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Jura bernois

Pas statiques, les nouvelles statistiques

Après le renoncement du canton du Jura, les amateurs de chiffres pourront toujours miser sur des renseignements fouillés. Désormais, l’arrondissement de Bienne sera aussi de la fête.

Chef du groupe de travail qui a accouché de cette nouvelle offre, Michel Walthert est heureux d’avoir lié Bienne et Jura bernois. Photo: Stéphane Gerber

Pierre-Alain Brenzikofer

Renato Tosio, qui fut un mythique portier pour le compte du CP Berne, n’avait certes pas été invité à cette conférence de presse! A l’époque de sa gloire, n’avait-il pas asséné cette belle maxime: «Les statistiques, c’est quelque chose pour les perdants.»

Hier, au siège du CJB, à La Neuveville, Michel Walthert, vice-chancelier du canton, Maurane Riesen, présidente du CJB, et Pierrette Berger-Hirschi, son homologue du CAF, sont venus clamer tout le contraire. Il faut dire que depuis la disparition de la Fistat interjurassienne (voir ci-contre), le Jura bernois était orphelin de statistiques le concernant. Une nouvelle organisation purement bernoise lui permettra de ressusciter, en misant de surcroît sur des statistiques en provenance de l’arrondissement de Bienne. Oui, une nouveauté, fruit du travail d’un groupe ad hoc dirigé par Michel Walthert avec l’aide du CAF et du CJB et de leurs secrétaires réciproques, David Gaffino et Lucas Bonadei, et de quelques statisticiens pointus empruntés à la Direction des finances.

Raison et comparaison
Un bonheur ne venant jamais seul, Ursula Telley, cheffe du service de coordination des statistiques, avait fait le voyage Berne-La Neuveville pour l’occasion, histoire d’asséner qu’au niveau cantonal aussi, on manie les chiffres encore mieux que les lettres.
«Désormais, les chiffres de Bienne, comme ceux du Jura bernois, pourront être comparés avec ceux du canton, s’est réjoui Michel Walthert. Mieux encore, notre projet-pilote pourrait profiter à d’autres régions bernoises.»

En plus, il n’aurait pas coûté cher. Cinq fois moins que du temps de la Fistat, paraît-il. Présidente du CAF, Pierrette Berger-Hirschi s’est franchement réjouie de l’arrivée de ce nouvel outil, qui constitue bel et bien une nouveauté pour sa région:«Le modèle retenu se base sur celui de l’Office fédéral de la statistique, lequel se décline en 21 chapitres. A l’avenir, nous pourrons comparer les chiffres de nos deux arrondissements et ces derniers avec le canton dans son ensemble, ce qui n’était pas possible du temps de la Fistat.»

Cela dit, une comparaison interjurassienne n’est plus possible. Le nouveau système, lui, sera mis à jour tous les ans et il sera accessible à tout public. «La publication n’est aucunement destinée à des spécialistes», a insisté l’oratrice.

Quelques exemples de statistiques? Eh bien, les deux régions font face à un taux de chômage moyen (3,4% dans le Jura bernois, 4,4% dans l’arrondissement de Bienne) plus élevé que la moyenne cantonale (2,5%), mais relativement proche de la moyenne annuelle nationale en 2015 de 3,2%. En revanche, les deux arrondissements du Jura bernois et de Bienne disposent d’un produit intérieur brut (PIB) par emploi supérieur à la moyenne cantonale. Il est de 159400fr. dans le Jura bernois, 163200fr. à Bienne contre 157700 en moyenne cantonale.

Quelques évidences
Maurane Riesen a aussi cité quelques chiffres désopilants. Sans entrer dans les détails, on relèvera que les terres agricoles sont plus nombreuses dans le Jura bernois qu’à Bienne et que ce même Jura bernois possède la plus grande proportion de voitures par habitant du canton, soit 559 pour 1000 indigènes. Bon, on sait que le TGV ne passe pas par Saicourt... Sans surprise, c’est toujours le Jura bernois qui occupe le plus grand nombre de frontaliers (6411 sur un total de 10021 pour tout le canton). La proximité avec cette douce terre de France y est évidemment pour quelque chose.

Inéluctablement, les transports publics sont plus nombreux à Bienne qu’à Champoz. Dans la ville chère à Erich Fehr, 94,4% de la population vivent à moins de 400m d’une station de bus ou moins de 750m d’une gare ferroviaire, contre 84,1% dans tout le canton et 77% dans le Jura bernois. On ne peut pas être excellent partout.

Sachez encore qu’à ces statistiques publiées sur les sites des deux Conseils s’ajoutent quelques données propres à chaque région. Le CJB conserve sur son site les anciens Mémentos statistiques de la Fistat, ainsi que des informations sur ses subventions culturelles.

Le CAF, lui, publie des statistiques sur les places d’apprentissage en français à Bienne.

 

il fallait remplacer fissa la Fistat...
En 2007, Berne et le Jura avaient passé une convention de prestations dans le but de créer la Fondation interjurassienne pour la statistique, la fameuse Fistat. On concrétisait là une idée émise par l’AIJ. But? La publication de statistiques officielles du canton du Jura et de l’arrondissement administratif du Jura bernois. Toujours est-il que le Jura a résilié cette convention en 2015, tant et si bien que la Fistat a été dissoute en 2016.

Aujourd’hui, une solution purement bernoise a permis d’étendre l’offre à l’arrondissement de Bienne. Berne, enfin, propose aussi des données très précises.

A retrouver sur: www.conseildujurabernois.ch/statistiques, www.caf-bienne.ch/statistiques, www.be.ch/statistiques et www.be.ch/atlas-statistique.

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