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Jura bernois

Le 1er août tous azimuts

On a fêté le 1er août un peu partout dans la région. Le JdJ était notamment à Nods, Saicourt, Reconvilier ou encore Monible

Un énorme feu à contempler. Bernard Schindler

A Nods
Autour du stand, Nods a fêté à la fois le pays et Henri Baumgartner. Le maire sortant a prononcé son dernier discours officiel, patriote et ouvert, plein d’humanité et de sens des nuances, à mille lieues des poncifs. L’orateur est un être humain qui a accepté pendant presque quatre ans de se mettre au service du village, l’antithèse d’un politicien avide de pouvoirs. Il a parlé de ses joies, de ses peines au quotidien, de sa confrontation avec les jamais contents, avec les avenants au caractère positif et les calmes sans histoire. Il a évoqué sans concessions la Suisse qu’il aime, petite et pas très modeste, qui doit savoir évoluer et rester ouverte. Il a regretté l’affaiblissement de la spiritualité, ajoutant: «Précisons que je ne parle pas forcément de religion».
Migrations dans les 2 sens
Il a aussi parlé des mouvements de population: «Et ce que je trouve remarquable, c’est qu’elles se font dans les deux sens, ces migrations». Il y voit plus une contribution à notre prospérité qu’une menace à notre identité. Enfin, il a remercié la population de la confiance accordée et souhaité un bel avenir au pays: «Nous formons l’espoir qu’il puisse poursuivre son parcours grâce à notre engagement, notre talent, notre volonté, nos compétences et notre intelligence». Les gens ont applaudi et chanté, debout, l’hymne national.
Et la fête a continué, la cantine ouverte plus tôt a régalé et,  réduite par l’effet-vacances à un octuor, la fanfare a surpris: les meilleurs instrumentistes étaient là. Sans basses ni percussions, leur musique était légère et alerte, digne des sérénades dans les majestueux parcs de Karlsbad ou Baden-Baden à la Belle-Epoque. Le feu d’artifice a été de qualité aussi, avec une douzaine de séquences originales et bien rythmées. Au final, l’énorme feu traditionnel devait être visible au moins jusqu’aux Alpes de Ligurie. /BS

Au Fuet
Rassemblée nombreuse au stand de tir du Fuet, la population des trois villages a vécu un 1er août très convivial. Le maire Markus Gerber a remercié la Société de tir du lieu qui, avec la commune municipale et le soutien de la Bourgeoisie, a organisé la manifestation. Un instant de silence a été observé à la mémoire de Jones Charpié, ancien instituteur et maire.
Après avoir remercié l’Ensemble Pierre-Pertuis ainsi que Fred et ses claviers, Markus Gerber a présenté l’orateur invité. Instituteur à Montbautier de 1970 à 1972, Henri Spychiger entreprend ensuite des études en agronomie et enseigne à l’Ecole d’agriculture de Grangeneuve. L’achat d’une ferme à Mont-Crosin lui permet de réaliser son vœu: être paysan.
Défenseur du monde rural
Dans ce cadre, il effectuera tous les travaux agricoles et forestiers avec ses chevaux, et recevra en formation pas moins de 50 apprentis. Son épouse ayant, quant à elle, accueilli 17 jeunes filles. Il a été, de 1997 à 2004, le premier président de la Fédération suisse du franches-montagnes et est encore membre de la Commission d’achat des chevaux de l’armée. Mais c’est à titre d’ancien président de la Commission des pâturages boisés (PB) du Jura bernois qu’il s’est exprimé mardi soir. Il a dit son plaisir de se trouver sur la commune bourgeoise de Saicourt, lauréate en 2012 et 2014 du concours PB, «un exploit sans précédent». Ces PB recouvrent un tiers de la surface du Jura bernois et en sont «l’image de marque». Citant les quatre critères pris en compte pour le concours, soit agriculture – sylviculture – biodiversité – tourisme, détente, sport, l’orateur a précisé que les espaces du pâturage  souhaité «ne tolèrent pas les excès et sont équilibrés dans tous les sens».
Au niveau des excès, «l’arrivée du loup, de l’ours ou même du bison européen entraîne un déséquilibre fatal dans l’ensemble de l’Arc jurassien». Les espaces du PB quelque peu mystiques sont, semble-t-il, synonymes de foyer accueillant, de patrimoine, de patrie».  «Prenons soin des fleurons de l’Arc jurassien. Dans nos pâturages, restons des locataires responsables, respectueux à tous les niveaux» a conclu Henri Spychiger./JH

A Reconvilier
Les communes de Tavannes, Loveresse et Reconvilier étaient réunies à la Salle des Fêtes de Reconvilier pour célébrer le 1er août. Quelque 180 personnes ont profité du repas et des traditionnels feux d’artifices.
Avant que l’hymne national ne soit repris en cœur, c’est le maire de Tavannes Pierre-André Geiser qui s’est chargé du discours officiel, son dernier à l’occasion d’une Fête nationale. Reprenant des mots de la conseillère fédérale invitant la population suisse à ne pas se replier sur elle-même, Pierre-André Geiser a encouragé l’assemblée à ne pas négliger les relations, les rencontres et les occasions de fêter ensemble.
A continuer aussi à collaborer entre les communes du Jura bernois, comme pour l’organisation de cette Fête nationale, et ce d’autant plus depuis le vote de Moutier. «Nous devrons faire preuve d’ouverture d’esprit pour rassembler la région, d’unité, et dialoguer de manière constructive, notamment pour placer les différents offices.» Il a également relevé l’importance des relations humaines, évoquant quelques éléments principaux du Pacte fédéral. «J’aimerais que nous puissions faire le pacte de ne nous soumettre à aucun bailli virtuel, qui nous pousserait à nous enfermer dans l’isolement. Que nous prêtions une assistance sans faille dans les projets qui concernent notre région. Et que nous appliquions une justice égale pour tous.» Il a terminé son allocution en souhaitant à chacun d’avoir la paix intérieure./SGO

A Monible
Sur les hauts de Monible, cela fait 30 ans qu’une équipe de jeunes s’est mis dans l’idée de fêter le 1er août avec un feu concurrençant tous ceux de la région. Et pour ce jubilé, ils ont fait fort, avec une tour de rondins atteignant les 20 mètres de hauteur. «20m07», renchérit Richard Neukomm, l’un des organisateurs. «C’est le plus grand qu’on ait construit.»
Pour bâtir cet impressionnant édifice, Jean-Claude Hostettmann, Yan Maurer, Richard et Raphaël Neukomm, Daniel Gyger, Simon Stettler, François Juillerat et Loïc Gigandet ont travaillé d’arrache-pied, plusieurs jours durant. Leurs efforts ont payé, puisque quelque 160 personnes se sont inscrites pour le repas du soir, le désormais traditionnel rôti à la broche avec gratin, . Il s’agit-là aussi d’un record./SGO

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