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Agriculture

Rochefort et les vaches d’Hérens

Soixante vaches ont combattu ce samedi pour désigner la reine

Plus de 2000 personnes se sont déplacées à la ferme du Crêt de la Sauge ce week-end.

Anne-Sophie Dubey (texte), David marchon (photos)

Afin d’inaugurer sa ferme du Crêt de la Sauge, Jacques Nussbaum a ouvert les portes de son exploitation à plus de 2000 personnes ce week-end. La manifestation comprenait un combat de vaches d’Hérens le samedi et, sur les deux jours, une exposition mettant en avant le système robotisé de traite dont cette exploitation laitière est équipée.

Pour la troisième fois, un combat de reines a pris place en terres neuchâteloises. Cette année, ce n’est plus l’Amicale neuchâteloise qui était aux commandes, mais celle «du 6 janvier» qui s’est chargée de faire honneur à cette tradition valaisanne, en recevant soixante vaches d’Hérens des cantons de Berne, Fribourg, Vaud et Neuchâtel.

«L’Amicale du 6 janvier, c’est une association de bons copains rochefortois, passionnés de vaches d’Hérens. Tout a débuté il y a cinq ans, lorsqu’on a offert une vache d’Hérens à un ami pour ses quarante ans. Depuis, notre engouement pour cette race n’a fait qu’augmenter: on est devenu copropriétaires de plusieurs vaches et chaque 6 janvier, on se retrouve pour faire une sortie en Valais, dans l’idée de trouver une nouvelle bête à acheter», explique Eric Renaud, un des trois fondateurs de cette association.

La race d’Hérens, originaire de la vallée éponyme valaisanne, possède un tempérament belliqueux par nature: lors de la montée à l’alpage, la hiérarchie du troupeau s’établit par une série de combats spontanés. Depuis 1922, des combats populaires sont prévus tout au long de l’année en Valais, dont la fameuse «finale nationale» qui a lieu en mai à Aproz. Du reste, la gagnante de l’édition 2015, la Vaudoise Frégate, était exposée dans la ferme du Crêt de la Sauge ce week-end.

Une belle représentante de la race d’Hérens!

Les agriculteurs n’entraînent donc pas leurs vaches pour ces combats en arène et celles-ci ne se blessent d’ailleurs que rarement. «A Neuchâtel, on est toujours bien reçu et cette année, Rochefort n’a pas fait exception! L’organisation était super et le site magnifique», souligne le Vaudois Jean-Jacques Blanchard, copropriétaire de onze vaches d’Hérens à Essertines-sur-Yverdon.

Les combats de reines se déroulent par catégories: les vaches sont réparties selon leur âge, poids et gestation afin d’éviter des affrontements trop déséquilibrés. La vache la plus lourde pesait 718 kg et la plus âgée avait dix ans.

Le jury procède à des éliminations successives selon le comportement des vaches et les combats qu’elles effectuent et/ou déclinent. Des rabatteurs encadrent le déroulement des joutes, en séparant les vaches gagnantes des perdantes.

Malgré le froid, le public neuchâtelois, pas forcément initié, a apprécié la découverte: «C’est la première fois que j’assiste à un combat de reines. J’ai aimé la découverte! J’ai surtout trouvé incroyable le travail des rabatteurs. Le seul élément négatif que j’ai relevé, c’était de devoir parfois attendre que les vaches veuillent bien combattre», exprime Anita, 20 ans, étudiante à l’HEP-Bejune.

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