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Bienne

Confiance et espoir

Le Festival du film français d’Helvétie a imaginé divers scénarios pour la tenue de sa 17e édition en septembre prochain.

Si le FFFHparvient à être organisé cette année, il pourrait se tenir dans les mêmes conditions qu’en 2020, avec masques et distances. Archives

Julie Gaudio

Quelques heures avant la séance des Amis organisée hier soir à Bienne, le comité directeur du Festival du film français d’Helvétie (FFFH) a accueilli les médias régionaux avec de larges sourires, à l’occasion d’une table ronde. «Que cela fait du bien de vous revoir!» s’est exclamée l’équipe en chœur.

Les salles de cinéma ayant rouvert la semaine dernière seulement, il s’en est fallu de peu pour que la séance des Amis du FFFH soit reportée, voire annulée. «Une fois encore, nous avons bien conscience de passer entre les gouttes», a souri Christian Kellenberger, co-fondateur et directeur du FFFH. «Pouvoir organiser la 16e édition l’année dernière était une chance, qui donne de la force et de la motivation pour 2021», a-t-il poursuivi.

Bien que réalistes sur la situation sanitaire, Christian Kellenberger et Edna Epelbaum, directrice de la programmation du FFFH, ont tenu à afficher des mines optimistes quant à la tenue de la 17e édition, a minima dans les mêmes conditions que celles prévues en 2020. «Nous restons positifs, malgré les menaces», a affirmé Christian Kellenberger, confiant.

Des doutes demeurent

Le FFFH a donc listé les risques et les menaces qui planent dans le ciel ombrageux du cinéma, afin d’établir plusieurs scénarios possibles. Le premier défi consiste à trouver des films. En effet, si les salles obscures ont pu rouvrir en Suisse, celles en France demeurent par exemple toujours fermées. Cela a pour conséquence que les dates de sortie de nombreuses productions francophones sont reportées. «Nous craignons que tous les films sortent entre juin et septembre, et que nous nous retrouvions avec un manque de nouvelles réalisations à présenter à la rentrée», a détaillé Edna Epelbaum. «Tous les films que nous avons présentés lors des podiums n’ont par exemple pas encore été projetés en France ou en Suisse», a poursuivi Christian Kellenberger.

En outre, le FFFH craint le report ou l’annulation de grands festivals de cinéma, à commencer par celui de Cannes, qui doit se tenir en juillet. «Mais dans quelles conditions?» s’interroge Edna Epelbaum. Si le Festival garde, pour cette année, les longs-métrages en compétition sélectionnés pour l’édition 2020, le catalogue de nouvelles propositions s’en trouverait fortement réduit.

L’autre grande incertitude concerne la capacité d’accueil du public des salles obscures. Actuellement, celles-ci ne peuvent être remplies qu’à un tiers maximum de leur capacité. «Nous espérons que ce seuil passera rapidement à 50%, puis à 75% durant l’été», a déclaré Edna Epelbaum. «Personnellement, je préfère que les visiteurs gardent le masque, mais qu’une salle puisse être remplie à 75%, voire à 100%. Le Rex1 dispose de 400 places et cela ne fait aucun sens d’y accueillir seulement 50 personnes! Il faut à tout prix éviter des chiffres absolus», a souligné Edna Epelbaum.

Positifs pour la suite

Ainsi, dans le meilleur des scénarios, la 17e édition du FFFH peut avoir lieu dans ses conditions habituelles, avec une moyenne de 60 films projetés, dans trois salles et de nombreux podiums organisés, ainsi que tout ce qui l’entoure (Festival Offf, FFFH itinérant, etc.). Une solution somme toute possible, à l’heure où le Conseil fédéral annonce des jauges de 10000personnes maximum lors de grandes manifestations en extérieur, dès le 1er septembre (voir aussi en page 21). «Malgré de possibles assouplissements, nous pensons toutefois que le scénario de 2020 est le plus probable», a admis Christian Kellenberger. Cela signifierait donc moins de films, mais dans plus de salles.

Pas question en revanche, pour les équipes, d’imaginer le scénario catastrophe, à savoir une annulation du FFFH cette année, et de ses événements parallèles. «Nous travaillons comme si la 17e édition avait bel et bien lieu», a promis le directeur du FFFH. Les affiches ont ainsi déjà été photoshootées à la Kleine Scheidegg à la fin du mois dernier, et seront dévoilées cet été. La bande-annonce est également en préparation.

Enfin, la question de savoir si les spectateurs reviendront en nombre dans les salles obscures ne semble pas soucier particulièrement Christian Kellenberger. «Nous sommes aujourd’hui soutenus par plus d’Amis que l’an passé à la même période, et cela nous redonne confiance», a-t-il souri. Selon ses calculs, 250 d’entre eux ont fait le déplacement hier soir – répartis entre cinq séances – pour assister à la projection, en avant-première, de la comédie «Les 2 Alfred», réalisée par Bruno Podalydès. «Nous ne nous attendions pas à un tel engouement», s’est réjoui Christian Kellenberger.

Mots clés: Bienne, FFFH, Cinéma, Festival

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