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Unique au monde?

Au sein de l’exploitation de la famille Burkhalter, la vache Titane a produit 100 000 kg de lait, comme sa mère, sa grand-mère, son arrière-grand-mère et son arrière-arrière-grand-mère. Un authentique exploit!

Cosette et Jean-Pierre Burkhalter ont été récompensés par la fédération d'élevage swissherdbook. photo Bassin

Michael Bassin

On savait l’air du Chaluet vivifiant. Mais pas à ce point… Cet été, au sein de l’exploitation de la famille Burkhalter, sise à Court en direction de Saint-Joseph, Titane a dépassé la marque des 100000 kg de lait produits durant sa vie. Si cette belle performance se répand de plus en plus dans les fermes, le fait que cette vache est la cinquième génération de la même famille à passer ce seuil symbolique relève par contre de l’authentique exploit. Foi de spécialistes. «C’est unique en Suisse et, à notre connaissance, en Europe voire dans le monde», commente Markus Gerber, agriculteur de Saicourt et président de swissherdbook, la plus grande fédération d’élevage bovin du pays.

Ainsi, la famille Burkhalter a eu droit aux honneurs, dimanche dernier, lors de la Swisscow 2018, un grand raout durant lequel des éleveurs méritants ont été félicités. Les Courtisans sont revenus de la région zurichoise avec, en guise de cadeau, une peinture sur bois représentant leur exploitation et les cinq héroïnes de l’histoire: Trine, Tulipa, Tara, Tisane et Titane. Humbles, Jean-Pierre et Cosette Burkhalter ne sont pas du genre à bomber le torse. Mais, oui, cette distinction leur fait plaisir. «C’est une certaine fierté, car cela récompense quarante années de travail», confient-ils.

Il était une fois Chaindon

La saga commence en septembre 1977, à… Chaindon. Ce jour-là, en compagnie de son épouse et de ses parents, le jeune Jean-Pierre Burkhalter achète une génisse de haute qualité nommée Trine. «Mon mari l’a observée toute la journée, on n’a quasiment rien vu du reste de la foire», se souvient madame. «Elle était spéciale», admet monsieur. Nul ne le savait encore à l’époque, mais Trine deviendra la matriarche du Club des cinq. Pour les Burkhalter, le fort caractère de cette lignée de vaches a certainement joué un rôle dans ce scénario.

Titane, l’arrière-arrière-petite fille de Trine, a aujourd’hui 14ans «et court encore sur les pentes comme si elle était un jeune veau», lit-on dans le bulletin swissherdbook. Elle produit encore et vêlera en mars prochain. Comme quoi, elle est encore en course pour battre le record interne à la famille, à savoir 123551 kg de lait, détenu par sa mère, Tisane.

Et puis il n’est pas exclu que la sixième génération continue d’écrire la légende. Tzigane, bientôt six ans, se situe dans les mêmes moyennes que ses aïeules. «Mais si elle aussi atteint le seuil, ce ne sera pas avec nous mais avec les générations familiales suivantes», sourit Jean-Pierre, qui voit gentiment la retraite poindre son museau.

 

Le fruit d’un travail familial

Comment expliquer que Trine et quatre de ses descendantes aient atteint une telle longévité et une telle productivité? Président de la fédération d’élevage swissherdbook, Markus Gerber, de Saicourt, estime qu’il s’agit d’un ensemble de raisons. Le potentiel génétique de la bête peut jouer un rôle sur la longévité. «Mais l’environnement dans lequel ces vaches ont grandi est un facteur très important. Chez les Burkhalter, toute la famille est derrière ses vaches», relève notre interlocuteur, précisant combien l’attachement aux bêtes et les soins prodigués sont primordiaux pour atteindre un âge vénérable et toujours produire du lait. Et Markus Gerber d’expliquer: «La nature est ainsi faite qu’une vache sera portante uniquement si elle est en bonne santé. Celle de ses membres, et notamment des onglons, est primordiale pour une bonne fécondité. Et dans la mesure où Jean-Pierre Burkhlater est également ongleur, ses vaches bénéficient d’un wellness à domicile!» mba

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