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Culture

Magie, musique, danse et théâtre au programme

Nebia présente sa saison 20/21, avec un accent sur les créations belges. Un programme varié faisant également la part belle aux classiques et aux artistes locaux.

«L’Absolu» de Boris Gibé promet de folles surprises. Le spectacle se jouera dans un silo de 12 mètres de haut construit pour l’occasion. Jérôme Vila

S’il fallait choisir un mot pour définir les quelque 40 spectacles et concerts qui composent la nouvelle saison de Nebia, il s’agirait de «diversité». La thématique centrale de cette édition s’articule autour de la création contemporaine belge, avec de nombreuses exclusivités suisses présentées à Bienne. Ce sera par exemple le cas d’«Une Cérémonie», du Raoul Collectif, qui aurait dû faire l’affiche du festival In d’Avignon cet été.

«J’aime la fraîcheur et l’audace du théâtre belge», explique Marynelle Debétaz, la directrice générale et artistique de Nebia. «Ils réussissent à aborder des sujets de société forts, tout en gardant la distance pour réfléchir à ces questions sans rendre la représentation plombante.» Et de citer, pour exemple, «Paying for it» du collectif La Brute, questionnant la prostitution, ou encore «La mémoire des arbres» de Fabrice Murgia qui explore une ville secrète russe, rongée par l’activité nucléaire. Ces deux productions seront à voir au printemps prochain.

La saison commencera le 9 septembre, avec un classique du théâtre élisabéthain: un «Richard III» inspiré par Shakespeare et revisité par Les Batteurs de Pavés pour investir la cour du Collège Dufour, à Bienne. «Nous commençons par un spectacle en extérieur, au chapeau, car nous souhaitons aller activement à la rencontre du public», précise Marynelle Debétaz. Suivra, dès le 12 septembre, «Les Infiltré.e.s», une aventure toute particulière où des spectateurs volontaires se sont impliqués pour écrire une pièce de manière collaborative. «Un beau projet qui mêle des amateurs et des professionnels», commente Marynelle Debétaz.

Vitrine locale
La programmatrice n’a d’ailleurs pas oublié les artistes de la région. On retrouvera par exemple Antoine Zivelonghi à la mi-octobre. Le Biennois revient, de manière cocasse, sur un accident tragique de parapente où il a failli perdre la vie. Côté féminin, les Biennoises Pascale Güdel et Jessana Nemitz s’associent dans un spectacle musical sur la liberté amoureuse baptisé «Lettres de la chambre secrète».

Et, toujours en musique, Phanee de Pool prendra ses quartiers pour la première fois dans la grande salle, accompagnée par un orchestre de chambre. «Nous sommes fiers de l’accueillir à nouveau alors qu’elle avait verni son tout premier album en théâtre de poche», se souvient la programmatrice.

Marynelle Debétaz note que ses choix artistiques se font avec le cœur, «mais aussi en se mettant à la place du public, multiple et aux sensibilités variées». C’est pour cela qu’il lui tient à cœur de proposer tant du théâtre que de la musique, de la danse ou de la magie. «En réalité, le plus dur n’est pas de trouver des spectacles, mais plutôt de convaincre les spectateurs de venir voir des choses qu’ils ne connaissent pas... et pourtant c’est souvent là que l’on peut entendre les plus beaux retours.»

Cette saison, Marynelle Debétaz a ainsi dégoté deux ovnis qui mélangent audacieusement différentes disciplines. Son premier coup de cœur va à la magie performative de la Cie 32 Novembre. Elle présentera un spectacle de magie défiant les lois de la physique, le 17 novembre. Le deuxième narguera aussi la pesanteur: Boris Gibé bousculera tous les codes de la représentation dans un silo construit exprès pour l’occasion au stade de la Gurzelen.

Quant à évoquer d’éventuelles craintes liées à la pandémie, Marynelle Debétaz hausse les épaules: «Notre plan de protection est bien rodé et on sent que le public a envie de retrouver la culture. Notre priorité c’est leur bien-être et celui des artistes, malgré tous les points d’interrogation sur le plan financier.»

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