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Orvin

La solution se dessine

Changements en vue pour la si problématique traversée du village. Le canton réalisera plusieurs mesures, dont des chemins piétonniers, des plateaux surélevés et de nouvelles entrées.

Parmi les mesures qui seront réalisées, la zone de rencontre sera légèrement prolongée en direction d’Evilard et de Lamboing. MBA

Michael Bassin

Le 5 mars 2014, les Orvinois s’étaient mobilisés pour protester contre les problèmes de circulation rencontrés sur la route cantonale traversant leur localité. Pétition, délimitation des espaces privés, occupation de la chaussée, discours de politiciens: ils avaient mis le paquet. Quelques mois plus tard, les autorités avaient même mené une action «coup de poing» en peignant illégalement un passage pour piétons dans une zone 30 km/h. «Depuis ce moment, le canton a véritablement mis le pied à l’étrier», observe le maire, Marc-André Léchot.

Tout ce ramdam avait en effet poussé l’Office des ponts et chaussées (OPC) à instaurer une zone de rencontre au cœur du village. La vitesse y est limitée à 20 km/h et les piétons sont prioritaires. «Si cette mesure s’est avérée positive, on s’est vite rendu compte qu’on ne pouvait s’en satisfaire», explique Marc-André Léchot.

Zone de rencontre prolongée

Il faut dire qu’entre l’étroitesse de la route, le trafic pendulaire et touristique croissant, l’empiétement sur des parcelles privées lors de manœuvres d’évitement et la protection du site, la problématique à résoudre est vaste et complexe.

Un challenge sur lequel a planché l’OPC du Jura bernois, en collaboration avec la commune. Plusieurs organismes ont été associés (transports publics, police, monuments historiques notamment), tout comme des Orvinois, qui ont intégré des ateliers participatifs. Pour, au final, aboutir à une solution qui sera présentée publiquement le 28 août. Selon Cédric Berberat, chef du service de l’OPC Jura bernois, il s’agit de mesures cohérentes entre elles, qui sont en harmonie avec le milieu bâti (objet d’une protection au niveau national), et dont les objectifs sont d’augmenter la sécurité des piétons et d’amener les automobilistes à une conduite plus lente et plus respectueuse.

Concrètement, le projet prévoit l’aménagement de portes d’entrée et de sortie aux extrémités de la localité. Celles-ci comporteront une déflexion horizontale et un îlot central. Par ailleurs, des plateaux surélevés de quelques centimètres seront aménagés en différents endroits du village tels qu’aux carrefours avec les routes communales, à la fin de la zone pavée et à proximité de la fontaine de LaPoste. De plus, les arrêts de bus seront adaptés aux normes pour personnes à mobilité réduite. Quant à l’actuelle zone de rencontre, elle sera maintenue et prolongée de quelques mètres en direction d’Evilard et de Lamboing.

Le pavage doit être maintenu

Enfin, des cheminements piétonniers seront réalisés à l’entrée Est de la localité ainsi qu’au droit de la place centrale du village. Comme 23 propriétaires fonciers privés sont touchés par ces mesures, le projet leur a déjà été présenté. «Des solutions ont été trouvées avec la majorité d’entre eux, mais pas encore avec tous. Des discussions individuelles ont eu lieu», explique le maire.

L’OPC profitera de ces réaménagements pour réfectionner l’ensemble du revêtement bitumineux et du pavage sur tout le tronçon entre les deux nouvelles portes d’entrée et de sortie. Certains citoyens auraient bien aimé voir les pavés disparaître, mais ceux-ci doivent être maintenus en tant que composante principale de l’espace caractéristique de la traversée d’Orvin.

Les coûts de ces mesures seront à la charge du canton dans le cadre du standard d’aménagement des routes cantonales. Le crédit d’engagement sera demandé dès que le plan de route sera approuvé. S’agissant des crédits communaux, qui concernent notamment la place du village, les conduites et les canalisations, Marc-André Léchot prévoit de les soumettre à l’assemblée de décembre. Aucun chiffre n’est articulé pour l’heure.

Commune et canton satisfaits

«Globalement, notre office est très satisfait de la solution qui se dessine car il n’a pas été évident de trouver une solution conciliant les exigences liées à la conservation du patrimoine, la circulation des transports publics et l’exploitation de la route, tout en satisfaisant les attentes de la population orvinoise, ceci dans un espace très restreint», juge Cédric Berberat, saluant l’esprit constructif qui a présidé au processus participatif. «Il n’existe pas de solution miracle, mais celle prévue assure le fonctionnement du village sans l’isoler, permet de vivre avec notre temps et apporte un plus au niveau sécuritaire», ajoute Marc-André Léchot, heureux d’avoir trouvé une écoute à l’OPC.

Quant à une éventuelle diminution du trafic, elle n’interviendra qu’avec le contournement ouest de Bienne. Mais, ça, c’est une autre histoire.

 

Dès 2020, sur trois ans

L’échéancier prévoit la procédure de participation et d’information de la population en août-septembre 2019, et le dépôt public du plan de route (période pour les oppositions) en novembre-décembre. Les travaux sont, eux, planifiés sur une période de trois ans, et ceci à partir de l’été 2020, «pour autant que le plan de route et les crédits d’engagement soient approuvés», précise Cédric Berberat, chef du service de l’OPC Jura bernois. La gestion de la circulation lors des travaux constituera un sacré défi. «Des solutions devront être encore trouvées, notamment en ce qui concerne les transports publics qui devront être absolument maintenus.» Des réflexions existent, mais aucune décision n’a encore été prise. Mba

Parmi les mesures qui seront réalisées, la zone de rencontre sera légèrement prolongée en direction d’Evilard et de Lamboing. MBA

Mots clés: Orvin, Route, Traversée, canton, OPC

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