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Économie régionale

«Il n’y a pas de périphéries»

La CEP s’est réunie jeudi soir en assemblée. L’assistance et le conseiller d’Etat Christoph Ammann ont notamment confirmé le bien-fondé de sa Stratégie 2030.

Le secteur secondaire du Jura bernois est l’un des plus importants du pays. Photo: archives

Par Dan Steiner

«Je pèse mes mots quand je dis que le Jura bernois est une région centrale.» Invité par la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) à clôturer son assemblée générale, jeudi soir, le conseiller d’Etat Christoph Ammann a tenu à délivrer un message d’ouverture à la région.

Un discours qui doit lui donner confiance en ses moyens, elle qui possède des entreprises à la pointe dans leur domaine au niveau mondial. Mais qui peine souvent à se vendre, sans même penser à s’en vanter, ce dont elle reste loin. Une limite pourtant pas ténue pour celle qui baigne dans l’univers de la précision.

On réécoute le directeur de l’Economie publique du canton? «Oui, le deuxième canton suisse est encore bien trop souvent réduit à la ville de Berne et à son agglomération. Mais le Conseil exécutif et moi-même mettons toutes les régions sur un pied d’égalité. Aucune d’elles n’est périphérique!» Loin de sonner comme une flatterie, le discours de Christoph Ammann rappelle – c’est lui qui le dit – que la région, dont le secteur secondaire est l’un des plus importants du pays en pourcentage, ne mise pas seulement sur la quantité, mais également sur la qualité.

Elargissement des activités
Et l’une des clés de la réussite d’un développement économique n’est possible qu’à l’aide d’artifices comme celui que la CEP met en place depuis l’an dernier. A savoir sa Stratégie économique 2030. «Mais ce type d’actions doit être soutenu par les acteurs concernés», a prévenu l’ancien recteur du Gymnase d’Interlaken.

Le point 8 de l’ordre du jour est venu confirmer que les différentes parties prenantes régionales, en tout cas ceux qui ont garni un Royal de Tavannes plein comme un œuf, soutiennent cette stratégie. Considéré par le président de la CEP, Richard Vaucher, comme un «élargissement de nos activités», ce point était là pour «entériner cet état de fait et marquer votre soutien à ces démarches». Des grands axes composés de mesures qui outrepassent le but initial, «mais qui sont nécessaires et utiles au développement global de notre région», a poursuivi Richard Vaucher. Unanimité.

Détaillée à diverses reprises dans nos colonnes, cette stratégie (lire Le JdJ du 16 mars pour l’un des huit axes, celui du tourisme) vise, en 2030, «l’aboutissement des actions menées et des mesures mises en œuvre». Mais Richard Vaucher l’a rappelé une énième fois, «la CEP ne peut et ne veut s’arroger seule la compétence de mener à bien ces pistes et ces projets».

Pas que cette stratégie
Bien que cette stratégie soit «l’épine dorsale» de ses activités, la CEP ne fait pas que cela, sourit son président, tant s’en faut. Et le directeur, Patrick Linder, de souligner la multitude de rendez-vous organisés par l’institution en 2018. Entre conférences (de presse, aussi), sorties avec le Club-entreprises, petits-déjeuners dits services ou microtechniques ainsi que la cérémonie des meilleurs apprentis et meilleures entreprises du Jura bernois, elle n’a pas chômé.

Pour 2019, déjà bien entamée, il n’en va pas autrement. Le 10 mai chez Tornos, àMoutier, elle annonce par exemple un événement consacré à l’impact de la politique américaine et de la guerre commerciale sur les entreprises MEM en Suisse. Puis la vie continue...

Pour la bonne forme, notons que la CEP a bouclé 2018 avec un léger bénéfice de 4100fr., qu’elle prévoit une perte de 10350fr. en 2019 et que Serge Rohrer a cédé sa place au Tramelot Cédric Bassin comme président de la commission formation et donc comme membre de la direction de la CEP. En somme, c’est le nouveau directeur du Centre de formation professionnelle Berne francophone qui succède à celui qu’il a également remplacé à la tête du ceff.

L’année 2018 de la CEP
Si le discours de Patrick Linder figure bien dans le rapport d’activité2018 de la CEP, le directeur s’est contenté de quelques chiffres pour tirer son bilan. L’an dernier, la CEP, c’était donc:
* 1 Stratégie économique, celle de 2030
* 1 motion (16.3884) acceptée au National, qui demandait un «soutien aux entreprises formatrices dans le cadre des indemnités de réductions de l’horaire de travail»
* 2,2 EPT
* 4 baromètres industriels
* 7 petits-déjeuners (services ou microtechniques)
* 33 kilos de... tête-de-moine ingurgités par ses membres
* 800 membres
* Exp(x) des perspectives dites «exponentielles» de développement pour la région

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