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Bienne

La lutte est ouverte contre l’homophobie

Un nouveau service de signalement des discriminations, un site internet pour comprendre la réalité de la communauté LGBTIQ+ ou encore des affiches: tels sont les éléments de la nouvelle campagne.

Beat Feurer s’est paré de son pin’s «Diver BielBienne» au moment de présenter la campagne biennoise pour plus de tolérance. Raphaël Schaefer

Par Maeva Pleines

Depuis hier, de nombreuses affiches appelant à la tolérance et à la solidarité colorent la ville de Bienne. Elles marquent le lancement d’une campagne de lutte contre l’homophobie et la transphobie dans l’espace public. La problématique a émergé en 2020 au Conseil municipal seelandais, lorsqu’un psychiatre a alerté les autorités sur les violences subies par de nombreux jeunes en raison de leur identité sexuelle ou de genre.

La Ville a, dès lors, décidé de renforcer son engagement contre les discriminations. A travers l’action présentée hier, elle cible le harcèlement dans la vie nocturne et au travail, mais aussi le courage civil. «Interviens-tu quand quelqu’un se fait maltraiter?» interpelle ainsi une des affiches incarnée par David Ohayon, alias DJ Wiz. Avec lui, huit personnalités biennoises ont été sélectionnées pour faire passer le message. 

On y découvre des ambassadeurs liés à la vie nocturne, comme le gérant du Duo Club Sascha D’Antonio, la chanteuse Caroline Alves ou le beatboxeur Nino G. On retrouve également des célébrités du sport, comme la championne de VTT de descente Emilie Siegenthaler, des réseaux sociaux, comme le tiktokeur aux 4,2millions d’abonnés Naswyn, ou encore de la politique, avec la conseillère d’Etat UDC Sandra Schneider. 

Des autocollants et des pin’s estampillés «Divers BielBienne», au nom de la campagne, vont aussi se répandre. «Afficher ces symboles affirme la solidarité envers les personnes concernées. Les clubs, les bars et les restaurants s’engagent ainsi à faire preuve d’une tolérance zéro vis-à-vis des discriminations», garantit Beat Feurer. 

 

Service de signalement

Le directeur de l’Action sociale et de la sécurité souligne encore un élément important de cette campagne. Un service de signalement a été instauré pour rapporter les actes déplacés. Le numéro 032 326 12 05 ou l’adresse email discrimination@biel-bienne.ch accueilleront les témoignages de victimes de harcèlement mais aussi des témoins d’injustices. «Il s’agit aussi d’une ressource pour s’informer, par exemple quelles enseignes se revendiquent comme sûres pour tout le monde», complète Beat Feurer. 

Actuellement, la Ville ne dispose pas de statistiques répertoriant les violences liées à l’homophobie et à la transphobie. Ce nouvel outil permettra donc de mieux cerner l’ampleur du problème et de cibler les lieux à surveiller de plus près. 

Finalement, un site internet a vu le jour. Une dizaine d’histoires vraies offrent une immersion dans la réalité de certaines minorités. On rencontre ainsi Mik, une personne non-binaire, qui se demande chaque matin quel habit porter, non pas en fonction de son humeur mais plutôt de son énergie disponible pour affronter les regards et les remarques désobligeantes. On accompagne Szofia, une femme transgenre, agressée par un groupe d’hommes après une soirée pourtant émancipatrice. On découvre les doutes de Claire, lorsqu’il s’agit d’évoquer sa femme lors des réunions avec les parents de ses élèves. Ces voix se dévoilent dans l’espoir de changer les mentalités. «Si la campagne change la perspective, ne serait-ce que d’une seule personne, cela en vaudra la peine», conclut Beat Feurer.

 

 

Plus d’infos sur: divers-bielbienne.ch

 

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