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Musique

Souffle rebelle sur Tramelan

Les Ramoneurs de Menhirs, groupe de punk celtique breton, se produira le 16 octobre du côté du téléski. En 15 ans, ils n’ont rien perdu de leur esprit d’insoumission.

Les Ramoneurs de Menhirs, toujours aussi insurgés contre le capitalisme et la société de consommation. dr
Par Sébastien Goetschmann
 
Invités par l’association Agora, les Ramoneurs de Menhirs joueront en bas des pistes du téléski de Tramelan, le samedi 16 octobre. Les Bretons, qui allient l’esprit punk apporté par Loran, ancien guitariste des Bérurier noir (faut-il le préciser?), aux sonorités celtes depuis 2006, connaissent bien le Jura bernois pour avoir notamment participé plusieurs fois à la Fête de la jeunesse jurassienne. «Nous apprécions l’esprit sauvage et indomptable de cette région. Le Jura est la Bretagne des Helvètes...» estiment-ils.
 
Le JdJ profite de leur prochaine venue pour leur poser quelques questions sur leur vision de la période difficile que nous traversons et sonder si l’insoumission caractérise toujours leur engagement d’artistes.
 
 
Comment avez-vous vécu cette période de pandémie et de restrictions?
Au début de la pandémie, avec le premier confinement, en mars 2020, c’était plutôt agréable. Plus de voitures dans les rues et plus d’avions dans le ciel. On a retrouvé le goût de jardiner, de bricoler avec de la récup et d’écouter le chant des oiseaux. Vivre au rythme de la nature. Réapprendre à faire avec ce que l’on a, en toute simplicité.
 
Le confinement nous a libérés, en quelque sorte, de la société de consommation. Les agriculteurs bios livraient des cageots de légumes aux habitants des villes et des villages. Les plus jeunes rendaient visite aux plus anciens. Une nouvelle vie basée sur l’entraide et la solidarité. On avait vraiment l’impression que les gens commençaient à réfléchir à une autre façon de voir les choses, davantage en harmonie avec notre planète... On avait le sentiment que le système basé sur le profit et la destruction de notre terre mère était en train de s’écrouler...
 
Alors le système, aidé des médias officiels, a craché ses propagandes basées sur la peur, et c’était de nouveau la ruée dans les supermarchés. Consommer encore plus qu’avant pour rattraper le temps perdu, devenir de bons petits soldats du capitalisme et accepter d’enrichir le business des grosses usines pharmaceutiques en se faisant vacciner avec n’importe quoi. La peur a encore une fois joué son rôle pour canaliser, contrôler et manipuler le troupeau humain... Nous voilà comme avant, en pire. Quelle déception!
 
 
En parlant de vaccin, vous êtes contre le pass sanitaire lors de vos  concerts. Pourquoi?
Il est important pour nous que les personnes qui refusent de se faire vacciner puissent assister à nos concerts. Nous nous opposons fermement à la ségrégation vaccinale. Se faire vacciner doit être un choix et non une obligation.
 
 
Ressentez-vous que la culture est particulièrement brimée, ces derniers temps?
La répression envers la jeunesse, qui organise des fêtes musicales libres (free party) dans des endroits isolés, est terrifiante. L’Etat français n’a pas hésité à envoyer des forces spéciales d’intervention (GIGN) pour stopper avec une très grande brutalité ces fêtes improvisées, en gazant, en brutalisant les personnes présentes et en détruisant le matériel musical, comme dans une pure dictature.
 
Les images de l’évacuation de la fête de Redon, en Bretagne, en hommage à Steve, un jeune homme tué par la police nationale lors de la fête de la musique 2019, à Nantes, ont fait le tour du monde. Honte au Gouvernement français, qui n’hésite pas à massacrer sa jeunesse avide de liberté...
 
 
Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous motive à monter encore sur scène?
Notre rôle en tant que musiciens est de fédérer la tribu. Un concert est pour nous une cérémonie sacrée, où les personnes présentes entrent en osmose avec leurs différences. Une démonstration du savoir vivre ensemble. La musique et la danse brisent les murs entre les générations et entre les différences sociales.
 
 
Quel est le message que vous souhaitez transmettre à votre public?
Ensemble, unis avec nos différences, nous sommes de la dynamite. Il est grand temps de construire un autre monde pour nos enfants basé sur le respect et l’entraide et arrêtons de détruire leur futur.
 
 
Le groupe
Les Ramoneurs de Menhirs sont un collectif de huit personnes: Gwennaël, «l’esprit sauvage et indomptable de la mouette, la voix sans maître», chanteur en breton; Richard et Erik, «les frères pétards, sonneurs de Lorient», biniou et bombardes; Loran, «l’herbe folle», guitare électrisée, boîte à rythmes et cris du cœur; Iwan, «gardien du Menhir», au petit stand du folklore de la zone mondiale; Gwendal et Thibault, les deux sondiers; et Gilles, le graphiste.
 
A Tramelan, les punks bretons seront précédés du Taignon Coal Black Horses (blues-trash) et du groupe régional de post-metal Violette. Davantage d’infos dans une prochaine édition.

 

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