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Bienne: inauguration

«Je suis tombé amoureux des stades»

L’inauguration officielle de la Tissot Arena s’est tenue hier soir dans une ambiance de fête. Le conseiller fédéral Ueli Maurer a dit tout le bien qu’il pensait du complexe multifonctionnel

Ueli Maurer à la Tissot Arena pour l'inauguration officielle: il n'en pense que du bien. Tanja Lander

Marjorie Spart

On n’en finit plus de célébrer les «premières fois» de la Tissot Arena. Mais hier soir, la célébration qui s’est tenue sur la place Publique de l’enceinte multifonctionnelle résonnait comme un achèvement. Le conseiller fédéral Ueli Maurer (UDC) avait fait le déplacement pour inaugurer officiellement l’enceinte lors d’une grande fête qui se voulait populaire. Les milieux politiques, économiques et la population étaient réunis pour découvrir tant les stades que la zone commerciale du complexe.

Lors des nombreux discours prononcés, les mots «fierté» et «travail d’équipe» ont été les plus fréquemment prononcés, dans une pluie d’éloges et d’abondants superlatifs toujours très enthousiastes, devant un parterre de plusieurs centaines de personnes.

L’amour d’Ueli Maurer

Le discours le plus porteur a certainement été celui de Ueli Maurer. «J’ai aimé ces stades au premier regard. Je m’y sens bien et j’ai envie d’y rester», a-t-il déclaré avant d’avouer être tombé amoureux de la Tissot Arena quelques semaines auparavant, lorsqu’il a participé au premier match à domicile du HC Bienne.

Le ministre du sport a ensuite fait l’éloge du sport dans la société. «Il permet de franchir les frontières, mais aussi de supprimer les fossés entre hommes et femmes ou entre les jeunes et les vieux», a-t-il expliqué avant de conclure: «La construction de ces stades est un geste généreux que vous avez fait pour les jeunes.»

Pour sa part, le maire de Bienne Erich Fehr a rappelé les grandes étapes marquantes de ce mégaprojet qui a nécessité l’aval de la population à deux reprises. Initiés en 2007, les Stades de Bienne, comme ils étaient appelés à l’époque, ont pu entrer dans une phase de construction en décembre 2012.

Ueli Maurer, l’équipe suisse féminine de foot espoir, Hans Stöckli et Erich Fehr: la Tissot Arena a conquis tout le monde. Tanja Lander

Un phare pour le canton

Le conseiller d’Etat Christoph Neuhaus a, pour sa part, qualifié la Tissot Arena de «phare du sport pour le canton. C’est un vrai bijou et je suis sûr qu’il profitera à toute la région.»

Plus impliqués dans la réalisation du projet, l’entreprise totale HRS, chargée de construire les stades, ainsi que les architectes du bureau GLS ont plutôt mis l’accent sur le grand travail d’équipe qu’il avait fallu mener pour en arriver là. L’architecte Nik Liechti a remercié ses quelque 60 collaborateurs qui se sont investis durant près de neuf ans pour mener ce projet à bien: «Je ne dis pas que nous avons créé le plus beau stade de Suisse, mais nous pouvons être fiers du complexe que nous avons érigé», a-t-il asséné.

François Thiébaud, le patron de la marque Tissot qui a donné son nom au complexe multifonctionnel, était également présent lors de cette inauguration. Après avoir rappelé à quel point sa marque était impliquée dans le monde sportif – notamment dans le hockey –, il a souhaité aux utilisateurs de ces deux arènes de vivre beaucoup d’émotions. Et le membre du conseil d’administration du Swatch Group de tirer un parallèle: «Nos montres sont belles, mais elles le sont encore plus dans un bel écrin. Ce stade est cet écrin.»

Pour terminer ces officialités,  Erich Fehr a encore remis une montre et un diplôme d’honneur à son prédécesseur Hans Stöckli, l’instigateur du projet des stades, «cet homme visionnaire sans qui le complexe sportif n’aurait jamais vu le jour». 

