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Tavannes

Digger locataire auprès de la commune?

Après moult rebondissements, le dossier de l’arsenal semble toucher au but. Dans le nouveau projet, la Municipalité devient en partie propriétaire. Mais un retour aux urnes s’impose!

Énième rebondissement dans le dossier des anciens arsenaux où œuvre Digger. Les Tavannois retourneront aux urnes le 6 décembre. Michael Bassin

Michael Bassin

Deux ans après un premier vote, les Tavannois sont appelés à retourner aux urnes le 6 décembre prochain au sujet des anciens arsenaux de la route de Pierre Pertuis, a-t-on appris hier. Le dossier n’a en effet pas pris la tournure escomptée. La Fondation Pays des Merveilles s’étant retirée du projet, la Municipalité propose de devenir propriétaire des locaux où œuvre Digger et de les lui louer. Comme dans le projet initial, l’Eglise évangélique mennonite (EEMT) acquerrait l’autre partie des bâtiments.

Buts identiques à 2013

Si tout s’était passé comme prévu, suite à la votation du 22 septembre 2013 relative à un crédit de 1,42 million, la commune de Tavannes aurait acquis les anciens arsenaux auprès d’Armasuisse. Elle aurait ensuite vendu une partie des bâtiments à l’EEMT, l’autre à la Fondation Pays des Merveilles qui aurait loué ces locaux à Digger. Quant au terrain, il aurait été mis à disposition sous forme de droit de superficie. Tout était programmé.

Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, comme le confirme Yann Rindlisbacher, conseiller municipal en charge de l’épineux dossier : «Suite à la votation, des démarches ont été entreprises pour finaliser les actes de vente et d’achat des bâtiments. Des discussions ont eu lieu dans tous les sens entre les différents partenaires. Cela a concerné des sujets comme l’amiante, la pollution ou le montant respectif des deux bâtiments.»

Une séance s’est même tenue au Département fédéral de la défense et des sports en présence du chef de l’état-major. Bref, les tractations n’ont pas été aisées. «Puis, en avril dernier, la fondation Pays des Merveilles nous a informés qu’elle renonçait à acquérir les bâtiments», poursuit Yann Rindlisbacher en précisant que cette fondation n’a pas pour autant arrêté d’aider Digger par d’autres biais.

La raison de ce retrait? Yann Rindlisbacher évoque «des points de divergence» mais n’en dira pas davantage. Et nos tentatives de contacter le directeur de Pays des Merveilles hier se sont avérées infructueuses.

«Suite à ce retrait, la commune a mené d’autres investigations pour atteindre les buts qu’elle s’était fixés lors de la votation de 2013, à savoir: permettre à Digger de rester à l’arsenal et à l’EEMT d’y venir, ainsi que devenir propriétaire de 14000 m² de terrain», développe le conseiller municipal. Plusieurs pistes ont ainsi été étudiées, dont celles d’un investisseur et de deux associations donatrices. Sans aboutir.

La commune a également entamé des négociations avec Armasuisse en imaginant plusieurs scénarios. «Dans tous les cas de figure, et selon l’OACOT, nous devions repasser en votation car la situation ne respectait plus le message de 2013», indique Yann Rindlisbacher. Ce fameux message stipulait en effet les montants précis et les partenaires engagés dans la démarche.

«Des finances saines»

Le Conseil municipal a tranché il y a peu. Il propose que la commune devienne propriétaire des bâtiments dans lesquels œuvre Digger. Ainsi, par rapport au projet initial, la commune remplace en quelque sorte Pays des Merveilles. Le montant de l’acquisition reste identique à celui de 2013, à savoir 530 000fr., «auquel nous ajoutons 20 000fr. pour des frais de notaire, de registre foncier et administratif».

Le 6 décembre, les Tavannois devront donc se prononcer sur un crédit de 1,44 mio, sachant qu’un bâtiment sera ensuite revendu à l’EEMT pour 530 000 francs, une église qui patiente depuis deux ans. Tout le terrain deviendra communal. «Les buts fixés en 2013 seraient ainsi atteints», estime Yann Rindlisbacher.

S’agissant de savoir si le porte-monnaie communal permet d’acquérir ce bâtiment sans bouger la quotité d’impôts, le conseiller municipal est catégorique: «Oui, clairement! La situation financière est très saine aujourd’hui. Et n’oublions pas qu’il y aura des entrées pour couvrir les charges engagées, à savoir un loyer auprès de Digger et un droit de superficie auprès de l’EEMT.»

Et si la population devait refuser le crédit? «Eh bien, Armasuisse vendra les bâtiments au plus offrant! L’activité de Digger à l’arsenal et les projets de l’EEMTne seraient plus forcément assurés», dit-il. Une information sera donnée à la population tavannoise le 30 novembre lors de l’assemblée ordinaire.

Digger veut pouvoir voir l’avenir sereinement

De son côté, Frédéric Guerne, fondateur et directeur de Digger, espère vraiment qu’un «oui» sortira des urnes le 6 décembre. «Armasuisse nous a toujours proposé des conditions exceptionnelles au niveau des charges. Mais depuis plusieurs années désormais, le délai de dédite est de trois mois, ce qui n’est vraiment pas confortable.

Nous avons des projets sur le long terme et nous aimerions tellement pouvoir disposer d’un contrat solide sur la durée», explique-t-il, rappelant que sa fondation a cherché d’autres locaux à louer dans la région, mais sans succès. Quant au futur loyer dont Digger devra s’acquitter auprès de la commune, Frédéric Guerne reconnaît que la fondation passera «d’une situation incroyablement bonne» à «une situation normale».

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