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Adolf Ogi: sa vie, son œuvre, ses luttes

La section locale de l’UDC frappe un grand coup: le plus populaire des anciens conseillers fédéraux sera à la Salle des fêtes le mardi 15 septembre

Adolf Ogi lors de la célébration de la première ascension du Cervin: une montagne à lui tout seul, l’ancien conseiller fédéral. Keystone

Pierre-Alain Brenzikofer

Il est de loin le plus populaire des anciens conseillers fédéraux – peut-être avec feu Jean-Pascal Delamuraz. Celui que les Suisses de toutes tendances politiques adulent toujours quand ils ne le regrettent pas franchement.

En l’invitant mardi 15 septembre à la Salle des fêtes de Reconvilier (ouverture des portes à 19h, conférence à 20h), la section locale de l’UDC a indubitablement frappé un grand coup. Car, contrairement à un Christoph Blocher ou un Oskar Freysinger, qui s’en vinrent aussi en ce lieu, le grand homme de Kandersteg est un rassembleur, capable de séduire radicaux, socialistes et peut-être même socialistes autonomes.

Et quel parcours de vie! Au Conseil fédéral comme au Conseil national, à l’ONU comme à la Fédération suisse de ski, Ogi a toujours fait figure de motivateur, d’élément catalyseur et de fédérateur.

«Sans lui, je n’aurais jamais été champion olympique. J’aurais même arrêté le ski», avait clamé un jour un certain Bernhard Russi. Les sportifs et même les autres se souviennent forcément du coup de Sapporo, quand le patron du ski suisse affréta un avion en Suisse avec mission de ramener de la neige du Japon pour l’étudier avant les Jeux. On se rappelle tous de la pluie de médailles qui s’ensuivit.

L’ami des grands

Celui qui fut aussi directeur général d’Intersport suisse a accessoirement impressionné les grands de ce monde. Comme feu François Mitterrand, alors tout surpris de côtoyer un honnête homme. Comme Bill Clinton, également, qui l’invitait toujours en privé après les cérémonies officielles réunissant tous les maîtres de la planète.

On s’arrête là? Représentant de cette aile bernoise de l’UDC actuellement un brin à la peine, Adolf Ogi en a longtemps été sa figure de proue et en quelque sorte le digne successeur du fondateur Ruedi Minger. Avec des hommes du calibre de Samuel Schmid, Hans Lauri et Ulrich Zimmerli, il a d’ailleurs longtemps mené la résistance face à la ligne zurichoise incarnée par Christoph Blocher.

Aujourd’hui, même retiré des affaires, il fait partie de ces conseillers fédéraux qui continuent de donner leur point de vue, à l’image d’un Pascal Couchepin, par exemple. Et tant pis pour cette règle non écrite évoquant ce fameux devoir de réserve des anciens magistrats! Tout dernièrement, encore, il ne s’est pas gêné de tacler Christoph Blocher.

A Reconvilier, toutefois, Adolf Ogi évoquera plutôt son parcours atypique. Sa conférence s’intitulera «De Kandersteg à New York en passant par le Jura bernois». Tout un programme, c’est le moins qu’on puisse écrire. Et comme on est à l’UDC, les centaines de personnes attendues – la soirée est évidemment ouverte à tous – pourront évidemment miser sur une restauration chaude et une ambiance folklorique.

Pour cet événement, l’UDC de Reconvilier est bien sûr épaulée par la section Jura bernois et les Jeunes UDC. Elle a de surcroît lancé un appel à tous les candidats UDC du canton aux élections fédérales. Ils ne seront pas tous là, mais ceux qui feront le déplacement auront l’occasion de se faire connaître.

«Nous aurons peut-être d’autres invités politiques, promet Maxime Ochsenbein, l’un des organisateurs. Mais rien n’est encore bétonné.» Mais pourquoi Adolf Ogi, n’a-t-on pas pu s’empêcher de demander au précité, sachant que la ligne du visiteur n’est plus forcément dominante parmi les siens à l’heure actuelle.

Pour tous les âges

«De toute façon, nous avons déjà eu Christoph Blocher et Oskar Freysinger à Reconvilier, explique Maxime Ochsenbein. Surtout, nous sommes convaincus qu’Adolf Ogi peut attirer des gens de toutes les générations. Et puis, nous avions depuis longtemps pour ambition de l’inviter. L’occasion s’est enfin donnée. Accessoirement, avec sa popularité, il attirera sans problème 500 personnes.»

Cela dit, notre interlocuteur précise que l’illustre invité évoquera plutôt sa vie que la politique actuelle. Et si on lui pose quelques questions? «C’est Roland Benoit, notre chef de campagne, qui décidera d’un éventuel échange avec le public», conclut Maxime Ochsenbein. Bon, connaissant la verve d’Ogi...

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