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Nouvelles forces aux affaires sociales

La Ville a décidé la création de 14 postes à plein temps au sein du Département des affaires sociales. Objectif: réduire le taux de bénéficiaires et les coûts d’ici trois ans.

À Bienne, 11,5% de la population dépend de l’aide sociale. Pour le Département des affaires sociales, il s’agit de plus de 4000 dossiers à traiter. A.

Didier Nieto

À Bienne, 11,5% de la population dépend de l’aide sociale – soit plus de 6000 personnes, réparties sur quelque 4000dossiers. Pour faire baisser ce taux et les coûts qui en découlent, la Ville a décidé de renforcer le Département des affaires sociales.

Elle a annoncé hier la création de l’équivalent de 14 postes à plein temps, soit une augmentation de 15% des ressources actuelles. «Un signal fort est nécessaire pour exercer une influence durable et positive sur le taux d’aide sociale à Bienne», note le Conseil municipal dans un communiqué.

Cette décision découle du processus de réorganisation du département, entrepris il y a un peu plus d’une année. «Nous avons analysé notre fonctionnement. Avec les ressources à disposition, nous sommes parvenus à stabiliser le taux d’aide sociale l’année passée. Mais pour obtenir de meilleurs résultats, nous avons besoin de plus de collaborateurs», commente Beat Feurer, directeur de l’Action sociale et de la sécurité.

Les nouveaux postes seront répartis entre les tâches d’assistance sociale et d’administration. «Le but est de décharger les travailleurs sociaux des charges administratives, afin qu’ils puissent se concentrer davantage sur leurs rapports avec les bénéficiaires», détaille Thomas Michel, responsable du Département des affaires sociales.

Faire mieux que le canton
Cette hausse des effectifs s’accompagne d’objectifs «concrets et mesurables» à atteindre d’ici fin 2018, précise la Ville. Le but principal est d’accélérer le retour des bénéficiaires de l’aide sociale sur le marché du travail. «grâce à un suivi des dossiers plus intense», explique Beat Feurer.

Le département ne se fixe pourtant aucun taux d’aide sociale à atteindre d’ici deux ans et demi. «Mais nous voulons que le nombre de personnes qui quittent l’aide sociale soit plus élevé de 5% que la moyenne cantonale», précise Thomas Michel. La Ville veut aussi lutter contre les «rechutes» à l’aide sociale. Là également, elle visera à faire mieux que la moyenne cantonale.

Le Conseil municipal cherche aussi à réduire la durée moyenne de dépendance à l’aide sociale. «La durée de gestion d’un dossier est passée de 28 mois en 2009 à 39 mois en 2014. Il faut inverser cette tendance», poursuit le responsable. Selon le rapport de l’Initiative des villes pour la politique sociale publié l’an passé, près d’un tiers des bénéficiaires biennois sont inscrits à l’aide sociale depuis cinq ans ou plus.

Ce chiffre est le plus élevé parmi les 13communes qui ont participé à l’étude (notre édition du 26 août 2015). Les nouvelles ressources permettront encore d’optimiser la lutte contre les abus. «On renforcera le système de contrôle», note Beat Feurer.

Ces objectifs «sont ambitieux», reconnaît Thomas Michel. «Il y a encore beaucoup de travail.»

Financés par le canton
Les nouveaux postes coûteront environ 1,5million de francs et seront financés par le canton à titre de compensation des charges. Cet argent était déjà à disposition de la Ville auparavant, mais était utilisé pour améliorer le déficit de la Ville (notre édition de 1er octobre 2014).

Les postes sont créés à titre provisoire pour une durée de deux ans. Une création définitive devra obtenir l’aval du Conseil de ville, comme le stipule le Règlement de la Ville. «Mais cela pourrait changer avec la révision du Règlement qui va débuter», relève Beat Feurer.

Premier pas logique
Réduire le taux d’aide sociale est l’un des objectifs du Conseil municipal pour la législature en cours. Depuis un peu plus de deux ans, il a déjà pris un certain nombre de mesures dans ce but. Elles concernent notamment le domaine de l’encouragement précoce, de l’accessibilité au marché du travail ou du logement.

«Le nombre de places dans les programmes d’occupation a augmenté de 20% au cours des deux dernières années», ajoute Beat Feurer, qui reconnaît que l’augmentation des ressources au Département des affaires sociales  est «un pas logique à effectuer». «La dynamique de la Ville pour faire baisser le taux d’aide sociale est positive», conclut-il.

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