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Bienne

Un mariage comme à l’église mais sans la religion

Marcher vers l’autel sans devoir passer par un prêtre, c’est à présent possible. Carine Lombardi célèbre un nouveau type d’union: les mariages laïques.

Carine Lombardi célèbre la plupart des mariages au Pont-de-Thielle. De nombreux couples viennent de Neuchâtel et Fribourg. Peter samuel jaggi

Clara Sidler

«Ah non!Je ne dis pas les traditionnelles phrases d’introduction comme ‹Mes bien-aimés, nous sommes ici en présence de Dieu›», s’exclame Carine Lombardi. «Je dis plutôt que je ne représente aucune religion et n’ai aucune connexion avec l’au-delà.» La Biennoise célèbre, depuis ce printemps, des mariages laïcs. «J’unis deux personnes comme un prêtre le ferait mais au nom d’aucune religion.»Comme un représentant de l’église le ferait, la célébrante rencontre les fiancés plusieurs fois pour préparer le discours qu’elle prononce lors de la cérémonie qui, en général, ne dure pas plus de 30 minutes. Bien souvent, celle-ci ressemble à une cérémonie traditionnelle. La mariée marche vers l’autel, des vœux sont échangés et des discours prononcés devant un public installé en rangées.

Ce type de mariage n’a aucune valeur juridique mais permet à des personnes mariées au civil, de vivre, en plus, une cérémonie à leur image, «au nom de l’amour».  «Nous ne sommes pas trop branchés religion avec mon mari mais nous voulions quand même une cérémonie qui nous ressemble en plus de la partie civile qui n’est pas très personnelle», explique Claudia Warpelin dont le mariage a été célébré par Carine Lombardi le 11 août dernier. Le couple, de blanc vêtu, a ainsi pu procéder à un échange d’alliance devant plusieurs dizaines d’invités.

Bien que laïc, ce type de cérémonies n’est pas dédié uniquement aux athées. «Il y a également des personnes croyantes qui veulent célébrer leur union sans qu’il n’y ait de lien avec la religion», explique Carine Lombardi, qui affirme avoir rencontré tout type de couples. «Une fois, j’ai uni un couple lié, par leurs parents, à quatre religions. La solution a été de se marier laïquement», plaisante-t-elle.

Laïc et catholique
Les mariages laïcs, la célébrante ne les connaissait pas du tout il y a encore deux ans. C’est, par hasard, qu’elle est tombée dedans. Sa professeur de théâtre à l’Université populaire de Bienne qui célèbre les mariages laïcs lui a demandé un jour de la remplacer. Là, c’est le déclic. «J’ai adoré cette expérience. A tel point que j’ai tout de suite eu envie de me lancer dans cette activité.» Depuis, elle a célébré dix mariages, à côté de son emploi d’assistante de vente.

Une formation, bien qu’il en existe, n’est pas nécessaire pour cette fonction. «Mes cinq ans de théâtre m’ont toutefois été bien utiles pour célébrer les mariages», affirme Carine Lombardi qui s’est créée un personnage prénommé Géraldine pour animer ces unions laïques. «Il faut savoir que je suis de confession catholique. J’avais besoin de dissocier ma fonction et mes valeurs.» Bien qu’ayant été mariée religieusement, la célébrante opterait pour un mariage laïc, si c’était à refaire. «Il n’y a pas cette dimension jugeante qu’on peut parfois retrouver dans les unions religieuses.»

Mots clés: Bienne, Mariage

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