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La meilleure saison de la carrière d'Emilie Siegenthaler

Emilie Siegenthaler revient sur la saison de Coupe du monde qu'elle vient d'achever, pour son plus grand bonheur, à la 5e place du classement général.

Emilie Siegenthaler en pleine action (photo LDD)

Propos recueillis par Tiphaine Bühler

Sur la route de retour de Val di Sole, dernière halte de la Coupe du monde de descente qui s’est terminée dimanche, Emilie Siegenthaler revient sur sa 9e saison dans l’élite mondiale, la meilleure à bien des égards.

Emilie Siegenthaler, vous avez terminé 6e à Val di Sole lors du week-end écoulé. Pas d’exploit, mais pas de blessure non plus, aurait-on presque envie de souffler avec soulagement.
Je suis arrivée lundi soir à Milan du Canada, plutôt fatiguée par le décalage horaire et la fin de saison. L’immense majorité des filles de la Coupe du monde est arrivée avant en Italie. Mardi, j’étais sur place à Val di Sole et, dès jeudi, les entraînements commençaient. La récupération m’a peut-être manqué pour accrocher un top 5 sur une piste très physique. Sur le haut du parcours c’est assez plat, cela se passe beaucoup dans les jambes, ce que j’aime moins. J’ai perdu du temps à ce moment. Mais je termine 5e au classement général et c’était mon objectif.

Un 5e rang que vous avez déjà obtenu en 2012 et en 2016. Pourtant, celui-ci est différent...
C’est de loin ma meilleure saison, car j’ai réussi quatre podiums sur sept courses (réd: en VTT, les cinq premiers montent sur le podium), dont deux 3es places, à Lenzerheide et à Fort William. Et pourtant, j’étais déçue de mon début de saison à Lourdes, alors que j’étais en confiance après une 2e place en mars sur le circuit Crankworx.

Qu’avez-vous changé à votre préparation cette saison?
Avec mon genou blessé, je me suis entraînée en piscine cet hiver et j’ai beaucoup travaillé le haut du corps. J’ai aussi changé certains éléments dans ma nutrition. Par exemple, j’ai complètement coupé l’alcool et limité au maximum les sucres ajoutés pendant deux mois cet hiver puis pendant un mois cet été. Ce n’était pas facile car je suis addicte au sucre (rires). J’aime le chocolat et les pâtisseries et je bois volontiers un verre de vin en soirée. Mais je voulais récupérer plus vite et j’ai senti les effets de ce nouveau régime. J’ai aussi perdu 5 kg, ce qui n’est pas forcément un bien en descente, mais j’étais plus affûtée. Je dois encore travailler pour retrouver complément ma mobilité sur la jambe gauche, car j’avais perdu beaucoup de muscles après mon opération d’un ligament fin 2016. Cette saison, je n’ai pas pu tout récupérer.

Indépendamment du classement pur, quel a été, en votre for intérieur, le meilleur moment de cette Coupe du monde?
Lenzerheide, et pas seulement en raison de ma 3e place. J’ai passé un cap. J’étais bien et calme toute la semaine, alors même que j’avais chuté à l’entraînement. Je n’ai pas commencé à ressentir de pression. Il y avait toute ma famille, mes amis, tous les signaux étaient au vert. Et pour la première fois de ma carrière, j’ai terminé à deux secondes de la victoire, pas du podium, mais de la 1re place. Jusqu’à la fin, je me suis dit que je pouvais gagner. Ca ne m’était jamais arrivé auparavant sur une Coupe du monde en descente. En plus, l’an prochain, les Mondiaux se disputeront sur cette piste.

Ce soir, vous repartez pour les championnats du monde à Cairns (Australie) et la mythique Sharks Head, un élément de départ réclamé par tous les coureurs et autour duquel le mystère plane. Physiquement, comment vous sentez-vous?
Avant Val di Sole, j’étais un peu au bout du rouleau. Mais la course aura lieu le 9 septembre. J’aurais donc pas mal de temps de récupération. Pour l’occasion, Pivot (réd: son équipementier américain) m’a fait un vélo aux couleurs de la Suisse. Je n’ai donc pas intérêt à me planter (rires). Pourtant, je suis beaucoup tombée par le passé sur le parcours de Cairns, qui est très glissant.

En 2018, vous serez toujours sous contrat avec Pivot et vous fêterez vos dix ans sur le circuit de Coupe du monde de descente. Un vœu particulier?
Que l’on remette un peu de nature sur les parcours de la Coupe du monde. Pour des questions de visibilité, on coupe de plus en plus d’arbres, avec comme résultat que les coureurs ne se retrouvent plus dans la forêt. Les pistes varient peu aussi d’une saison à l’autre et sont de plus en plus plates et rapides. A Val di Sole, 60% du parcours était neuf et c’était super. Cela nous oblige à réfléchir. Il ne faut pas reconstruire toute la piste, mais un petit décalage d’un mètre sur la gauche ou la droite amène déjà de la nouveauté.

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