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La musique revit dans votre jardin ou votre salon

Né pendant le premier confinement, «Dans l’jardin» propose des capsules musicales à domicile et par des artistes locaux. De quoi offrir de bonnes surprises.

«Dans l’jardin»: une formule gagnant-gagnant qui permet de soutenir les artistes tout en s’offrant un moment de bonheur. DR

Maeva Pleines

Ecouter du blues, plutôt qu’avoir le blues: tel aurait pu être le slogan de «Dans l’jardin». La formule permet à des particuliers d’inviter un ou deux musiciens pour un concert de vingt minutes en petit comité, qu’il s’agisse d’une sérénade en extérieur ou – plus commode en hiver – dans son salon. Cette offre permet aux musiciens de pratiquer leur art malgré la pandémie, mais aussi de surprendre son entourage avec un cadeau hors du commun.

«Pour l’anniversaire de ma grand-mère, j’ai mandaté un musicien que j’ai fait entrer dans la maison sans qu’elle s’en aperçoive. Je lui ai dit: ‹Tiens, grand-maman, cet homme est ton cadeau.› C’était très drôle!» s’amuse Fanny Anderegg, chanteuse et compositrice établie à Corgémont, qui participe elle-même à la plateforme.

En effet, pour profiter d’une capsule musicale, il suffit de se rendre sur le site, choisir le nombre de musiciens souhaités, le style et la date, puis régler directement le montant en ligne. «Tout est très transparent et bien organisé», salue Antoine Joly, un clarinettiste biennois participant.

Le concept est né en mai, lors du premier semi-confinement. Il s’est depuis étendu partout en Suisse romande. «Nous avons désormais quelque 200artistes dans notre base de données, dont une vingtaine dans le Jura bernois, et un millier de rendez-vous musicaux ont été organisés», se targue Pascal Viglino, l’initiateur du projet. Son but:préserver une certaine visibilité pour les artistes malgré l’annulation des évènements culturels. «Une conséquence positive de la crise aura au moins été de réaliser l’étendue du patrimoine musical dans nos régions», souligne le Bernois. Car, son initiative comprend un aspect très local: les artistes ne doivent, en principe, pas se déplacer plus de vingt minutes pour se rendre chez le bénéficiaire.

Concept humaniste

Antoine Joly a déjà réalisé cinq prestations dans la région. «On m’a par exemple demandé de faire la surprise aux voisins des commanditaires, pour les remercier d’avoir gardé leurs enfants. C’est une belle forme de communication, profondément humaniste.» Le Biennois s’imagine un peu comme un Saint Nicolas arrivant à un moment opportun chez des inconnus. «On arrive dans leur intimité pour leur faire plaisir, mais il s’agit aussi d’un public à gagner», poursuit-il.

Entregent, sensibilité et grand sens professionnel sont ainsi des qualités nécessaires, selon Antoine Joly. «Les délais sont parfois courts, il faut donc être efficace et avoir un répertoire varié pour pouvoir captiver les spectateurs durant vingt minutes. Nous devons aussi savoir nous adapter aux goûts de l’audience: avec ma clarinette je peux tout faire, de Bach au thème de James Bond. D’ailleurs, mon but est notamment de promouvoir cet instrument... et de réussir à faire chanter tout le monde», sourit-il.

Lui-même musicien professionnel, Pascal Viglino l’assure: «Même s’il s’agit de deux ou trois personnes, pouvoir jouer à nouveau devant un public fait un bien fou.» Il espère donc pouvoir pérenniser sa plateforme. «Pour l’instant, nous fonctionnons bénévolement avec une vision au jour le jour, mais nous cherchons des sponsors pour pouvoir continuer l’aventure.»

Informations sur: dansljardin.ch

Mots clés: Bienne, Musique, Salon, jardin

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