La Tissot Arena a séduit ses premiers visiteurs

Didier Nieto

Réactions L’inauguration officielle de la Tissot Arena hier a attiré une foule bigarrée et intriguée aux Champs-de-Boujean. En famille, en couple ou entre amis, les Biennois et les habitants de la région – jeunes et moins jeunes – ont découvert avec intérêt ce que renfermait la partie commerciale du complexe sportif. Et les premières réactions sont plutôt enthousiastes. «J’habite dans le quartier. Depuis ma fenêtre, j’ai vu pousser les stades pendant près de trois ans», raconte Lucie. Et le résultat comble toutes ses attentes: «Je trouve l’ensemble vraiment exceptionnel, le bâtiment est magnifique, peu importe sous quel angle on l’observe.» Au-delà de l’aspect esthétique, les commerces représentent pour elle une vraie plus-value.

«Les possibilités d’achat manquaient dans le coin. Maintenant, je vais pouvoir aller faire mes courses à pied.» Flânant à ses côtés, Jean-Pierre, son beau-frère, approuve et vante le bilinguisme des commerçants. «Ici, contrairement aux magasins du centre-ville, on parle français partout.»

Sarah est venue de Corgémont avec son fils et son mari, simplement par curiosité. Première impression: «C’est grand, même trop peut-être!» La jeune femme ne prévoit pas forcément de faire de la Tissot Arena sa destination commerciale préférée. «Les magasins de meubles ou de jouet sont intéressants. A part ça, il y a déjà tout ce qu’il faut à Corgémont.»

Serge et Brigitte se promènent devant les magasins à la recherche d’un moyen de charger leur Gastro Card, le système de paiement sans espèce valable dans les bars et les restaurants. Les deux Biennois de Mâche sont venus assister au concert de Parov Stelar, donné en soirée sur la place Publique. Plutôt séduits par l’ensemble, ils ne savent pas encore s’ils viendront y faire leurs emplettes.

«Tout dépendra du prix du parking, parce qu’on ne peut malheureusement pas faire ses courses à vélo», sourit Serge, qui regrette par exemple les tarifs trop élevés du parking du Palais des Congrès. Sa compagne craint de toute façon que l’accès aux stades par la route soit compliqué. «J’ai l’impression qu’ils n’y ont pas trop pensé. La route de Boujean est toujours bouchée aux heures de pointe.»

Les familles ont afflué pour découvrir le complexe commercial et sportif.  Tanja Lander

Des stades de Bienne à la Tissot Arena

2007 Suite au besoin d’assainissement des deux stades (foot et hockey), la population accepte en votation (72% de oui) la construction des Stades de Bienne, une enceinte comprenant un antre de foot, de hockey, de curling et la patinoire publique. Une zone commerciale est prévue dans le complexe.

2010 En raison des difficultés à remplir la zone commerciale, le projet est redimensionné à la baisse. Le peuple doit se prononcer une nouvelle fois sur le projet et l’accepte à 73%.

2012 Le premier coup de pioche est donné le 20 décembre 2012, après deux ans de retard provoqués essentiellement par les difficultés rencontrées par l’investisseur Alstone – qui était venu épauler HRS, l’entreprise en charge de la réalisation des Stades – à trouver des locataires. Suite à de nombreuses discussions, la Ville a finalement rompu son contrat avec Alstone.

2013 Le 5 septembre 2013, les autorités biennoises procédant à la pose de la première pierre des Stades de Bienne.

2015 Le 4 février, le nouveau nom du complexe multisportif devient Tissot Arena. Le groupe horloger Swatch, par sa marque Tissot, s’engage financièrement pour les stades.

2015 Le 8 août se tient le match d’ouverture officiel dans le stade de foot. Le 21 août, c’est au tour du stade de glace.

2015 Le 25 septembre, les autorités inaugurent officiellement la Tissot Arena dont la zone commerciale est aussi en fonction, en présence du conseiller fédéral Ueli Maurer.

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