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Volleyball

Une volonté de revenir à la base

Après une expérience peu convaincante en France, Laura Unternährer est de retour en Suisse. A Schaffhouse, la joueuse de Reconvilier veut retrouver goût au jeu.

En tout, Laura Unternährer aura porté durant huit saisons le maillot de Volero, sept en Suisse (ponctuées de plusieurs titres) et une en France.

Christian Kobi

Elle était partie avec l’idée de découvrir un nouveau championnat, celui de France en l’occurrence, de sortir d’une certaine zone de confort dans laquelle elle était à Volero Zurich, de voir le traitement qui pouvait être réservé à une joueuse suisse à l’étranger. Au Cannet, où l’homme d’affaires russo-suisse Stav Jacobi a délocalisé ses affaires depuis Zurich l’année dernière, las de tout gagner dans un championnat de Suisse pas assez compétitif à ses yeux, Laura Unternährer a été servie. «Cela a été la saison la plus difficile en huit ans passés avec Volero», concède-t-elle d’emblée.

Dans le sud de la France, la joueuse de Reconvilier n’a en fait jamais réellement eu sa chance. Après avoir réussi à contrôler une blessure récurrente à l’épaule grâce à l’acuponcture l’été dernier, elle a subi une déchirure à l’insertion musculaire de la cuisse en pleine préparation d’avant-saison. «J’avais longtemps été épargné par les blessures et là, j’ai un peu tout eu en même temps», grimace-t-elle. Dans l’incapacité de faire ses preuves malgré une rapide remise sur pied, l’attaquante de 25 ans a vu le train partir sans elle.

Apprendre à accepter
Et il lui a été impossible de le rattraper, ce fichu train. «L’équipe tournait bien, l’entraîneur n’avait aucune raison de changer son six de départ», analyse celle qui a dû, malgré son statut de capitaine, se contenter de quelques rares apparitions en cours de match tout au long de la saison. «Jamais je n’aurais imaginé avoir si peu de temps de jeu. Mais j’ai été traitée comme une joueuse étrangère, sans qu’on me fasse le moindre cadeau. Cela a été une bonne expérience malgré tout», lâche-t-elle.

Une expérience qui s’est terminée, pour Volero Le Cannet, en demi-finales des play-off face à Cannes, dans un derby très disputé que Laura Unternährer a suivi en grande partie depuis le banc. «Mentalement, après une telle saison, je me sens plus forte que jamais. J’ai dû apprendre à accepter la situation telle qu’elle était. Cela n’a pas toujours été facile, mais c’était un bon apprentissage pour moi», assure-t-elle.

En stage avec Volero
Mais aujourd’hui, après «avoir quand même pris un petit coup au moral» comme elle le dit, Laura Unternährer aspire à autre chose. La semaine dernière, elle a ainsi annoncé sa signature à Kanti Schaffhouse pour les deux prochaines saisons (Le JdJ du 21 mai). Avec un objectif clair: retrouver du plaisir et des responsabilités. «Je connais l’entraîneur et une bonne partie des joueuses. Kanti est une bonne équipe, qui visera certainement à nouveau le top 3 la saison prochaine. Je me réjouis.»

En possession d’autres offres de LNA, la joueuse formée au VBC Bienne a aussi choisi Schaffhouse pour la proximité géographique avec son domicile dans la région zurichoise. «C’est vrai, je vais me marier en septembre et j’ai envie d’être davantage à la maison», avoue celle qui n’a pour autant tiré un trait sur l’étranger. «On verra dans deux ans ce qui s’offre à moi», indique-t-elle.

En attendant, elle n’a pas complètement coupé les ponts avec Volero, sa «famille»,  qu’elle rejoindra cet été à Belgrade pour un stage de deux semaines. Qui sait, les bonnes relations, ça peut toujours aider.
 

Pas de retour en équipe de Suisse
La qualification historique de l’équipe de Suisse dames pour l’Euro 2019, qui aura lieu fin août à Bratislava, ne fera pas revenir Laura Unternährer sous le maillot national. «Lorsque j’ai annoncé mon retrait à la fédération l’été dernier, j’ai clairement dit que je ne reviendrais pas si rien ne change», affirme la joueuse aux 58 sélections, qui déplore l’absence d’un projet sur le long terme. «Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on repart chaque année de zéro.» Cera sera encore le cas après l’Euro, avec le départ après 12 ans de l’entraîneur Timo Lippuner. Un très mauvais signal selon Laura Unternährer.

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