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Selon l’OACOT, le Mont-Sujet ne saurait abriter un parc éolien en raison de son impact sur le paysage. Un avis contesté par quatre élus du Jura bernois qui avaient interpellé le gouvernement, lequel se montre très prudent dans sa réponse.

Pour les quatre députés, on ne saurait écarter d’emblée le site du Mont-Sujet de la planification directrice éolienne en raison de son impact sur le paysage. archives

 

Par Philippe Oudot

Le projet d’implantation d’un site éolien au Mont-Sujet devrait être écarté de la planification directrice en raison de son impact sur le paysage. Tel était l’avis de l’Office des affaires communales et de l’organisation du territoire (OACOT)  dans un rapport datant d’octobre 2019. Une prise de position qu’avaient contestée quatre députés du Jura bernois, emmenés par Virginie Heyer (PLR, Perrefitte) par voie d’interpellation.

Les élus constataient en effet que ce site ne se trouvait à l’intérieur d’aucun inventaire fédéral des paysages (IFP). Du coup, ils estimaient que le rapport de l’OACOT n’accordait pas un poids équivalent à l’intérêt à la production d’électricité et à la protection du paysage. Les députés relevaient en outre que ce projet n’altérait en rien le caractère naturel de la crête de Chasseral «puisqu’il se situe dans la majorité des cas à une distance suffisante pour ne pas y être associé».

Large soutien
Dans cette interpellation, ces parlementaires rappelaient par ailleurs qu’en novembre 2019, l’association de communes Jura bernois.Bienne (Jb.B) avait voté à l’unanimité en faveur de l’intégration du projet du Mont-Sujet dans la planification régionale. Qui plus est, ce projet bénéficie d’un large soutien de la population qui, en 2015, l’avait plébiscité à plus de 82%.

Dans ce contexte, les quatre mousquetaires voulaient tout d’abord savoir pourquoi l’OACOT n’avait pas considéré de manière équitable la production électrique avec les autres intérêts nationaux. Au grand dam des élus, le gouvernement indique qu’en vertu du principe de la séparation des pouvoirs, il ne saurait prendre position, car «cette interpellation s’inscrit au milieu d’une procédure d’approbation en cours».

Virginie Heyer et les autres élus voulaient également savoir si la Direction concernée entendait procéder à une pesée globale des intérêts en consultant toutes les services intéressés, «et spécifiquement celui de l’énergie». Eh bien, la Direction de l’intérieur et de la justice (DIJ) s’en remet à la décision de l’OACOT qui a mené la procédure d’examen préalable et d’approbation du Plan directeur régional des parcs éoliens du Jura bernois, répond le Conseil exécutif. Dans ce cadre, «l’OACOT effectue une pesée globale des intérêts», et les différents offices sont consultés au cas par cas. Dans ce contexte, «la DIJne prévoit pas de procéder à une nouvelle pesée des intérêts dans une procédure qui était pendante au moment où l’interpellation a été déposée».

Le Jura bernois pionnier
Enfin, les quatre parlementaires voulaient savoir si le gouvernement entendait défendre une politique tournée vers la production d’énergies renouvelables, en particulier dans les régions les plus favorables en matière de production éolienne. «Il le fait déjà et compte bien poursuivre son engagement dans cette direction», répond le Conseil exécutif. Il rappelle d’ailleurs que dans sa Stratégie énergétique 2006, il mettait déjà en évidence le rôle important que l’énergie éolienne était appelée à jouer comme source d’énergie renouvelable. Il souligne également que «le canton incite toutes les régions disposant d’un potentiel en matière de production éolienne à édicter un plan directeur régional». Le Jura bernois joue d’ailleurs un rôle pionnier en la matière et constitue un exemple à suivre pour d’autres régions.

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