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Bienne

Fnac amène un vent de francophonie

L’inauguration du nouvel espace de vente de l’entreprise française chez Manor en territoire bilingue a de quoi réjouir les Romands.

Nicolas Feuz et Marc Voltenauer ont inauguré hier l’espace dédicaces, dans la nouvelle boutique Fnac située au 2e étage de Manor. JGA

Julie Gaudio

Ouvert depuis samedi, le nouveau «shop-in-shop» Fnac chez Manor a été officiellement inauguré hier devant les médias. Il représente le troisième magasin de la filiale française de la sorte à être inauguré dans le supermarché suisse, après Chavannes (VD) et Monthey (VS), mais «le premier outre-Sarine», a souligné, en allemand, Jérôme Gilg, le PDG de Manor. «C’est le lancement d’un partenariat très important entre les deux enseignes», a-t-il salué.

Le directeur général de Fnac Suisse, Cédric Stassi, s’est également félicité, en français, de ce déploiement en Suisse alémanique. «La Fnac est présente depuis 20 ans en Suisse, mais seulement en Romandie. C’est une grande fierté de pouvoir nous adresser à un public différent à Bienne», a-t-il souri, avant d’être traduit en allemand, bien que le parterre de journalistes soit bilingue. Si l’essai se révèle concluant, les deux marques promettent d’étendre ce partenariat dans d’autres Manor de Suisse.

Dominance du français

Situé au dernier niveau du centre Manor, le «shop-in-shop» Fnac occupe tout l’étage. Le rayon papeterie du centre commercial a été rapatrié au premier, tandis que l’électroménager et le high-tech passent désormais aux mains de Fnac. «Dans ce nouvel espace, on trouve tout le meilleur de la Fnac. Seuls deux univers ne sont pas présents, car gérés par Manor: les jeux/jouets et la papeterie», a résumé Cédric Stassi. Il est aussi possible de commander sur le site internet de l’entreprise française, et récupérer ses produits à la boutique biennoise.

L’arrivée de Fnac peut en tout cas réjouir les Romands de Bienne, car le français domine, que ce soit parmi les vendeurs, ou dans le choix des contenus, notamment littéraires.

Toutefois, pour séduire le public germanophone, «un tiers du rayon librairie est composé de livres en allemand», a assuré Cédric Stassi. Et cela concerne tant les romans, que les livres pour la jeunesse, les bandes dessinées et les mangas. En parcourant l’espace librairie, force est de constater que la promesse est tenue.

L’actualité régionale n’est pas non plus oubliée et occupe une belle place. Le livre du Biennois Daniel Koch – «Calme dans la tourmente» – trône en évidence sur les rayons, en français et en allemand. De même que le nouveau CD de Phanee de Pool, à l’espace musique.

Deux écrivains en dédicace

En parallèle de l’inauguration, les auteurs de polars suisses Marc Voltenauer et Nicolas Feuz ont été les premiers à investir, hier dès 11h, l’espace dédicaces. «En fait, nous avons inauguré les deux autres ‹shop-in-shops› Fnac lancés chez Manor en Suisse», sourient-ils de concert. Nicolas Feuz ne cache pas que «c’est toujours un plaisir de voir une librairie s’ouvrir». Et Marc Voltenauer se dit «honoré» d’avoir été choisi pour ces événements.

Tous deux viennent en outre de sortir chacun un roman. L’auteur neuchâtelois publie «Restez chez vous», le récit écrit durant le confinement du printemps, et d’abord dévoilé sur les réseaux sociaux. Son homologue inaugure quant à lui «Les protégés de Sainte Kinga». Dans cette quatrième enquête d’Andreas Auer, le lecteur découvre l’univers des mines de sel de Bex. L’auteur vaudois, d’origine suédoise, aime particulièrement situer ses intrigues en Suisse. Dans son premier roman, «Le Dragon du Muveran», l’enquête de l’inspecteur Andreas Auer se déroule à Gryon, dans les Alpes vaudoises. Un village que Marc Voltenauer connaît bien, puisqu’il y réside.

Le Neuchâtelois et le Vaudois ont volontiers fait le déplacement en cité seelandaise, «toujours ravis de rencontrer le public et d’avoir des échanges avec les lecteurs», affirme Marc Voltenauer. «L’expérience des dernières dédicaces m’a, en outre, prouvé que les lecteurs viennent avec plaisir», poursuit-il. En comparaison de l’acte d’écriture, «très solitaire», Nicolas Feuz apprécie également ces rencontres avec le public.

La situation sanitaire n’a en tout cas pas l’air de diminuer l’imagination de Nicolas Feuz. «Je peux comprendre certains artistes qui ont une panne d’inspiration à cause de la crise sanitaire, mais pour moi, c’est tout le contraire», confie l’auteur. Nicolas Feuz compte d’ailleurs réitérer l’expérience du printemps durant l’Avent, en publiant, du 1er au 24 décembre, 48 chapitres de son prochain roman. «Les 15 prochains jours vont être très chauds, car je n’ai écrit qu’un quart du roman!», dévoile-t-il avec un grand sourire. Mais son imagination débordante devrait pouvoir lui permettre de tenir jusqu’à Noël.

Mots clés: Bienne, fnac, Manor, auteurs

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