La passe de trois pour Florian Vieux

Laurent Kleisl

Il s’en est fallu de peu. De 73 secondes très exactement. Un tour de trotteuse et des poussières, rien de plus, et Florian Vieux s’acoquinait d’une certaine forme d’accomplissement: boucler les 100 Km de Bienne sous la barre des 7h. Son temps, excellent: 7h01’13. «On regarde la montre et à un moment donné, on se dit qu'une minute à rattraper, après avoir couru 97 ou 98 km, c’est quand même beaucoup», glisse le vainqueur de la 61e édition de la Nuit des Nuits. «Il me manque une minute quelque part, mais ce n’est pas bien grave.»

Florian Vieux n’en fait pas une maladie. Sa course, il l’a gérée à la perfection, de bout en bout. «Deux gars sont partis très vite», explique-t-il. «Je les ai rattrapés petit à petit. Ensuite, j’ai réussi à garder le même rythme durant toute la nuit.» Le Valaisan a viré en tête au quart de la course, après Aarberg. Position qu’il n’a plus quittée.

Sur la ligne, devant le Palais des Congrès, il a devancé l’Emmentalois Severin Lang de 34’07 et le Haut-Argovien Matthias Christen, déjà troisième en 2018, de 39’40. Premier régional, Ramon Casanovas a pour sa part pris la 8e place à 1h05’53 du vainqueur du jour. Habitué aux trails et aux courses de bien plus longues distances, le Biennois a évoqué un… sprint! «Pour moi, sur une épreuve de 100 km, le rythme est trop intense», s’amuse-t-il. Casanovas s’est tout de même assuré la prime de 500 fr. revenant au coureur franchissant la ligne en premier à Aarberg tout se classant dans le top 10 final.

Face à elle-même

Claudia Bernasconi s’est adjugée la course des dames, ceci en 8h18’28, soit 25’05 de mieux qu’il y a 12 mois. «Ma plus grande concurrente, c’était moi-même», lance la Vaudoise de 36 ans. Son premier triomphe sur les «100 Kils», en 2018, elle l’avait obtenu six mois seulement après avoir donné naissance à sa fille. «Cette fois, j’ai surtout dû gérer les entraînements entre famille et boulot», lâche-t-elle, le sourire du bonheur sincère accroché aux lèvres.

Claudia Bernasconi s’est imposée devant la Thurgovienne Katharina Hediger-Weiss, pointée à 14’20, et la Biennoise Virginie Siegenthaler Bagnoud, troisième comme en 2018, flashée à 17’01. Domiciliée à Tavannes, la psychologue du sport officiant à Lausanne a amélioré sa marque de plus de 36 minutes. «Sur 100 km, il est impossible de se fixer des objectifs, à part de courir dans la sérénité», dit-elle. «Une demi-heure de mieux? Je suis très très contente!»

Dans son édition de mardi, Le Journal du Jura reviendra sur les Courses de Bienne à travers quatre pages spéciales.