Vous êtes ici

Abo

Bienne

La mangeoire, témoin de son histoire

L’association Milan Vogelschutz veut restaurer une mangeoire à oiseaux, partie intégrante de son patrimoine et de son action pour la protection des volatiles.

Michael Lanz et Charles André Léchot posent devant la mangeoire encore intacte. (Photo Raphael Schaefer)

Marjorie Spart

Les deux mangeoires à oiseaux de l’association Milan Vogelschutz de Bienne font partie intégrante de la forêt du Falbringen. Construites au début des années40, elles sont un lieu de passage régulier pour nombre de promeneurs vivant dans le quartier du Ried, situé en contrebas des bois. Surtout en hiver, lorsque les frimas sont mordants ou que la neige recouvre la nature. Ces voisins approvisionnent les mangeoires en graines en tout genre.

Lorsqu’en 2016, une tempête a fait tomber une branche sur une des deux structures, détruisant son toit, les amis des oiseaux se sont retrouvés orphelins d’un de leurs deux lieux de rendez-vous avec les volatiles. «Et pour nous, c’est un pan d’histoire de notre association qui menaçait de disparaître», souligne Michael Lanz, président de l’association Milan.

Ces structures ont en effet été érigées dans la forêt du Falbringen par l’association Ornis, l’ancêtre de Milan. «Ces mangeoires marquent la volonté de nos prédécesseurs de protéger les oiseaux à Bienne. Elles illustrent la manière de faire d’il y a 70 ans», plaide Michael Lanz, qui a décidé de faire reconstruire la structure endommagée à l’identique du modèle originel. «Le groupe régional Bienne-Seeland de Patrimoine bernois la juge d’ailleurs digne de protection et nous soutient dans notre démarche», souligne-t-il.

Construction complexe
L’association Milan a donc mandaté un spécialiste pour analyser l’édifice dans le détail afin de pouvoir le reconstituer. Celui-ci peut également s’appuyer sur la mangeoire restante, parfaite jumelle de la structure abîmée.

Le pilier de la mangeoire est en béton, le plateau en bois et le toit en fibrociment. Le coût de cette reconstruction a été estimé à 10000fr. Milan a donc lancé un appel à ses membres pour financer le projet qui inclut l’installation d’un panneau d’informations destiné à sensibiliser le public aux oiseaux et à leur protection. Cette fiche indiquera notamment les graines que les gens peuvent déposer dans la maisonnette: tournesol, céréales indigènes, chanvre. «Ces graines complètent l’alimentation hivernale des oiseaux constituée de bourgeons, de graines de fleurs ainsi que de fruits secs», commente Michael Lanz, qui travaille à la station ornithologique de Sempach.

Les habitants du Ried, qui affectionnent ces points de rencontre avec les oiseaux, ont aussi été sollicités pour faire aboutir ce projet. Charles André Léchot soutient cette démarche. car il aime se balader en forêt et admirer les oiseaux. «On voit ici différentes espèces de mésanges, des sittelles, des rouges-gorges, des bouvreuils ou encore des pinsons», se réjouit le passionné d’ornithologie, qui aime immortaliser ces animaux.
L’association Milan espère réunir la somme nécessaire à cette reconstruction assez rapidement pour que la mangeoire puisse être installée avant l’hiver prochain. Michael Lanz ne semble pas préoccupé: «Nos membres se sont déjà montrés généreux.» En attendant, le Biennois compte se concentrer sur les autres activités de la société: la mise sur pied de manifestations en lien avec les oiseaux – des conférences, des sorties d’observation – ainsi que l’entretien de 300 nichoirs disséminés dans les forêts de l’agglomération. «Il s’agit de les nettoyer pour que les oiseaux puissent revenir y faire leur nid.» Parmi ses autres actions de protection des oiseaux, Milan promeut l’habitat des hirondelles de fenêtre ainsi que du torcol fourmilier. «Celui-ci n’a pas encore fait son retour à Bienne, mais on le voit dans les vignes près du lac de Bienne, là où il aime nicher.»

www.milanvogelschutz.ch

Articles correspondant: Région »