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Pédagogie

La HEP-BEJUNE entre dans une nouvelle ère

La Haute école pédagogique des cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel vient d’obtenir son accréditation officielle, elle qui fête, en 2021, les 20 ans de sa création.

L’un des défis de l’institution: son fonctionnement coordonné sur trois sites. Ici, celui de Bienne. HEP-BEJUNE

Par Dan Steiner

Eau minérale, jus d’orange et café trônent à côté des croissants, dans la salle 235 du Campus Strate J de la Haute école pédagogique des cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel (HEP-BEJUNE), sur son site delémontain. «Si l’on n’était pas un lundi ni dans la matinée, nous aurions apporté du champagne, car il y a largement de quoi fêter. Ce sera peut-être pour une autre fois...»

Ce qui rend Maxime Zuber aussi sage que guilleret, à l’aube de cette nouvelle semaine? Dans sa vingtième année, l’institution tricantonale, dont il est le recteur, a reçu, le 24 septembre dernier, la bonne nouvelle du Conseil suisse d’accréditation: la HEP-BEJUNE accède de plein droit au rang de haute école, au même titre que les autres HEP, hautes écoles spécialisées ou universités ayant rempli les mêmes critères.

Presque sans condition

Pour elle, c’est aujourd’hui la fin d’un long processus de refonte du concordat intercantonal ayant permis de répondre aux exigences de la loi fédérale ad hoc, entrée en vigueur en 2015. «C’est un résultat très réjouissant, qui met en évidence le souci que l’école porte à la qualité de ses prestations», s’enthousiasme le Prévôtois.

En deux mots, ce sésame de reconnaissance, valable durant sept ans (2021-2028), et le cheminement d’acquisition ont permis à la HEP de se mettre à nu et aux différents experts de saluer ses efforts pour devenir plus compacte et recentrée, elle qui est répartie entre Bienne, La Chaux-de-Fonds et la capitale jurassienne. «La tricantonalité et cette triple implantation sont en effet l’un de nos défis, car elle pose un certain nombre de problèmes s’agissant du développement d’une culture institutionnelle et d’un fonctionnement coordonnés», concède le recteur.

Or, et c’est plutôt rare pour ce qui est des accréditations accordées aux hautes écoles helvétiques, aucune condition n’a été posée à la HEP-BEJUNE en lien avec ses missions principales: l’enseignement, la recherche et les prestations de service. Seules deux exigences, portant sur la durabilité et l’égalité des chances et entre hommes et femmes, ont été formulées, de quoi donner à l’institution matière à s’améliorer encore. La planète et ces dames espèrent qu’elle n’attendra pas 20 ans pour prendre ces thématiques à bras-le-corps. Cela ne risque toutefois pas puisque le délai imposé est de 18 mois.

Si l’on a surtout parlé présent et avenir, Maxime Zuber est également brièvement revenu sur les temps forts de ces deux décennies. Qu’il a divisé en quatre étapes: celui de la tertiairisation – «La formation suit alors le lycée ou le gymnase. Une véritable révolution», estime-t-il –; celui de l’académisation, pour coller aux accords de Bologne et pouvoir délivrer des titres académiques reconnus; celui de la scientifisation, grâce au développement de la recherche au sein des HEP. Ce qui aboutit à l’accréditation de ces dernières. «Nous étions déjà reconnus comme haute école jusqu’à maintenant, mais toujours dans la perspective d’être admis dans ce processus prévu par la loi fédérale.»

Avec une expo itinérante

Pour finir, notons que cet anniversaire sera célébré dignement durant l’hiver. Une exposition itinérante donnera à entendre, sous l’impulsion du collectif biennois La pieuvre, les voix composant la HEP-BEJUNE. Dans la médiathèque des trois sites, un parcours en autant d’espaces et de temps – passé, présent, avenir – reviendra sur la création de l’école.

Un ouvrage retrace aussi ce chantier institutionnel, de 1994 à 2001, qui a abouti à la fusion des 11 écoles et centres actifs à cette époque dans le domaine de l’éducation.

Instauration d’un Conseil de la HEP

Pour sa part, le nouveau concordat, entré en vigueur le 1er août dernier, apporte son lot d’innovations. On note notamment la création d’un Conseil de six personnes, deux par canton, principalement mais pas nécessairement issues du monde pédagogique. Celui-là conseillera le rectorat et approuvera une partie de ses décisions. Côté bernois, on retrouve le président et directeur financier de l’Affolter Group, à Malleray, Nicolas Curty, ainsi que Nathalie Borel, directrice de l’Entité scolaire de Madretsch.

La seconde avancée concerne le pilotage de l’institution, désormais basé sur une stratégie et un contrat de prestations quadriennal.

 

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