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Eschert

Les habitants se réveillent avec une nouvelle adresse

La majorité des rues portent un nouveau nom et les numéros des maisons ont été redistribués avec une logique qui faisait défaut.

La pose des nouvelles plaques de rue a commencé dans le village d’Eschert, et devrait être achevée à la fin du mois de février. Photo:Stéphane Gerber

Adrian Vulic

Le plan des rues, les noms de quartiers, la manière dont les bâtiments sont étiquetés de numéros: autant de données qui semblent aller de soi et auxquelles on ne pense finalement que rarement.  Pourtant les  400 habitants d’Eschert n’auront très certainement, pour les semaines à venir, que ces mots à l’esprit.

Au début du mois du janvier chacun recevait chez lui, par courrier, la communication de la nouvelle adresse qu’il lui  faudra apprendre par cœur. Un exercice de mémoire auquel est soumis tout le village.

«Quasiment toutes les adresses ont été modifiées. Les noms de certaines rues ont été conservés, d’autres ont été raccourcis, en passant de ‹Vergers Sous Village›  à ‹Les Vergers› par exemple. D’autres, enfin, ont été ajoutés, généralement à partir de lieux-dits qui existaient déjà», explique Edmond Montavon, maire d’Eschert et responsable du nouvel adressage de la localité.

Mesure indispensable
Bien que pénibles, ces mesures n’en étaient pas moins cruellement nécessaires. La commune se débattait en effet depuis longtemps avec une topographie devenue archaïque à mesure que de nouvelles maisons s’ajoutaient aux anciennes.

«L’ancien adressage était anarchique, les rues étaient mal nommées, la numérotation illogique et dépassée parce que les numéros des maisons ne se suivaient pas. Cela posait problème aux facteurs et empêchait les GPS de fonctionner correctement. Même les ambulances avaient du mal à se rendre à destination! Il était donc vraiment indispensable de faire  quelque chose», explique Edmond Montavon.

Au niveau administratif, changer les noms de toutes les rues d’une localité n’est pas une mince affaire. Les riverains de la commune et tous ses différents services administratifs, les localités voisines, des dizaines d’organes cantonaux et, bien évidemment, la Poste, doivent être avertis par dizaines des changements effectués. Les différents registres doivent également être mis à jour, ainsi que la cartographie de l’agglomération. «Avec l’achat et l’installation des plaques des noms de rue, la mise à jour des plans de la commune est la partie la plus coûteuse d’une telle opération», précise encore Edmond Montavon.

Fort heureusement, le réadressage complet d’une commune est un exercice rare, et n’intervient que dans des circonstances exceptionnelles.

«Une telle procédure se manifeste généralement lorsque des rues n’avaient jamais reçu d’appellations officielles par la passé. Dans le cas d’Eschert, de nombreuses maisons étaient désignées par des indications de livraison, mais leur rue n’avait pas de nom», explique le service de communication de l’Assurance immobilière Berne (AIB).

Phase transitoire
Outre le fait de devoir mémoriser  une nouvelle adresse, les habitants d’Eschert vont devoir se livrer au pénible exercice d’annoncer ce changement à tous les services auprès desquels ils sont enregistrés. Durant une période transitoire qui va durer jusqu’à la fin du mois de février prochain, date de la fin de la pose des nouveaux panneaux indiquant les noms de rues, les anciennes adresses des habitants seront encore valables.

Dépassé ce délai, elles ne seront toutefois plus reconnues. Soulignons en revanche que cela ne devrait rien coûter aux résidents de la localité. «L’AIB fournit gratuitement les plaquettes avec les numéros des maisons, seules celles portant les noms de rue sont à la charge de la commune. Les propriétaires doivent installer leurs plaques eux-mêmes, mais ils peuvent solliciter l’aide de la commune si cela leur pose un quelconque problème. Il y a certes quelques inconvénients pratiques pour les privés, mais c’était nécessaire», conclut Edmond Montavon.

Mais que faire si la nouvelle appellation  de votre rue vous déplaît? Rien du tout. Impossible de s’opposer, au moyen d’un recours, à un nom de quartier, et, à moins qu’il soit reconnu comme injurieux, il faudra apprendre à vivre avec.

Une bonne raison, donc, de rester en bons termes avec le maire de son village!

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