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Elysée

La protection de Hollande en question

Le Groupe de sécurité de la présidence est pointé du doigt

(Keystone)

Christophe Cornevin, Le Figaro

Photographié en pleine rue et sur le vif, alors qu’il sortait incognito d’un immeuble pour enfourcher un scooter. Derrière l’onde de choc politique qu’il a provoqué, le scoop du magazine «Closer» soulève de légitimes interrogations sur les conditions de sécurité qui entourent François Hollande. Depuis une semaine, les experts se succèdent en se demandant ce qui se serait passé si l’objectif de l’appareil photo qui a piégé le président de la République à un moment très privé avait été la lunette d’un fusil de précision. Alors que les Cassandre brandissent le scénario du pire, le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) danse sur un volcan.
Chargé de protéger l’intégrité physique, mais aussi l’image du chef de l’Etat, ce service naviguant dans les eaux du secret défense compte une soixantaine d’agents triés sur le volet, trente policiers et trente gendarmes dont la plupart émanent de la force de protection du GIGN. Si une dizaine d’anges gardiens ont comme mission de veiller sur Valérie Trierweiler actuellement hospitalisée, les cinquante autres se concentrent sur le locataire de l’Elysée et sa famille. En déplacement officiel, ils se relaient dans des équipes lourdes, où se mêlent conducteurs et «sièges», assis à l’avant de la voiture blindée, «précurseurs» ouvrant la voie, ou encore officiers surveillant les côtés gauche et droite de celui que les policiers nomment dans leur jargon le «PR». Un dernier bodyguard défend ses arrières avec une valise antiprojectiles en Kevlar.
Pour les rendez-vous très privés de François Hollande, ce format devient léger, presque évanescent. Il se résumerait à deux policiers figurant dans l’ultime cercle des «fidèles». Voués corps et âme à leur mission, au point, semble-t-il, de s’exonérer de tout cadre hiérarchique, ces gardes du corps d’un genre particulier ont joué les «précurseurs» en précédant d’une ou deux minutes à peine le président lors de ses sorties clandestines, un délai trop court pour sécuriser les lieux et pour voir le photographe de «Closer» qui les mitraillait depuis une porte cochère. En ont-ils rendu compte à leurs supérieurs? Rien n’est moins sûr, tant certains secrets doivent le rester.

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