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Hockey sur glace

A la recherche du biotope idéal

Noah Delémont ne rempilera pas pour une deuxième saison au Titan d’Acadie-Bathurst. Le défenseur orvinois formé à Bienne aspire à trouver un environnement plus propice à son développement.

Noah Delémont ne portera plus le maillot du Titan la saison prochaine (photo ldd)

Christian Kobi

Mi-mars. Pandémie oblige, Noah Delémont est de retour chez lui, dans la paisible maison familiale d’Orvin, depuis quelques heures. Au bout du fil, il raconte: «Avec le Titan, on va se reparler dans quelques semaines, prendre une décision ensemble. En parallèle, mon agent va étudier les propositions qui s’offrent à moi en Suisse.» Depuis, de (très) longues semaines se sont écoulées. Elles ont permis à chacun de se repenser, de réfléchir, de se projeter aussi. «Oui c’est fait, avec les dirigeants du Titan on s’est parlé...», lâche le défenseur de 18 ans.

Et alors? Le suspense ne dure guère. «On a décidé d’un commun accord que j’allais être libéré de mes obligations. C’est mieux pour le club et pour moi», convient l’ancien junior du HCBienne, dont la première expérience en Amérique du Nord a été pour le moins mouvementée. Pire équipe de la Ligue de hockey majeur du Québec (LHJMQ) en 2018/19, le Titan d’Acadie-Bathurst a démarré la dernière saison, celle du rachat, par 17 défaites consécutives! Au final, avant l’interruption puis l’annulation du championnat, il en avait accumulé 52 en 64 matches.

Dans ce marasme, Noah Delémont n’a jamais pu exprimer l’étendue d’un talent que l’on dit pourtant immense. Défenseur à vocation offensive, à l’aise avec la rondelle qu’il aime avoir collé au bout de canne, l’Orvinois a été la plupart du temps cantonné à des tâches défensives. L’idée? Se débarrasser au plus vite du puck, nettoyer les bandes, ne s’autoriser aucune initiative personnelle. Une horreur. «Ça a été dur, mais extrêmement formateur en même temps», dit-il dans un langage qui suinte la diplomatie.

Aucune décision hâtive
Aujourd’hui, c’est peu dire que l’arrière né et formé à Bienne aspire à autre chose. «Le plus important pour moi est de trouver un environnement dans lequel je peux poursuivre mon développement. Pour cela, il me faut du temps de jeu, des responsabilités et un entraîneur qui accepte mon côté créatif», détaille-t-il.

La National League, dans ces conditions, n’entre pas (encore) en ligne de compte. «Aucun directeur sportif de l’élite ne confie ce genre de rôle à un joueur de 18 ans», constate Noah Delémont, conscient qu’il doit mettre de la maturité dans son hockey avant de viser le haut du pavé.

Alors, où? En Swiss League, où plusieurs équipes manifestent de l’intérêt? Ou en LHJMQ, dans une formation disposée à lui offrir le rôle auquel il aspire? Pour l’instant, entre les deux, entre la Suisse et le Canada, entre le hockey juniors nord-américain et celui des adultes, l’intéressé hésite. «J’ai des options, dont plusieurs sont très bonnes, c’est peut-être ça le plus important», observe-t-il. «Avec mon agent, nous ne sommes pas pressés, nous allons prendre une décision calmement après avoir étudié toutes les pistes.»

Des études à terminer
Dans ce processus de réflexion, la question des études – il lui reste une année à accomplir pour terminer ses études gymnasiales – pourrait aussi entrer en ligne de compte. Une pièce du puzzle à ne pas négliger. «L’idée est que je les termine pour avoir ma maturité», déclare-t-il. Une sage idée. Reste à savoir si cela se fera en présentiel, à Bienne, ou à distance, depuis le Canada.
 

Des séances de «transpi» avec le frangin
Pour la première fois de sa carrière, Noah Delémont aborde l’été sans savoir où il patinera dans quelques mois. «C’est une nouvelle expérience, mais qui ne me travaille pas plus que cela», lâche-t-il. Ces dernières semaines, avant la réouverture des fitness, il a surtout sué en compagnie de son frère Quentin (20 ans), ex-membre des juniors-élites du HCBienne et nouvel attaquant du SC Lyss, en MySports League. «Nous avons essayé de reproduire ce que nous faisions avec Patrick Schöb (réd: le coach des M17 biennois). Au final, cela ressemble presque à une préparation normale.»

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