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Moutier

Victoire sans appel de Winistoerfer

Le candidat PDC, porté par l’Entente jurassienne, récolte 71% des voix face au sans-parti Francis Pellaton

Le futur maire Marcel Winistoerfer (à gauche) félicité par Pierre Roth, président du PDC Moutier et du comité de campagne. Stéphane Gerber
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Michael Bassin

Marcel Winistœrfer succédera à Maxime Zuber à la mairie de Moutier, ceci dès le 1er août prochain. L’actuel conseiller municipal PDC, porté par l’Entente jurassienne pour cette élection, l’a nettement emporté hier face à Francis Pellaton, candidat sans-parti. Le vainqueur a recueilli 1696 voix (70,9%), son adversaire 695 (29,1%). La participation s’est élevée à 58,7%.

L’expérience avant tout
Une fois les résultats proclamés à l’Hôtel-de-Ville, Marcel Winistœrfer a été conduit jusqu’à l’Hôtel de la gare, lieu de rassemblement de ses supporters, par Maxime Zuber (PSA) lui-même. Ce sont donc le maire sortant et le futur maire qui se sont présentés devant les militants. Après accolades et félicitations, les deux hommes ont prononcé quelques mots devant 120 personnes environ.

Damien Chappuis, maire PCSI de Delémont, avait également fait le déplacement pour féliciter le nouvel élu au nom de l’exécutif de la capitale jurassienne. En guise de cadeau, il lui a offert un drapeau jurassien signé de la main des membres du Conseil delémontain.

Face aux journalistes, Marcel Winistoerfer s’est dit «soulagé». S’il avait déjà brillamment passé le cap d’élections communales par le passé, c’était alors en compagnie de colistiers. Là, il se retrouvait seul. «Je suis évidemment très content, et fier aussi, de cette victoire. Je succéderai à un monument, mais je m’y attellerai avec sérieux et engagement», a-t-il confié.

L’élu avait également une pensée émue pour son papa, feu Max Winistoerfer, qui fut conseiller de ville, conseiller municipal et député au Grand Conseil.

Aux yeux du nouvel homme fort de Moutier, son parcours politique a clairement fait la différence dans ce duel qui l’opposait à un novice en la matière.

«Les électeurs ont certainement pensé qu’un homme du sérail, étant au courant des dossiers, était mieux à même de diriger la ville.» Selon Marcel Winistœrfer, c’est donc l’expérience en politique qui a été plébiscitée avant tout. «Certes c’est une nouvelle une victoire pour la cause autonomiste. Mais gardons-nous de la surinterpréter.» On l’aura compris, Marcel Winistœrfer estime inopportun de vouloir tirer des enseignements de cette élection –même face à un candidat favorable au maintien de Moutier dans le Jura bernois– en vue du scrutin du 18 juin 2017 qui décidera de l’appartenance cantonale de la ville.

«Par contre, j’espère que les électeurs m’ayant fait confiance aujourd’hui continueront de le faire en 2017».

Première pour le PDC

En succédant au socialiste autonome Maxime Zuber, Marcel Winistoerfer devient le premier maire PDC de Moutier. «J’en suis évidemment ravi», affirme-t-il, tout en relativisant cette première. Car Albert Steullet, maire de 1971 à 1976, élu sur une liste hors-parti, avait ensuite rallié le PDC.

En entrant en fonction en cours de législature, Marcel Winistoerfer sait que le temps passera vite. Mais il se dit optimiste et motivé à l’idée d’accompagner les grands dossiers communaux tels que le développement de l’industrie et de l’habitat ou le projet d’école ménagère. Pour le moment, il refuse de se projeter en 2018, date du renouvellement des autorités. La raison est évidente: entre-temps aura lieu le vote de juin 2017.

Concernant ce scrutin justement, Marcel Winistoerfer veut se faire un point d’honneur à ce que les Prévôtois «puissent se déterminer en toute connaissance de cause et de la manière la plus tranquille possible».

Hier, le sourire était aussi de mise sur le visage de Pierre Roth, président à la fois du PDC Moutier et du comité de campagne: «C’est une victoire très claire, quand bien même nous espérions un peu plus de 70%. Mais avec un tel score, nous constatons que la population a confiance en Marcel Winistoerfer. Je pense d’ailleurs que le futur maire jouit d’une certaine confiance dans les deux camps.»  Pierre Roth ne veut toutefois tirer aucun enseignement en vue de 2017. «Ce n’était pas une répétition générale du vote communaliste!»

«Ils doivent se secouer!»

Nettement défait, Francis Pellaton dit ne pas regretter de s’être lancé dans cette aventure. «Ce fut très enrichissant.» Quant à sa non-expérience en politique, il estime toujours que la fonction de maire n’est pas réservée à ceux qui auraient successivement gravi tous les échelons politiques.

S’agissant des résultats d’hier, Francis Pellaton s’attendait à mieux. Il constate que «ceux qui veulent le non le 18 juin 2017 ne se sont pas déplacés aux urnes.» Francis Pellaton espérait davantage mobiliser l’électorat antiséparatiste. «L’année prochaine, ce sera ‹la der des der›. Attention! Les gens qui veulent que Moutier reste bernoise auraient dû penser que je pouvais être un premier rempart. L’Entente jurassienne, elle, s’est mobilisée.»

Francis Pellaton, qui a mené campagne de manière indépendante, ne regrette aucunement de n’avoir pas cherché à obtenir le soutien des formations hostiles au départ de Moutier dans le Jura. Par contre, il estime que les antiséparatistes «doivent un peu se secouer», au risque «d’avoir des désillusions l’année prochaine.»

Le candidat défait envisage désormais de s’approcher des mouvements antiséparatistes afin de voir leur stratégie pour 2017 et, éventuellement, de décider de s’engager dans leurs rangs.

Claire-Lise Coste fait son entrée à l'exécutif

En accédant à la mairie, Marcel Winistoerfer laisse une place libre au Conseil municipal. C’est Claire-Lise Coste (infirmière-enseignante, née en 1957), conseillère de ville PDC depuis 2007, qui le remplacera.

Ian Hennin, premier des viennent-ensuite sur la liste PDC lors des élections au Conseil municipal de 2014, a décliné le poste pour des raisons professionnelles.

L’exécutif prévôtois, fort de neuf membres, comptera ainsi trois femmes.

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