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Emilie Siegenthaler revient de blessure plus forte qu'avant

Victime d'une grave blessure à un genou en août dernier, Emilie Siegenthaler est de retour aux affaires. Le moral gonflé à bloc, la Biennoise de 30 ans se dit prête pour le début de la saison de Coupe du monde.

Emilie Siegenthaler en pleine action (photo LDD)

Propos recuillis par Tiphaine Bühler

Lourdement blessée en août dernier, Emilie Siegenthaler n’a pas touché son vélo de descente pendant quatre longs mois. Du jamais vu dans sa carrière, même après huit saisons en Coupe du monde. La Biennoise revient cependant plus forte qu’avant, elle qui a signé une belle 2e place à Rotorua (NZL) il y a trois semaines, sur une épreuve d’ouverture de la saison qui commence le 29 avril à Lourdes (FRA).

Emilie Siegenthaler, vous avez contracté une blessure très rare pour une vététiste il y a huit mois, à savoir une déchirure totale d’un ligament du genou avec un trauma sur le ménisque. Comment ça va aujourd’hui?
C’est exactement la même blessure que celle subie par Lara Gut. Cela prend du temps, on m’a greffé un bout de ligament de l’ischio-jambier en août. Jusqu’en janvier, je n’ai plus touché mon vélo de descente. C’était une première pour moi et en décembre lorsqu’il faisait beau, ce n’était pas facile. J’avais une jambe gauche de Somalienne, j’avais perdu tous mes muscles. Aujourd’hui encore, elle est 2,5 centimètres plus fine que l’autre. Mais mon genou est stable, même si je ne peux pas encore tendre ou plier l’articulation à 100%. Je fais encore de la physio et je dois être attentive au temps de récupération plus que d’habitude.

Pourtant, fin mars, au prestigieux Crankworx Festival, en Nouvelle-Zélande, vous vous hissez au 2e rang derrière Tracey Hannah. Pas mal non?
C’est mon meilleur résultat dans une épreuve du World Tour. J’étais très surprise, surtout que Tracey m’a dit avoir fait une super descente. Les conditions étaient très glissantes, mais mon genou tenait. Il me manque de la force et de la souplesse. Pour le reste, je prenais cette épreuve comme une préparation. L’épreuve de Coupe du monde de Lourdes sera la première course importante, elle me permettra de poser une base sur laquelle j’espère construire la suite de ma saison.

En parlant de préparation, vous avez dû modifier vos habitudes en raison de votre genou.
C’était totalement inédit pour moi. Cela fait huit ans que je me préparais plus ou moins de la même manière, cette fois je suis allée marcher en piscine, j’ai travaillé le haut du corps et tout amené plus en douceur. Du coup, c’était une motivation supplémentaire de devoir faire autrement et de trouver des solutions pour me préparer en respectant ma réhabilitation.

Vous aurez 31 ans en septembre. Ne vous êtes-vous pas dit que cette blessure était le moment pour vous de ranger votre vélo définitivement?
Cela ne m’a jamais traversé l’esprit. Tout le monde était derrière moi, mon sponsor, mon team Pivot qui m’a resigné pour deux ans jusqu’à fin 2018, mes coéquipiers qui sont des gamins à côté de moi... Je me sens vraiment une âme d’enfant, même si en regardant les listes de départ, je pointe à 1986 et que beaucoup sont plus proches de l’an 2000. Il y a des jeunes qui arrivent, c’est bien pour notre sport et on voit que la descente se féminise de plus en plus. Mais je ne suis pas la seule de ma génération, Tracey Hannah et Rachel Atherton, les leaders de la Coupe du monde, ont seulement un an de moins que moi.

Vous avez terminé 5e de la Coupe du monde la saison dernière, même en ratant la dernière épreuve. Qu’est-ce qui vous animera cette année, au moment d’enfiler votre casque et de dévaler la pente?
La Coupe du monde sera plus relevée cette saison, car seules les 15 meilleures des qualifications auront accès à la finale, contre les 20 meilleures jusqu’à présent. Sinon, on aura toujours sept étapes. Je prends 2017 comme une transition en vue de 2018 et des championnats du monde à Lenzerheide. Ils seront mon but ultime.

Parallèlement, vous avez passé vos examens de psychologue du sport et on dit que l’Office fédéral du sport de Macolin (OFSPO) vous a demandé de venir travailler pour eux…
Je dois encore faire valider certains modules pratiques en accumulant des heures en cas réels. Après ça, je serai une psychologue du sport agréée même si je peux déjà pratiquer. Dès l’hiver prochain, je commencerai à suivre certains athlètes, mais pas à Macolin, plutôt avec mon père. C’est vrai que l’OFSPO aimerait un psychologue romand, mais je préfère acquérir davantage d’expérience pour affiner mes approches.

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