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Bienne: Conseil de ville

Tensions et accusations réciproques

Les parlementaires ont commencé à débattre du Budget 2016 hier soir. Aucune décision n’avait été prise au moment de mettre sous presse. Les discussions ont été agitées

Les divergences entre la gauche et la droite ont bloqué les discussions hier soir. Archives

Didier Nieto

Le Conseil municipal a présenté deux variantes du Budget 2016. Chacune tient compte des décisions prises dans le cadre de l’assainissement des finances. La variante I prévoit un déficit de 2,9 mios avec une hausse d’impôts d’un dixième (de 1,53 à 1,63). La variante II table sur un bénéfice de 250000fr. grâce à une hausse d’impôt plus importante (à 1,68). En contrepartie, elle réintroduit des subsides pour la ludothèque, la Colonie des cygnes et des camps de ski (40000fr. chacun).

Il y avait le feu hier soir devant la salle du Conseil de ville. Une poignée de représentants du comité «Bienne pour tous» – qui réunit une bonne vingtaine d’organisations culturelles et sociales – avait allumé un petit bûcher pour sensibiliser les élus à leurs revendications: maintenir ou rétablir les subventions aux institutions. Une manifestation silencieuse, loin du brouhaha qui a régné dans la salle du Conseil de ville. Les discussions sur le Budget 2016 ont été houleuses et confuses, la gauche et la droite s’accusant avec véhémence de ne pas chercher de consensus.

Les Verts, les socialistes et Passerelle ont d’entrée dénoncé deux variantes «dommageables pour les Biennois», selon les termes de Ruth Tennenbaum (Passerelle). «Elles expriment la volonté d’une petite majorité bourgeoise», a renchéri Fritz Freuler (Les Verts). Relayant les exigences de «Bienne pour tous», la gauche a notamment demandé de réintroduire certaines subventions (Multimondo, Cartons du cœur, Cuisine populaire), renoncer à supprimer des postes ou à augmenter la taille des classes (notre édition d’hier).

«Ridicule!»

De quoi susciter l’ire et l’incompréhension de la droite. «C’est exclu d’augmenter les dépenses sans que les rentrées suivent, c’est irresponsable», a critiqué Daniel Suter (PRR). «C’est ridicule, vous ne cherchez pas le compromis, mais le fiasco», a enchaîné Joël Haueter, au nom de la fraction UDC/Les Confédérés. «La droite a joué le jeu du compromis.

Elle a accepté une hausse d’impôts au printemps et elle a même renoncé à certaines mesures d’économies», a poursuivi l’élu. Un avis généralement adopté par les partis bourgeois, prêts à suivre le Conseil municipal et à accepter de soumettre au peuple les deux variantes du budget. «Ce sont des propositions responsables, équilibrées et adaptées à nos besoins: elles réduisent les dépensent sans porter préjudice à la qualité de vie à Bienne», a résumé Dennis Briechle (PVL).

Une variante chacun

Fustigeant deux variantes quasi identiques, Andreas Bösch (Les Verts) a proposé que chaque bloc élabore son propre budget. Une variante de droite sans hausse d’impôt et avec des coupes budgétaires, et une de gauche qui augmente les impôts et qui maintient les subventions. «Comme ça, c’est le peuple qui pourra véritablement choisir dans quelle ville il veut vivre.» Le Conseil de ville «doit prendre ses responsabilités et ne pas les déléguer au peuple», a rétorqué Chantal Donzé (PDC). «Ce n’est pas possible, nous sommes de retour sous Louis XIV», a crié Pierre Ogi (PSR).

Au cœur de ce débat décousu, la directrice des Finances Silvia Steidle (PRR) a tenté de raisonner les élus. «La Ville a besoin d’un budget: pas d’un budget de gauche ou de droite, un budget pour son bien. Les conséquences d’un refus seraient graves», a asséné la conseillère municipale, rappelant que la Ville était toujours dans une optique d’assainissement.

«Ce ne serait pas raisonnable d’abandonner les décisions prises il y a quelques mois pour équilibrer les finances.» Les parlementaires ont dans la foulée demandé une interruption de séance pour redéfinir leur position.

Les discussions étaient encore en cours au moment de mettre sous presse et aucune décision n’avait été prise.

Oui à Mikron

Avant d’empoigner le budget, le Conseil de ville a approuvé à l’unanimité l’octroi en droit de superficie d’un terrain de 28500m2 à Mikron Agie Charmilles AG, une filiale du groupe George Fischer. L’entreprise construira un nouveau bâtiment sur la parcelle située aux Champs-de-Boujean. L’édifice accueillera 460 places de travail, dont une centaine nouvellement créée (notre édition du 18septembre).

«C’est une véritable chance pour la ville», a relevé Natasha Pittet (PRR) au nom de la Coges. Pour tous les partis, cette transaction – qui représente un gain comptable de 5,3mios pour la Ville – signifie un renforcement de la place industrielle biennoise. La décision du parlement doit cependant encore être validée par le peuple dans les urnes.

Le Conseil de ville a également approuvé la création d’un financement spécial «Contrat social». 

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