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Innovation

Pour mieux exploiter le potentiel de l’énergie solaire

Afin de promouvoir le développement du photovoltaïque, la Région solaire Seeland lance une plateforme de médiation entre propriétaires et investisseurs.

En utilisant de manière optimale les toits à disposition, la région de Bienne-Seeland pourrait produire 50% de sa consommation électrique. ldd

Par Philippe Oudot

Le Seeland bénéficie d’un rayonnement solaire élevé. Il atteint environ 1100 kWh par an et par mètre carré, ce qui permet d’exploiter une installation photovoltaïque de manière efficiente. C’est pour encourager ce type de production que s’est constituée l’association Plateforme solaire Seeland, en 2013. Aujourd’hui, environ 5% de l’électricité produite dans la région l’est grâce aux installations photovoltaïques. Or, selon cette association, «50%de la consommation totale d’électricité pourrait être générée à partir de l’énergie solaire».

Afin de promouvoir de manière ciblée le développement d’installations solaires, l’association vient de lancer une plateforme de médiation, qui doit servir d’intermédiaire entre les propriétaires d’immeubles disposés à accueillir des panneaux solaires sur leur toit et des investisseurs intéressés par l’énergie solaire.

Gagnant-gagnant
En fait, explique Christoph Giger, directeur de la Plateforme solaire Seeland et responsable de ce projet, il s’agit, pour les propriétaires, d’annoncer qu’ils sont disposés à accueillir sur leur toit une installation photovoltaïque. Quant aux personnes ou entreprises intéressées à investir dans une énergie durable, elles peuvent trouver sur cette plateforme un toit approprié. C’est donc du gagnant-gagnant.

Et pour savoir si le jeu en vaut vraiment la chandelle, le cadastre solaire (en ligne sur le site internet www.solarplattformseeland.ch) constitue une aide précieuse. On y trouve en effet chaque bâtiment, commune par commune, marqué de différentes couleurs en fonction de son potentiel solaire. Ce cadastre n’est toutefois qu’un des éléments à considérer avant de se lancer. En fonction de la puissance de l’installation, il faut, par exemple, tenir compte de la capacité de la ligne d’accès électrique pour l’injection du courant.

Aux parties de s’arranger
Avant que les données ne soient publiées sur la plateforme, les responsables vont d’abord les vérifier. Ensuite, propriétaires et investisseurs pourront librement entrer en contact en fonction de leur intérêt respectif. Aeux de s’arranger et d’établir un contrat fixant les modalités de leur accord. «Nous sommes toutefois prêts à les aider s’ils le jugent nécessaire», assure Christoph Giger.

Pour notre interlocuteur, ce modèle offre des avantages aux deux parties. D’un côté, le propriétaire immobilier, qui ne veut pas forcément investir lui-même dans une installation photovoltaïque, peut consommer une partie de l’énergie produite sur son toit à bon prix. De l’autre, les investisseurs peuvent vendre leur courant solaire plus cher que le tarif de rachat du fournisseur d’énergie. Comme le relève Christoph Giger, il s’agit d’investissements à long terme, sachant que la durée de vie d’une installation photovoltaïque est de 30 à 40 ans.

Ouvert à tous
L’avantage de cette plateforme, poursuit-il, «c’est de permettre à de petits investisseurs ou à des personnes qui n’ont pas la possibilité de placer une installation sur leur immeuble d’investir malgré tout dans l’énergie photovoltaïque».

Si l’intérêt porte surtout sur les panneaux photovoltaïques et la production d’électricité, la plateforme permet aussi de proposer des toits pour du solaire thermique, et donc la production d’eau chaude. Il suffit de trois à quatre panneaux capteurs pour couvrir la consommation en eau chaude d’une maison familiale. Par ailleurs, précise Christoph Giger, il est également possible de combiner production thermique et photovoltaïque.

L’activation de la plateforme de médiation pour l’utilisation des toitures est prévue dans le courant de l’automne 2021.

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