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Volleyball

Un retour qui sonne comme une évidence

Après une année de séparation, Laura Koutsogiannakis retrouvera Volero la saison prochaine. La joueuse de Reconvilier et le club zurichois repartiront depuis la... LNB!

Une image du passé, mais aussi du futur: Laura Koutsogiannakis enfilera à nouveau le maillot de Volero la saison prochaine (photo Keystone)

Christian Kobi

Une petite saison et puis s’en va: Laura Koutsogiannakis – de son nom d’avant-mariage Unternährer – n’aura pas fait de vieux os à Kanti Schaffhouse. Non pas qu’elle ne s’y plaisait pas, elle qui commençait à retrouver ses sensations après avoir pris le temps de soigner ses inflammations récurrentes à l’épaule droite, non pas que le club schaffhousois n’était pas assez performant à ses yeux, lui qui a terminé 2e de la saison régulière de LNA. Non, de tout ça il n’en est rien. La raison est plus simple, et elle porte un nom: Volero Zurich.

Le 6 avril, le club cher à Stav Jacobi annonçait à coups de «Wir sind zurück» son retour dans le monde du volleyball helvétique deux ans après sa délocalisation dans le sud de la France. Un coup de tonnerre suivi presque logiquement, une semaine plus tard, par l’officialisation du retour au bercail de Laura Koutsogiannakis. «Volero, c’est ma famille, mon club de cœur», délivre la plus zurichoise de toutes les volleyeuses de Reconvilier. «J’y ai passé huit très belles saisons auparavant. Alors, quand Stav m’a parlé de son projet, cela m’a tout de suite titillée.»

Avec le club de son mari
Le projet en question ne manque évidemment pas d’ambitions. Après tout, Volero n’a-t-il pas outrageusement dominé le volleyball helvétique entre 2005 et 2018, glanant 13 titres de champion et autant de victoires en Coupe durant ces 14 années? Au point que son président en vienne à juger l’environnement suisse pas assez concurrentiel et décide de déménager ses affaires en France. Aujourd’hui, c’est depuis la LNB qu’il repartira grâce à une coopération avec Züri Unterland, un club coprésidé par… Vassilios Koutsogiannakis, le mari de Laura!

Cela ne s’invente pas. «La présence de mon mari dans le club partenaire n’a joué aucun rôle dans mon transfert», coupe l’ailière de 26 ans, qui occupera une position clé dans la renaissance de Volero. «L’idée est de repartir depuis la base en misant sur la formation, en offrant des perspectives à de jeunes volleyeuses suisses et étrangères», poursuit celle qui sera l’une des leaders de cette troupe rajeunie. Le club se donne un à deux ans pour rejoindre l’élite, et quelques autres pour retrouver le devant de la scène en LNA. L’Europe, elle, ne tardera pas trop non plus.

Voilà pour la théorie. Dans la pratique, Laura Koutsogiannakis smashera la saison prochaine en deuxième division helvétique. Un comble pour l’une des meilleures volleyeuses du pays. «Cela ne me fait pas peur», déclare-t-elle. «Le plus important, ce ne sont pas les adversaires qu’on aura en face de nous, mais notre manière de grandir en équipe. Apprendre à rester concentrer jusqu’au bout, même quand on a un match bien en mains, est un exercice compliqué.» L’ancienne joueuse du VBCBienne sait de quoi elle parle: «Lorsqu’on dominait la LNA, le niveau pendant les matches était bien souvent inférieur à celui qu’on atteignant durant les entraînements.»

Une confiance totale
Pour retrouver son chez elle, sa famille, son club de cœur, Laura Koutsogiannakis a dû régler certains «détails». Dont le plus important était son contrat encore valable une année avec Kanti Schaffhouse. «Stav Jacobi a d’abord pris contact avec mon ancien club pour savoir s’il était possible de s’arranger financièrement entre eux. Ce n’est que quand il a obtenu l’accord que cela pouvait se faire qu’il m’a présenté son projet. J’ai donc pu prendre ma décision en toute liberté», apprécie la volleyeuse de Reconvilier, dont le nouveau bail est d’une «durée indéterminée». «Avec Stav, on est dans une relation de confiance totale. Si je veux partir, il me laissera partir!»

Mais a priori, c’est pour rester qu’elle est revenue, Laura.  
 

Pour la formation et par amour du terrain

Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Stav Jacobi à faire réapparaître Volero Zurich sur la carte du volleyball helvétique? La question taraude bon nombre d’observateurs depuis deux semaines. «C’est n’est pas mon rôle de parler à sa place mais je crois que ce qui l’intéressait surtout, c’était de se lancer dans un projet basé sur la formation pour assurer la pérennité du club. Volero et Züri Unterland ont d’ailleurs fondé une académie», dévoile Laura Koutsogiannakis, qui a déjà porté durant huit ans le maillot de Volero, sept à Zurich et une en France, entre 2011 et 2019.

En France, à Le Cannet plus précisément, l’homme d’affaires russo-suisse est dans le flou compte tenu de l’arrêt de la saison à cause du coronavirus et de la planification difficile voire impossible qui entoure la suivante. Mais il se dit prêt à poursuivre son investissement. Le projet zurichois, lui, se fera en parallèle. «Ce n’est pas un mouvement comme il y a deux ans. Un projet ne remplace pas l’autre. Les deux se complètent», a lâché le président cette semaine dans Le Temps.

Autre raison invoquée, la possibilité pour lui qui habite toujours en Suisse alémanique de se rapprocher du terrain. La saison prochaine, l’ancien passeur devenu coach fonctionnera ainsi sur le banc de sa nouvelle équipe, comme assistant de Svetlana Ilic. «Cela m’attirait à nouveau. J’espère que je serai à la hauteur de la tâche», dit-il.
 

Une saison sous le sceau de la patience
Tout ne s’est pas déroulé comme prévu pour Laura Koutsogiannakis la saison dernière à Kanti Schaffhouse. En cause: les inflammations récurrentes à l’épaule droite qui la font souffrir depuis plusieurs années. «J’ai dû effectuer des infiltrations PRP (réd: plasma riche en plaquettes) en fin d’été. Il me fallait deux à trois semaines pour récupérer après chaque injection», explique l’ancienne internationale, qui a dû tirer un trait sur toute la première partie du championnat. «Les dirigeants de Kanti m’ont beaucoup soutenu durant cette période. Ils m’ont laissé le temps de me remettre et ne m’ont jamais mis la pression», apprécie l’ailière, revenue au jeu après Noël seulement. «Cela se passait bien pour moi, je n’avais plus de douleurs et je montais en puissance, comme toute l’équipe. Dommage que la saison ait été interrompue sur cette lancée...»

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