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Canton de Berne

Dans la peau d’un sénateur

L’UDC lance sa campagne pour les élections fédérales. Le parti veut placer Werner Salzmann au Conseil des Etats et conserver ses neuf sièges au National.

Président de l’UDC bernoise, Werner Salzmann espère bien ravir le siège du PBD à la Chambre haute. A-key

Par Philippe Oudot


En cette veille de vacances, alors que les états-majors de quasi tous les partis sont au repos, ça bouge du côté de l’UDC, qui a présenté hier à Berne sa stratégie en vue des élections fédérales de cet automne. Et pour rappeler son attachement à la diversité de l’économie et son soutien aux PME, le parti agrarien avait convié les médias dans une petite imprimerie de la capitale.

Chef de campagne du parti, l’ancien conseiller national Hansruedi Wandfluh a souligné qu’en choisissant Werner Salzmann comme candidat au Conseil des Etats, les délégués de l’UDC avaient fait le bon choix: «Une élection n’est certes jamais gagnée d’avance, mais c’est lui qui a les meilleures chances de l’emporter. Très engagé au Conseil national, il est en effet largement connu, il dispose d’une base solide et est le candidat le plus crédible pour garantir une vraie politique bourgeoise à la Chambre haute.»

Comme l’a souligné Hansruedi Wandfluh, le parti fera tout pour faire passer son poulain au 1er tour, car il est souvent plus difficile de ratisser large au 2e tour. Il y a quatre ans, en effet, le candidat UDC Adrian Amstutz avait échoué au 2etour, alors qu’il était arrivé largement en tête au 1er tour. «Cela dépend en effet des coalitions et des soutiens qui se forment», a-t-il expliqué.

Récupérer son siège
Pour Hansruedi Wandfluh, les chances de Werner Salzmann sont d’autant plus grandes que l’UDC reste plus grand parti et qu’il est bien établi dans l’ensemble du canton. Et comme la participation aux élections fédérales est toujours plus forte que pour les élections cantonales, il a estimé qu’en mobilisant son électorat, l’UDC avait les moyens de récupérer le siège perdu lorsque son conseiller aux Etats Werner Luginbühl avait passé dans les rangs du PBD.

S’il a choisi de se lancer dans la bataille pour la Chambre haute, «c’est parce qu’avec l’évolution politique actuelle, je m’inquiète pour l’avenir de mes enfants et de mes petits-enfants», a asséné Werner Salzmann. Il estime en effet que le bien-être du pays est menacé parce que de plus en plus de gens considèrent que tout leur est dû et qu’ils n’ont pas d’effort à faire. «Quand l’Etat s’immisce dans la vie des gens, promet toujours plus de prestations et dépense toujours davantage, on perd la notion de responsabilité individuelle.» Le président de l’UDCbernoise entend donc s’engager «pour que mes petits-enfants puissent continuer à vivre librement dans ce pays».

Changer de cap
WernerSalzmann a estimé que ces dernières années, le Conseil des Etats avait mené une politique inconséquente et qu’après une législature au National, il avait envie de prendre le gouvernail pour changer de cap et en revenir à une ligne correspondant mieux aux valeurs de l’UDC. «En tant que première force politique de notre canton, il n’est pas acceptable que nos valeurs n’y soient plus défendues. Il est temps que ça change!» Pour parvenir à ses fins, le candidat table sur un budget de 150000 à 200000fr. dont il financera lui-même la moitié, le reste provenant de soutiens divers.

S’agissant de la campagne, la secrétaire du parti Aliki Panayides a indiqué que l’UDC allait soigner les contacts directs avec la population, en participant à diverses manifestations et événements sportifs et sociaux. Mais le parti va aussi travailler avec les différents réseaux sociaux, afin de mobiliser les électeurs.

 

 

L’UDC va défendre ses neuf sièges au National

Lors des élections fédérales de 2015, le parti agrarien avait gagné un siège, passant de huit à neuf fauteuils. Cette année, malgré le fait que le canton va perdre un parlementaire en raison de l’évolution démographique (24 au lieu de 25), l’UDC espère bien conserver ses neuf mandats, malgré le départ de sa locomotive électorale Adrian Amstutz. «Nous avons en effet une liste très solide (voir ci-dessus), avec les huit autres sortants qui se représentent, de nombreux députés, ainsi que le Jurassien bernois Markus Gerber, président de swissherdbook, la plus grande fédération d’élevage bovin en Suisse, ou encore Nadja Günthör, épouse de Werner, l’homme qui détient toujours le record suisse de lancer du poids», a souligné Hansruedi Wandfluh. La liste est alliée avec celle des jeunes UDC, et des discussions sont en cours avec d’autres partis bourgeois – PLR et UDF, mais pas le PBD – pour conclure également des apparentements. «Cela nous donne de bonnes chances pour garder nos neuf élus», a-t-il conclu. pho

 

Conseil national

Les 24 candidats
Andreas Aebi (Alchenstorf), Manfred Bühler (Cortébert), Andrea Geissbühler (Bäriswil), Erich Hess (Berne), Nadja Pieren Kaltacker) Albert Rösti (Uetendorf), Werner Salzmann (Mülchi), Erich von Siebenthal (Gstaad), tous sortants.
Puis: Madeleine Amstutz (Sigriswil), Alfred Bärtschi (Lützelflüh), Beat Bösiger (Niederbipp), Lars Guggisberg (Kirchlindach), Stefan Hofer (Berne), Thomas Knutti (Weissenburg), Samuel Krähenbühl (Unterlangenegg), Raphael Lanz (Thoune), Andreas Michel (Meiringen), Hans Jörg Rüegsegger (Riggisberg), Martin Schlup (Schüpfen), Sandra Schneider (Bienne), tous députés.
Et enfin: Markus Gerber (Saicourt), Nadja Günthör (Erlach), Eveline Küng (Belp) et Michelle Singer (Utzenstorf).

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