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Hockey sur glace

La Suisse manque son entrée

Les Mondiaux en Russie partent déjà en sucette

Promu gardien titulaire hier contre la Norvège, le Genevois Robert Mayer n’a pas connu beaucoup plus de réussite que l’ancien Biennois Reto Berra la veille face au Kazakhstan. Keystone

Moscou, Jean-Frédéric Debétaz - ATS

Le début des championnats du monde en Russie ne s’est pas déroulé comme prévu pour l’équipe de Suisse. La sélection dirigée par Patrick Fischer a subi deux revers d’entrée, samedi face au Kazakhstan (3-2 tab) et hier contre la Norvège (4-3 ap).
Deux matches, deux points. Le bilan au terme de du premier week-end de compétition à Moscou n’a rien de reluisant. La Suisse a perdu deux points samedi et en tous les cas hier. S’il n’y avait pas lieu de paniquer après le revers initial, il convient de se poser des questions à la suite de la deuxième défaite.

Du surplace

Certes, les joueurs de Fischer ont assoupli une situation qui aurait pu être bien compliquée en cas de défaite dans le temps réglementaire. Il n’empêche que cette sélection fait du surplace et se retrouve mal en point(s). En championnat, le moindre passage à vide induit une situation très délicate à gérer. Un constat amplifié dans un tournoi de cette envergure. Tâtonner pendant un tiers va impérativement déboucher sur une urgence pas toujours salutaire.

La Suisse a surtout perdu des plumes face à des adversaires directs alors qu’elle était la favorite désignée dans ces matches. Les équipes comme le Kazakhstan, la Norvège, le Danemark de l’ancien junior du HC Bienne Nikolaj Ehlers, qui sort d’une première saison réussie en NHL avec les Winnipeg Jets, ou la Lettonie ont tous les moyens de la battre, mais la Suisse ne doit pas nier qu’elle part avec les faveurs du pronostic face aux nations positionnées derrière elle au classement de l’IIHF.

Malgré des statistiques favorables en ce qui concerne les tirs au but, l’équipe nationale peine toujours à concrétiser. «Nous avons été déficients sur le plan offensif face à la Norvège, c’est vrai», reconnaît Fischer. «Comme contre le Kazakhstan samedi, nous avons tiré bien plus de fois au but pour un moins bon résultat que notre adversaire. J’attends aussi du jeu de puissance qu’il augmente son niveau.

En revanche, nous sommes fiers de ces jeunes qui ont su relever la tête et revenir de 3-1 à 3-3. Les arbitres ont sifflé une pénalité durant le temps supplémentaire (red: contre le défenseur de sVancouver Canucks Yannick Weber) et cela a décidé de l’issue de la partie. Mais le tournoi est encore long puisqu’il nous reste cinq rencontres à jouer.»

«On croit en nous»

Le problème qui se pose pour la Suisse, c’est que ses adversaires directs engrangent des points face aux grosses nations. La Lettonie a poussé la Suède en prolongation et la République tchèque aux tirs au but. S’ils ont été battus, les Baltes affichent le même total que la Suisse, mais obtenu face à des nations plus huppées.

«On se trouve dans une situation où on se doit de prendre le positif», rappelle le défenseur neuchâtelois Félicien DuBois, auteur du 3-3 hier face à la Norvège à 10 secondes du terme du temps réglementaire. «Cette égalisation, c’est un signe que l’équipe est bien là et qu’elle y a cru. Maintenant, il aurait fallu faire cette remontée jusqu’au bout et gagner le match. On est dans une situation inconfortable, mais rien n’est perdu. Dès que quelqu’un n’y croira plus on se tirera une balle dans la jambe. On a un bon groupe et on croit en nous.»

Une autre zone d’ombre plane sur la sélection helvétique: le poste de gardien. Titularisé hier à la place de l’ancien Biennois Reto Berra, Robert Mayer n’a pas franchement mieux paru que son collègue de l’Avalanche du Colorado la veille. La présence du portier genevois était-elle prévue avant le début de la compétition ou est-elle la conséquence du but gag encaissé par le Zurichois contre le Kazakhstan?

Interrogé à ce sujet, Fischer a simplement répondu que «non, l’alternance n’avait pas été décidée avant le Mondial». Cela signifie que le Zougois et ses deux assistants ont décidé de sanctionner Berra pour sa boulette. Pas sûr que cela soit la meilleure preuve de confiance qu’un entraîneur puisse donner à son gardien. Bien entendu, le nom de celui qui sera devant le goal demain (15h15) face au Danemark n’a pas été dévoilé.

Pour l’attaquant jurassien bernois Grégory Hofmann, l’heure n’est plus à la tiédeur: «On doit être plus actif. Il faut que l’on impose notre jeu de vitesse et de transition en mettant les pucks sur le but. Et on doit commencer fort. Se réveiller pour jouer vingt ou trente minutes, cela ne suffit pas.»

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