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Entre étonnement et déception

Les partis réagissent aux résultats du projet d’assainissement.

La Directrice des finances Silvia Steidle (à dr) a dévoilé vendredi passé le plan financier 2015-2018, ainsi que les résultats du projet d’assainissement durable des finances piloté par le professeur Urs Müller. (©Carole Lauener/JdJ)

Didier Nieto

Les réactions des partis politiques oscillent entre déception, surprise et satisfaction suite à la l’annonce du plan financier 2015-2018 et des résultats du projet d’assainissement durable des finances (AFC). Pour rappel, le Conseil municipal a indiqué vendredi qu’il préparait un paquet de mesures pour combler un déficit structurel estimé à environ 40 millions de francs en 2018 (notre article Comment combler un trou de 40 mios). La Ville ne pourra cependant pas se baser sur l’AFC qu’elle a lancé l’année passée. Pilotée par un expert externe – le professeur Urs Müller –, cette étude devait déterminer, grâce à des comparaisons avec d’autres cités, quels coûts de fonctionnement de l’administration biennoise étaient trop élevés. Or, faute de comptabilité, les données récoltées ne sont pas utilisables.

«Un projet alibi»

«Il était pourtant clair depuis le début qu’il n’était pas possible de comparer Bienne à Berne ou à Thoune. Le fonctionnement des communes est trop différent. Les 100000fr. investis dans ce projet auraient mieux fait de rester dans les caisses», critique Fritz Freuler, vice-président des Verts. «Ce projet était un alibi pour repousser les prises de décisions sur les questions des besoins en matière de service public», poursuit-il.

La réaction est moins véhémente chez les Vert’libéraux. «Je suis surpris que ni la Ville, ni Urs Müller, n’aient pas constaté plus rapidement que les comparaisons n’étaient pas possibles», s’étonne le président Dennis Briechle, qui retient tout de même un aspect positif: «Le Conseil municipal pense être capable d’éliminer le déficit structurel grâce à son paquet de mesures. En revanche, il aurait mieux valu prendre ces mesures dès l’année prochaine, au lieu d’attendre 2016.» (lire ci-dessous).

Le Parti socialiste ne cache non plus pas sa déception. «Lors des séances du Conseil de ville, des questions sur la politique financière ont été posées, mais repoussées  dans l’attente des résultats de l’AFC. Or, maintenant, nous nous retrouvons au même point que l’année passée», réagit Salome Strobel, coprésidente du parti.

Objectif atteint pour le PPB

A droite, les libéraux-radicaux (FDP) sont plus mesurés. «Nous pourrons tout de même tirer des enseignements de l’AFC, même si toutes les données ne sont pas comparables. De toute manière, nous n’attendions pas de miracle. Nous connaissons déjà les points à améliorer pour équilibrer les finances: augmenter le nombre de bons contribuables et réduire les coûts de l’administration», commente Peter Bohnenblust, président du FDP.

L’UDC considère ces premiers résultats de l’AFC comme une «désillusion». «Par conséquent, nous attendons que le Conseil municipal développe sans tarder un plan d’abandon des tâches de la Ville», fait savoir le parti dans un communiqué.

Contrairement aux autres formations politiques, le Parti du peuple biennois (PPB) considère que l’objectif de l’AFC est atteint. «Nous savons désormais où la Ville dépense trop d’argent. Ce n’est pas la mission d’Urs Müller d’assainir les finances de Bienne. C’est le rôle du Conseil de ville», argue son président, Andreas Sutter.

Report des mesures: avis partagés

Déficit structurel  Au printemps prochain, le Conseil municipal proposera au parlement un paquet de mesures pour assainir ses finances d’ici 2018. Celui-ci sera intégré dans l’élaboration du Budget 2016, et non dans celui2015, comme prévu l’année passée. Ce report, justifié par l’équilibre des comptes 2013, laisse certains partis sceptiques. «Ce renvoi n’est pas une catastrophe. Mais par conséquent, la Ville ne devra pas s’engager dans des dépenses liées avant d’avoir présenté son paquet de mesures», estime Peter Bohnenblust (FDP). L’UDC exige quant à elle que l’exécutif «réduise ses dépenses au minimum dans le cadre du Budget 2015, afin de ne pas accentuer l’endettement».

Les Verts regrettent que le Conseil municipal renonce à proposer une augmentation des impôts dès l’année prochaine. «Il faut régler le problème du manque de rentrées d’argent en priorité», martèle Fritz Freuler. Dennis Briechle (Vert’libéraux) a l’impression que «la Ville repousse le problème. L’année passée, elle avait dit vouloir prendre des mesures pour 2015. L’histoire se répète.»

Au contraire, les socialistes jugent nécessaire cet ajournement. «Au vu des économies qui doivent être réalisées, c’est important de ne pas se précipiter et de faire le travail sérieusement», résume Salome Strobel. Même son de cloche du côté du PPB: «Dans quels domaines la Ville possède-t-elle une marge de manœuvre pour diminuer les charges et comment stabiliser les dépenses liées sont deux questions qui demandent du temps», note Andreas Sutter.

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