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protection civile

Il manque 8000 places pour s’abriter en cas de catastrophe

La capacité des bunkers ou des abris est insuffisante à Bienne

Des abris de protection civile font complètement défaut dans les vieux immeubles de la rue Dufour, de la rue de la Gare ou de la rue de Nidau. Keystone

En cas de guerre ou d’accident d’un réacteur nucléaire, la population est censée trouver refuge dans des bunkers faisant office d’abris de protection civile. À Bienne, il manque actuellement 8000 places, mais cela ne semble pas inquiéter les autorités.

La législation fédérale impose pourtant l’existence d’une place pour chaque citoyen dans un tel abri. Les comptes sont vite faits: Bienne compte 55000 habitants mais seulement 47000 places dans un refuge.

Pour Sven Eggli, commandant de l’organisation régionale de la protection civile, il ne faut pas se voiler la face: «Le déficit est là, et on n’y remédiera pas du jour au lendemain.» Dans les vieux immeubles de la rue Dufour, de la rue de la Gare ou de la rue de Nidau, les abris de protection civile font totalement défaut. Et quand il y en a, ils sont utilisés aujourd’hui comme réduits ou comme caves.

Bienne n’est pas une exception

La plupart des villes suisses sont dans la même situation. À Bâle, il manque 67000 abris, à Zurich plus de 80000. Et la plupart des communes suisses sont insuffisamment dotées.

La menace résultant de la Guerre Froide s’étant estompée, on a supprimé les bunkers dans le canton de Berne. Aujourd’hui, il n’est plus autorisé de démanteler les installations existantes, en tout cas dans les grands immeubles. A première vue, la situation biennoise peut paraître dramatique. Mais André Glauser, chef du Département de la sécurité publique, relativise.

«Il manque certes des abris de catégorie A, mais en équipant les bunkers de catégorie B (moins robustes), le déficit pourrait être comblé dans des délais raisonnables», estime-t-il. Des revalorisations allant dans ce sens sont d’ores et déjà prévues dans les installations des collèges du Sahligut, des Prés-Walker et des Tilleuls.

Pas de danger immédiat

Déjà aujourd’hui, on assiste à un déplacement de plus en plus marqué des bunkers de l’espace privé à l’espace public. Le phénomène est général dans toute la Suisse: il y a de moins en moins d’abris dans les immeubles privés, mais de plus en plus dans les immeubles publics, notamment dans les collèges (à Bienne, plus de 10000 places).

Lorsqu’une commune ne dispose pas du nombre de places requis, la Confédération peut la contraindre à construire des abris de protection civile supplémentaires ou d’améliorer l’équipement des installations existantes. Sven Eggli estime que le déficit actuel ne doit pas être pris à la légère. En cas de coup dur, les communes bernoises et le canton pourraient coordonner leurs efforts pour attribuer des places à tout le monde. Car certaines communes ont des surcapacités, comme Lyss.

En cas de guerre, il resterait suffisamment de temps à disposition pour se préparer. Et André Glauser d’ajouter: «Ces installations sont équipées pour permettre aux gens d’y effectuer un long séjour. Dans un premier temps, et pour une courte durée, il serait donc tout à fait envisageable d’y abriter plus de personnes que prévu.»

En cas de catastrophe, le manque de places dans les abris ne constituerait donc pas un réel danger, dans une première phase. C’est sur le long terme qu’une suroccupation serait problématique. «Mais aujourd’hui nul ne s’attend à un tel scénario», conclut-il. fup-mg

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