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Jeux olympiques

Bienne main dans la main avec Sion pour les JO 2026

L’association «Sion 2026. Les Jeux au cœur de la Suisse» a lancé vendredi sa campagne sur la place Fédérale. Bienne est candidat pour accueillir des matches de hockey sur glace.

Hans Stöckli en pleine concentration au moment de tirer (photo Matthias Käser)

Philippe Oudot

«Vous vous demandez pourquoi nous lançons notre campagne ici plutôt qu’à Sion. Eh bien, parce que Berne est une place forte du dispositif de notre candidature, que c’est la Ville fédérale et que nous ne voulons simplement avoir les Jeux, mais les partager avec l’ensemble du pays!», s’est exclamé hier Jean-Philippe Rochat, président du comité de l’association «Sion 2026 Les Jeux au cœur de la Suisse», face aux médias, lors de la cérémonie de lancement de la candidature.

L’événement avait pour cadre la patinoire installée sur la place Fédérale et s’est déroulé en présence de nombreux politiciens et sportifs, dont les champions olympiques Didier Défago, Fanny Smith, Stéphane Lambiel, Michael von Grüningen et même Roland Collombin!

Jean-Philippe Rochat a rappelé que cette candidature réunit en fait quatre initiatives entrepreneuriales lancées par des privés, «des gens qui ont compris que la Suisse avait besoin d’un projet structurant et mobilisateur, et qui ont choisi de travailler ensemble».

Un projet sportif, mais pas seulement, qui dépasse le cadre strict d’une région et aura un impact sur l’économie, le tourisme, «mais également l’esprit citoyen, puisque nous aurons besoin de 20000 volontaires. Ce seront des Jeux rafraîchissants, à même de donner une image différente du pays, de redonner à chacun le goût du sport et qui laisseront un héritage durable après 2026.»

Vice-président de l’association, Hans Stöckli s’est réjoui de voir que ce projet, qui réunit les trois cantons bilingues de Berne, Fribourg et Valais, ainsi que Vaud, a d’ores et déjà l’appui du Conseil fédéral. Il y a six semaines, celui-ci s’est dit prêt à lui apporter son soutien en affirmant que «des Jeux olympiques d’hiver sont une chance extraordinaire, non seulement pour le sport, mais aussi pour l’économie et la société».

Pas de ruines
Il a aussi insisté sur le caractère exemplaire du projet en termes de développement durable, puisque quasi toutes les installations sont aujourd’hui déjà conformes aux exigences du Comité international olympique (CIO). «On ne laissera donc pas de ruines après les Jeux!» Et d’ajouter qu’avec Sion2026, on aurait des Jeux à taille humaine qui répondent ainsi parfaitement aux critères définis dans l’agenda 2020 du CIO.

Jean-Philippe Rochat a aussi souligné qu’en termes de transports, le projet était aussi exemplaire, avec les sites de compétitions situés dans un rayon de 30km des villages olympiques prévus à Collombey (voir encadré «Des installations en grande partie existantes») et Thoune. Grâce aux grands axes ferroviaires reliés aux réseaux internationaux tout autour du périmètre des compétitions, les sites seront facilement accessibles par les transports publics.

Qui plus est, avec Genève, Berne et Sion, le projet de candidature bénéficie d’excellentes connexions aériennes internationales – un atout majeur par rapport au projet concurrent des Grisons. «Avec de telles infrastructures, il n’y aura pas d’investissements nécessaires en termes de transports», a-t-il insisté.

En matière d’accueil – que ce soit pour les visiteurs, les familles ou les volontaires, la région offre des possibilités d’hébergement plus que suffisantes – «plus du double de ce qui est nécessaire», a assuré Hans Stöckli. Et d’ajouter que ce projet permettrait de donner un nouveau dynamisme au tourisme alpin qui, ces dix dernières années, a vu le nombre de nuitées reculer de 10%. «Or, le tourisme représente une part importante de l’économie des régions de montagne: c’est 20%de la richesse produite, et 25% des places du travail.»

Au nom des cantons, le conseiller d’Etat valaisan Jean-Michel Cina a souligné le caractère fort de cette candidature «qui va redonner du feu aux sports d’hiver et replacer les Alpes suisses sur la carte mondiale des sports de neige».

Initiateur de la candidature valaisanne de départ, l’entrepreneur Christian Constantin, second vice-président de l’associa-tion, a quant à lui insisté sur le côté ambitieux du projet, soulignant qu’«il n’y a rien de mieux que le sport pour unir, pour valoriser le pays, montrer la force de notre jeunesse, défendre la bannière. Mais le sport, c’est une affaire de résultats.» Voilà pourquoi il a appelé à tout faire pour former la relève sportive, pour qu’elle soit prête à briller en 2026.

 

«Les matches de hockey, ça attire 40% des spectateurs attendus!»

Artisan majeur  Hans Stöckli est un des artisans majeurs du projet. «L’été dernier, Fränk Hofer, l’ancien directeur de la Fête fédérale de gymnastique de 2013, m’a demandé si j’étais prêt à m’engager à ses côtés pour son projet «Games for our future.»

Hans Stöckli constate que celui-ci colle bien à l’image qu’il se fait de JO en Suisse – un projet écologique, conçu dans une perspective de durabilité, décentralisé, qui utilise les infrastructures existantes sans se préoccuper des frontières cantonales. Sachant qu’un autre projet bernois allait dans la même direction, Hans Stöckli accepte le défi. Il s’approche de son auteur pour voir dans quelle mesure ils pourraient fusionner. «Cela a bien fonctionné et j’ai pris la présidence ce nouveau projet baptisé ‹Swizerland 2026. The Games› à fin septembre.»

Fédérer les forces  Mais il se rend vite compte que pour gagner, il faut fédérer davantage de forces. Hans Stöckli s’approche donc de Christian Constantin, l’homme fort de la candidature Vaud-Valais afin de lui proposer de travailler ensemble. «Tout est allé très vite et nous avons monté ce nouveau projet ‹Sion 2026. Les Jeux au cœur de la Suisse›.

Un projet porté par la Suisse occidentale, avec trois hommes forts à sa tête: Christian Constantin, bien sûr, Jean-Philippe Rochat, qui s’occupe de tout l’aspect sportif, Hans Stöckli, en charge du volet politique. En tant que conseiller aux Etats, il entend bien peser de tout son poids sous la Coupole pour obtenir le soutien du Parlement.

Tissot Arena olympique  Dans la région, Berne, Bienne et Fribourg accueilleront tous les matches de hockey, Kandersteg, le saut à ski et le combiné nordique, et Thoune, un des deux villages olympiques. La région n’est-elle pas le parent pauvre par rapport au Valais et à Vaud? «Pas du tout», tranche Hans Stöckli. «Nous serons bien servis avec le hockey, qui représente 20% des athlètes, et 40% des spectateurs attendus!» Il n’est d’ailleurs pas peu fier de voir la Tissot Arena, qui est un peu son bébé, «devenir un stade olympique!»


Hans Stöckli, qui avait été un des artisans d’Expo.02, entend bien mettre cette expérience à profit pour assurer le succès de ce projet. S’ils sont de nature très différente – Expo.02 s’adressant aux Suisses, les JO étant d’importance internationale –, ils ont aussi bien des similitudes, note-t-il. En termes d’envergure, de complexité, de durabilité, de respect de l’environnement ou encore de budget, environ 1,5 milliard de francs).

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