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Bande dessinée

Une invitation au voyage intérieur

Alessandra, dessinatrice et auteure humoristique neuchâteloise, participe à l’actuelle édition de Tramlabulle où elle présente sa toute première BD «Tête à tête», une véritable fable existentielle.

Alessandra, dessinatrice et auteure humoristique neuchâteloise, participe à l’actuelle édition de Tramlabulle où elle présente sa toute première BD «Tête à tête», une véritable fable existentielle.

Par Marisol Hofmann

Tête à tête, c’est l’histoire d’un type banal, qui porte le nom on ne peut plus cocasse de Harry Cotte. C’est le récit d’un antihéros qui «aime que les choses soient plates, lisses et claires comme des autoroutes». Chaque vendredi, il sort de son job et va au bistrot du coin prendre son repas de midi en compagnie d’un ami. Comme d’habitude, il s’assied à sa table préférée, déplie sa serviette et se verse un verre d’eau plate. Mais sa vie réglée comme du papier à musique prendra un tournant inattendu lorsqu’il se retrouve embarqué dans un curieux voyage... intérieur.
Alessandra, dessinatrice et auteure humoristique neuchâteloise, a imaginé ce personnage pour sa première BD, ou plutôt, pour reprendre ses propres mots, elle l’a croisé un jour, au détour d’une pensée et l’a suivi un peu par réflexe et un peu par curiosité.
De là est née cette fable existentielle qui tombe à pic dans un contexte de pandémie, où notre quotidien, nos petites habitudes sont bousculés et où l’on est sans doute plus souvent amené, cloîtrés entre quatre murs, à se retrouver face à soi-même.
La psyché humaine, les questionnements philosophiques, les peurs, les états d’âme... voilà une matière que la bédéiste a plaisir à travailler. Avec humour, toujours. «On prend la vie trop au sérieux, on pourrait en rire plus», estime-t-elle. «Le rire nous permet de prendre un certain recul sur notre condition humaine.» 
Alessandra aime porter un regard absurde et décalé sur les réalités. Ses études d’anthropologie lui ont permis d’aiguiser ses talents d’observatrice de l’espèce humaine. «Je puise mon inspiration aussi bien dans la vie quotidienne que dans mes propres réflexions», note cette illustratrice indépendante, originaire du Tessin.
Existe-t-on? Peut-on exister sans les autres, en plein milieu du désert? Voilà quelques interrogations qui ont guidé la Neuchâteloise dans la construction de ce premier récit illustré d’une petite centaine de pages, qu’elle présente ce week-end à l’occasion du festival Tramlabulle (lire aussi ci-contre).
Des voyages intérieurs, elle en a donc réalisé, elle aussi, à maintes reprises. Et tout comme son personnage Harry Cotte, elle en ressort transformée à chaque fois. «Cette histoire est non seulement une invitation à explorer son cerveau, mais également au changement. Il est possible de mener des grandes révolutions en partant de soi», affirme-t-elle.
 
Un exercice d’équilibriste
Alessandra est tombée dans l’encrier il y a un peu moins de 10 ans. Auparavant, elle s’adonnait à la peinture. «J’ai lâché mes pinceaux pour le stylo à encre et la feuille blanche», image-t-elle. La Neuchâteloise a rapidement pris goût à cette technique, qui lui permet, en développant un style minimaliste, de simplifier des thèmes complexes. Mais ce qui lui plaît particulièrement, dans la bande dessinée, c’est la grande liberté créative qu’elle lui procure. «Il s’agit d’un univers où tout est possible!» s’enthousiasme cette artiste à l’imagination débordante, qui planche déjà sur une deuxième publication. «Je ne suis jamais à court d’idées. J’ai plutôt de la peine à gérer le flux.»
 

 

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