Grosse colère contre la Migros

Benjamin Fleury

Un bruit assourdissant et de la poussière qui flotte dans l’air. Depuis le week-end des 2 et 3 juillet, les commerçants du centre de la Migros, situé à la frontière avec le Landeron, vivent un véritable enfer. Le géant orange, propriétaire du bâtiment, rénove en effet ses locaux sans se soucier des autres boutiques tenues par des privés.

«C’est un désert! Ce matin, mes seuls clients, ce sont les ouvriers qui font les rénovations», a confié hier Magali Donsback, tenancière du restaurant Tropi-cal. Les temps sont également durs pour le magasin d’électroménager Gaschen. L’employé David Rusterholz a relevé avec dépit sur les ondes de «Canal 3» n’avoir en moyenne «que quatre clients par jour».

Fonctionnement à perte

Très mécontents contre la Migros qui rénove ses locaux, les commerçants se plaignent de la saleté, de la poussière qui se pose un peu partout mais aussi et surtout du bruit de chantier assourdissant et désagréable. «Vous iriez payez trois francs pour un café avec tout ce bruit? Non, personne n’en a envie!», s’exclame avec colère Magali Donsback alors que le son d’une perceuse tente de couvrir sa voix.

Face aux désertions des clients, les manques à gagner sont importants pour les commerçants. «A présent, je travaille seule. Je ne pourrais de toute façon plus employer quelqu’un. Samedi, j’avais une extra. De 13h30 à 17h, elle n’a eu qu’un seul client alors que je l’ai payé plus de 20 francs de l’heure!»

Envie d’être dédommagés

Face à cette situation «très difficile» mais qui va perdurer encore longtemps (les rénovations devant se terminer le 13 décembre), les commerçants ont confié avoir eu des séances en compagnie de certains dirigeants de l’entreprise de distribution. Leurs appels pour bénéficier de baisses de loyer ou de dédommagements sont néanmoins restés sans résultat. «Ils ne font que de nous parler de leur stratégie de communication et ils ne répondent pas à nos questions. Personne n’est venue nous voir pour comprendre ce que nous vivions!», avance encore Magali Donsback.

Une réponse laconique
Interrogée pour savoir si elle comptait entreprendre quelque chose pour régler cette affaire, l’entité orange n’a pas souhaité prendre position et nous répondre par téléphone. «Nous ne communiquons pas sur le thème lié aux autres commerçants du centre», a précisé Sandra Leuenberger, porte-parole de la Société coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg, dans un mail laconique.

Un camion pour les clients

PRODUITS DE BASE Durant les plus de cinq mois de travaux au centre, la Migros a installé un camion sur le parking. Dans cet espace restreint, l’entreprise orange, qui est propriétaire de toute l’infrastructure, continue de vendre certains produits de base à ses clients.

LES CHANGEMENTS également le jour et l’apparence des lieux sera complètement refaite par un architecte. Le centre accueillait jusqu’à maintenant le magasin d’alimentation de la Migros, le kiosque des Vergers, le Restaurant Tropi-cal et le magasin d’électroménager Gaschen. La fin des travaux est prévue pour le 13 décembre.