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Taekwondo

Sombre week-end turc pour Nina Kläy et Manuela Bezzola

Les deux Seelandaises privées de Jeux olympiques

Les deux Seelandaises Manuela Bezzola (à gauche) et Nina Kläy ne prendront pas part aux JO de Rio l’été prochain. Archives Adrian Streun

Rafael Roiz

Le taekwondo suisse ne sera pas représenté aux Jeux olympiques de Rio l’été prochain. À Istanbul, dans le cadre du tournoi continental, les Seelandaises Nina Kläy et Manuela Bezzola ont été éliminées dès leur premier combat, alors qu’elles auraient dû atteindre la finale pour décrocher un ticket pour les Olympiades.

«C’était la dernière chance de ma carrière de me qualifier pour des JO», soupire Nina Kläy, qui, malgré un parcours couronné de nombreux succès, ne connaîtra jamais les honneurs olympiques. La citoyenne de Belmont de 26 ans, qui a combattu dans la catégorie des moins de 67 kg, s’est inclinée d’entrée face à la Moldave Ana Chichitu.

Face à une adversaire pourtant à sa portée, elle a également joué de malchance. «En tout début de combat, Nina a assené un coup de pied à la tête de son adversaire, mais le casque électronique n’a pas comptabilisé les points», regrette l’entraîneur Niko Kricka. «Et dans l’enchaînement, son adversaire a réussi à scorer. Nina a donc dû se découvrir pour tenter de revenir au score».

Mais la pensionnaire du Kim Taekwondo Bienne refuse d’invoquer ce coup du sort comme excuse: «Mon plan de combat était de prendre des risques. J’ai tenté de mettre une pression constante sur mon adversaire, mais elle a réussi à me contrer à plusieurs reprises. Elle a donc mérité la victoire.»

Un rêve brisé en l’espace de quelques minutes

Pour sa part, Manuela Bezzola n’a pas connu meilleure fortune. Entrée en lice hier chez les moins de 57 kg, elle a échoué assez nettement devant la Belge Indra Crain. «J’ai connu un combat difficile. Je n’ai jamais réussi à imposer mon rythme», lance celle qui avait été la première Suissesse à se qualifier pour les JO. C’était à Pékin en 2008. «Je m’étais déjà inclinée deux fois contre elle par le passé et, à nouveau, je n’ai pas été capable de trouver les failles dans son système de défense.»

L’aventure stambouliote a donc viré au cauchemar pour l’équipe biennoise. Ce cinglant revers est le triste épilogue de longues années de travail dans le but de réaliser le rêve olympique. Un rêve brisé en quelques minutes. «Je suis extrêmement déçue», glisse Nina Kläy. «Je vais prendre du temps pour réfléchir à la suite de ma carrière. Pour le moment, je ne sais vraiment pas ce que je vais faire.»

Pour Niko Kricka, qui a été de toutes les batailles aux côtés des deux Seelandaises depuis de nombreuses années, la déception n’est pas moindre: «On a travaillé tellement dur pour cette qualification. Je ne réalise toujours pas ce qui nous est arrivé. Je pensais que l’on avait bien travaillé tous les aspects du combat, mais rien n’a fonctionné comme on l’espérait.»

En mal de relève, le taekwondo suisse semble perdre de sa superbe. Un éventuel arrêt de la compétition des deux championnes biennoises assènerait un coup dur à un cadre national qui peine à intégrer de nouveaux athlètes susceptibles de briller au niveau international.

Entraîneur de l’équipe nationale depuis plus de 10 ans, Niko Kricka ne se montre pas très optimiste à l’heure d’évoquer le futur: «Une trentaine d’athlètes composent le cadre national, mais aucun n’est vraiment disposé à faire les sacrifices que le sport d’élite implique.»

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