De la pure graine de champions

La Ville a remis hier les distinctions «Biel/Bienne Talents 2015.»

Petit prodige du tennis, Mischa Lanz, un des nombreux lauréats récompensés hier, profite pleinement de la structure «Sport-culture-études» de la ville de Bienne. Photos Tanja Lander

Sélim Biedermann

Malgré la relégation du FC Bienne à cause de ses graves problèmes financiers et la saison catastrophique du HC Bienne, 43 jeunes sportifs – et artistes – ainsi que quatre équipes ont rappelé, hier soir au Palais des congrès à l’occasion de la 2e édition des «Biel/Bienne Talents2015», que le sport seelandais se porte bien.

Plutôt très bien, même. En effet, tous les talents qui ont été distingués sont champions en titre, que ce soit sur un plan national ou international. «C’est un résultat juste incroyable, qu’est-ce que vous voulez de plus?», applaudit vivement Cédric Némitz, conseiller municipal directeur de la formation, de la culture et du sport. «Nous sommes fiers. On doit cette réussite à la qualité des clubs biennois et à la structure qui est mise en place.»

Son appellation: «Sport-culture-études» (SCE). Soit un programme qui porte ses fruits année après année depuis maintenant 12 ans. Il occupe à raison de 10 à 37 heures par semaine quelque 200 jeunes âgés de 13 à 19 ans particulièrement doués et disposant d’aptitudes pouvant prétendre à un niveau national dans leur domaine de compétence – 26 disciplines sont représentées.

Ces graines de champion bénéficient de conditions optimales entre l’école et le sport, la musique ou la danse. «C’est une grande chance pour Bienne, car cela attire toujours de nouvelles fédérations sportives dans notre ville», souligne Némitz.

Un homme chapeaute la structure et ses 15 coordinateurs depuis sa création. Il s’agit de Hansjörg Glutz. Et il s’agit surtout de la plus grande structure du genre en Suisse, précise-t-il. «C’est d’ailleurs la seule qui cible toutes les voies de formation et qui est disponible en allemand et en français. L’aspect bilingue, en plus d’un emplacement géographique en Suisse avantageux, est aussi un sérieux atout», explique ce dernier.

Que l’on étudie à l’école secondaire, au gymnase ou à l’école supérieure de commerce, que l’on suive un apprentissage ou une maturité professionnels, on peut avoir accès au SCE.

«Chacun bénéficie d’un programme sur mesure. Neuf écoles biennoises sont impliquées, et elles sont toutes certifiées Swiss Olympic. C’est donc vraiment un label de qualité», relève Glutz. Qui ajoute: «Cette structure était déjà nécessaire il y a 12 ans, mais elle l’est encore plus actuellement au vu des exigences toujours plus élevées dans le sport de compétition.»

Cuche en invité d’honneur
Douze ans d’existence. Autant dire que Didier Cuche, même s’il est Neuchâtelois, n’a pas bénéficié d’un tel avantage pour se faire un nom dans le monde du ski alpin et bien au-delà d’ailleurs. Celui qui a remporté 21 victoires en Coupe du monde, quatre globes de cristal ainsi qu’une médaille d’argent olympique était l’invité d’honneur des «Biel/Bienne Talents2015» hier.

Il est devenu une star après avoir suivi un apprentissage de... boucher! «Je donnais tout pour le ski, durant l’entier de mes cinq semaines de vacances annuelles, durant la totalité de mes week-ends. J’ai vécu quatre années très intensives. Et après, le succès est arrivé, j’ai ainsi pu continuer dans la voie du ski», glisse-t-il à tous ces jeunes en admiration devant lui. «La volonté et le travail, ça fait beaucoup. Vous êtes l’élite du sport de la région biennoise, croyez en vos rêves, vivez vos rêves!»

Et Cuche, ce grand champion, de partager son enthousiasme et de saluer une dernière fois les bienfaits du SCE. Un programme indispensable à l’heure actuelle, selon lui. «Il est important que le sport, tout comme la culture, garde une grande place dans notre société», lance-t-il aux jeunes champions biennois.