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Le Bureau entièrement autonomiste

L’élection des cinq membres a créé des remous, lundi, lors de la séance du Conseil de ville. Les antiséparatistes ont finalement renoncé à y être représentés.

Enzo Dell’Anna (au premier rang), du RPJ, accédera au perchoir en 2020. Il sera épaulé par Danila Sauvain (PSA), Clément Piquerez (Rauraque), Philippe Challet (PDC) et Pauline Champion (PSA). A-Stéphane Gerber

Par Michael Bassin

Rocambolesque élection du Bureau du Conseil de ville, hier soir. On se souvient que cet épisode avait été tumultueux pour l’exercice 2019, les séparatistes s’étant approprié quatre des cinq sièges. Comme ils ont voulu récidiver hier, ce point a donné lieu à d’étonnants rebondissements.

Les élections d’Enzo Dell’Anna (RPJ) à la présidence et de Clément Piquerez (Rauraque) à la 1re vice-présidence n’ont ni été contestées ni créé de remous.

Pour la 2e vice-présidence par contre, le législatif a préféré Danila Sauvain (PSA, 24 voix) à Muriel Käslin (PLR, 16 voix). Echaudés par ce revers –qui signifiait de facto qu’ils n’obtiendraient au maximum qu’un siège–, les antiséparatistes ont refusé de présenter un candidat aux postes de scrutateurs. «Ce soir, c’est à nouveau une commedia dell’arte qui se joue», a déploré leur porte-parole, Morena Pozner (PSJB), pour justifier leur renoncement.

Ce sont alors les autonomistes qui, en plus de plaider pour l’un des leurs, Philippe Challet (PDC), ont suggéré la nomination de… l’antiséparatiste Muriel Käslin. Cette dernière a immédiatement indiqué qu’elle n’accepterait une élection que le jour où les minorités seraient équitablement représentées au Bureau, comme le stipule le règlement.

Bien qu’élue par 19 voix séparatistes, Muriel Käslin a officiellement décliné. Après une suspension de séance et une nouvelle proposition autonomiste, c’est finalement Pauline Champion (PSA) qui a été propulsée au Bureau. Celui-ci ne comptera donc plus aucun antiséparatiste.

A part ça, les conseillers de ville ont renvoyé au Conseil municipal le règlement relatif aux bons de garde. Trop de questions restent en suspens selon eux. Il faudra donc une deuxième lecture pour être au clair. C’est également à ce moment-là que le législatif se prononcera sur le montant du crédit alloué à ce nouveau système.

Coupes validées à l’EJC

Si les élus ont pris connaissance de la planification financière 2019-2024, plusieurs d’entre eux se sont inquiétés des économies prévues au sujet de l’Ecole à journée continue (EJC). Suzanne Kohler (UDC), responsable du dicastère, a indiqué que la commune souhaitait ne plus devoir financer cette structure à l’avenir. «D’autres communes y arrivent», a-t-elle lancé. Comment cela se traduira-t-il concrètement? «Un groupe de travail analyse une vingtaine de mesures», a répondu la conseillère municipale.

Le budget 2020, qualifié d’austérité, a ensuite été examiné par les conseillers de ville. L’EJCa, là aussi, nourri les débats.  Christophe Winistoerfer (PSA) et Morena Pozner se sont fortement inquiétés des coupes de 223 000 francs dans les salaires. Mais cette tentative de conserver les montants actuels a été rejetée par 23 voix contre 15 et 3 abstentions.

Morena Pozner aurait par ailleurs voulu voir une provision dans le budget quant à un éventuel remboursement au canton et aux parents suite à de possibles surfacturations. L’élue n’ayant formulé aucune proposition, rien n’a bougé à ce propos.

Danila Sauvain a, elle, contesté la diminution de la subvention de 30 000 à 25 000 francs destinée à la ludothèque. Cette proposition a passé la rampe, par 22voix contre 11 et 8 abstentions. Au final, le budget légèrement alourdi de 5 000 francs boucle sur un excédent de charges de 54 465 francs. Il a été accepté par 29 voix, sans opposition.

L’important dépassement du crédit de rénovation de la piscine a suscité de nombreuses prises de parole. Tant Caroline Branca (Rauraque), Patrick Roethlisberg (PLR) que Francis Pellaton (Moutier à venir) ont fait part de leur mécontentement. René Wahli (Interface) a clairement regretté la non remise en question de la Municipalité qui impute la quasi-totalité des manquements aux architectes. «Elle se défile sans honneur de sa propre responsabilité.»  Interface renonce pour l’heure à déposer une demande d’enquête parlementaire, mais il exige du Conseil municipal d’informer régulièrement le législatif sur cette affaire.

Valentin Zuber (PSA), conseiller municipal en charge du dossier depuis le départ de Dominique Baillif, a répondu aux nombreuses questions et rappelé que l’analyse se poursuit.


 

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