi afin d’assouplir les problèmes potentiels liés à notre venue et d’améliorer la compréhension. L’accueil a été magnifique et les activités de groupe nombreuses. Nous avons vécu une expérience riche en émotions. Entre le football, la palabre sous le baobab, les danses et les rires, tout s’est déroulé à merveille.

Comment le Sénégal voit-il son développement futur?
Voir des populations entières vivre d’une agriculture peu intensive engendrant des revenus particulièrement modestes est impressionnant. Le désir de développement n’est encore pas à l’esprit de tous. Malgré tout, les Sénégalais sont ouverts et progressistes, avec le niveau de formation qu’ils ont. De plus, les autorités sont conscientes de cette nécessité et souhaitent faire du Sénégal un pays autosuffisant. Le maire de la commune de Ndindy a d’ailleurs tenu à remercier toute l’équipe d’avoir su revaloriser l’image des villages dans cette société où ils tendent à être désertés.

Prévoyez-vous de vous engager à nouveau dans un tel voyage à l’avenir?
C’était incroyable de découvrir un monde différent, sans stress, aux objectifs déconnectés du temps, de la quête de profit, basé sur la discussion et l’harmonie des éléments. Fournir les clés d’un espoir de développement harmonieux fait partie de la beauté de ce voyage. Cela donne envie de faire plus, de contribuer à d’autres projets et de repartir dans cette Afrique si fascinante.

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