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Bienne

Des bibliothèques attaquées

Une fois de plus, une bibliothèque Schronk située près du lac a été victime de vandalisme. Un acte qui coûte du temps et de l’argent à l’organisation.

Romans, essais, recueils. Dans les trois bibliothèques publiques de Bienne, on peut trouver tous les types de littératures. ldd

par Simone K. Rohner, Traduction Marcel Gasser

Pour la énième fois, la bibliothèque en plein air située au bord du lac a été victime de vandalisme. Il existe à Bienne trois de ces armoires à livres, communément appelées schronk, du nom de l’association qui s’occupe de leur maintenance. On peut y emprunter des livres sans aucune formalité, les ramener ensuite, voire les échanger contre d’autres livres. Pas besoin de s’inscrire ou d’être membre de l’association: il s’agit d’un service gratuit et anonyme. On y trouve de tout, dans tous les domaines et dans toutes les langues.


Il y a un schronk sur la place de jeux du quartier de Beaumont, un autre dans le parc municipal et un troisième, le plus récent, au bord du lac, installé bien en vue.


Troisième brigandage
C’est justement celui-ci qui ne cesse d’être victime de déprédations, pour la troisième fois déjà en peu de temps. Il s’agit à coup sûr d’actes de vandalisme purement gratuits. Parfois on arrache une porte, parfois on brise les vitres ou on les recouvre de graffitis. En tout cas, quelqu’un déteste vraiment ce schronk et passe sa rogne sur lui. L’association Schronk se perd en conjectures sur l’identité et la motivation de l’auteur. Mais elle commence à en avoir assez, car chaque déprédation lui coûte de l’argent et un temps précieux. «Certes, l’assurance rembourse les dommages, mais à chaque fois nous devons payer une franchise de 200 francs», explique Barbara Meyer Cesta, présidente de Schronk. «C’est une dépense dont nous nous passerions bien et, surtout, c’est de l’argent que nous n’avons pas. Et si cela continue, je ne sais pas combien de temps notre assurance consentira à prendre en charge ces dégâts», poursuit-elle, inquiète. Dans le pire des cas, elle envisage même de déplacer l’armoire des bords du lac et de l’installer ailleurs. Mais il n’est pas si facile de trouver un emplacement, car le Service des monuments historiques a son mot à dire. Sans compter que le déménagement et la réinstallation engendreraient des frais supplémentaires. Selon Barbara Meyer Cesta, l’association travaille en étroite collaboration avec la Ville.


Les armoires elles-mêmes et leur installation sont financées par des sponsors, dont la ville de Bienne. Leur gestion, en revanche, incombe à l’association. «Démolir un schronk n’est pas à la portée du premier venu», estime la présidente. «La structure est en acier et les vitres sont blindées : il faut des outils pour arriver à ce résultat. Et l’installation est solidement ancrée sur un socle en béton», poursuit-elle.


Acte volontaire
Il s’agit donc d’un acte de destruction délibéré et malveillant. Hélas, personne n’a jamais été pris en flagrant délit. Chacune des déprédations a fait l’objet d’une plainte contre inconnu auprès de la police. Mais jusqu’ici, rien n’y a fait. A chaque casse, il faut commander ce verre spécial, le monter et l’étiqueter. Heureusement, comme le verre ne part pas en éclats sous les coups, les vitres restent en place et le schronk du lac reste utilisable. Si les deux autres ont été épargnés, c’est qu’ils sont plus excentrés que celui des bords du lac où, la nuit, s’agglutinent souvent des gens «dont on ne sait pas trop ce qu’ils ont à y faire», précise Barbara Meyer Cesta. «En tout cas, moi je ne me risquerais à aller y voir de plus près». Elle appelle de ses vœux des patrouilles de police plus nombreuses le long des berges. «Ce serait d’ailleurs dans l’intérêt des citoyens qui aiment s’y balader», conclut-elle. La population apprécie ces armoires à livres et les traite avec précaution. Nombreux sont les utilisateurs qui y mettent eux-mêmes de l’ordre, l’association se bornant à passer quelques fois dans l’année pour en retirer les livres en mauvais état, en limiter le nombre excessif ou en éliminer la propagande religieuse. Dans ces circonstances malheureuses, l’association remercie par avance toutes les personnes qui souhaitent faire un don ou devenir membres de Schronk.
Info: www.schronk.ch

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