L’exécutif continuera d’afficher le même visage

Didier Nieto

Il n’y a pas eu de révolution de palais. Les Biennois ont choisi le statu quo. Le Conseil municipal continuera d’afficher le même visage pour les quatre prochaines années. Les cinq candidats sortants ont tous été réélus – qui plus est avec des scores confortables. Ce résultat était attendu par les observateurs. Durant la campagne électorale, les formations politiques se sont surtout attelées à défendre leurs acquis plutôt que de jouer la carte de l’offensive. Même les Libéraux biennois, qui avaient l’ambition de ravir la majorité de l’exécutif à la gauche, n’ont porté que des attaques timides.

Progression de l’UDC
La composition du Conseil municipal pour la prochaine législature continuera donc à représenter la population biennoise de manière plutôt équitable, puisqu’il comptera toujours deux Romands et deux femmes. Politiquement, le résultat d’hier permettra à la Ville de travailler dans la continuité et la stabilité. Il évite un nouveau chamboulement après celui vécu en 2012. Le Conseil municipal avait – en plus d’inaugurer une nouvelle formule à cinq membres – accueilli trois nouveaux venus: Cédric Némitz (PSR), Silvia Steidle (PRR) et Beat Feurer (UDC).

Ce dernier est d’ailleurs celui qui a signé le meilleur score hier, en obtenant 5162 voix (contre 4375 voix il y a quatre ans). Une performance qu’il faut cependant relativiser, étant donné que l’UDC était l’unique candidat de ces élections à être cumulé. Reste que parmi tous les partis en course pour le Municipal, l’alliance UDC/Les Confédérés est la seule à faire mieux qu’en 2012. Elle a totalisé 24% des voix, soit 3% de mieux qu’il y a quatre ans. Une tendance qui se confirme au Conseil de ville.

La gauche stable
Avec les réélections des socialistes Erich Fehr et Cédric Némitz ainsi que de l’écologiste Barbara Schwickert, la gauche conserve toutefois la majorité au Municipal. Elle réalise un score identique à celui de 2012 en comptabilisant 53% des voix. Seule différence:  le PS et les Verts avaient fait liste commune lors des dernières élections, alors qu’ils ont fait «cavalier seul» cette année – les écologistes s’étaient alliés à Passerelle.

Au niveau individuel, ce changement de stratégie laisse des traces. Les trois élus ont récolté nettement moins de voix qu’il y a quatre ans. Cédric Némitz, actuel directeur de la Formation, de la culture et du sport, obtient 4461 voix. Il est le mieux élu des représentants de la gauche malgré 570 voix de moins qu’en 2012. De manière un peu surprenante, le socialiste romand réalise donc un meilleur score que le maire sortant Erich Fehr et ses 4320 voix (contre 5892 en 2012).

L’écologiste Barbara Schwickert, à la tête de la Direction des travaux publics, de l’énergie et de l’environnement, totalise 3479 voix, soit 2000 de moins que lors des dernières élections.

Recul des bourgeois
Avec 3459 voix, la libérale-radicale Silvia Steidle est la moins bien élue au Conseil municipal. Mais la Directrice des finances a obtenu près de 500 voix de plus qu’en 2012. Un résultat remarquable dans la mesure où les partis bourgeois font les frais de la progression de l’UDC. Les huit partis de la liste Libéraux biennois ont obtenu 21% des voix, contre 23% pour la liste Motivation bourgeoise en 2012.

Enfin, seul candidat sans parti, Bruno Moser a obtenu 522 voix, soit 2%.