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Grand Conseil

Le chancelier sur la trajectoire présidentielle

Adoubé par ses pairs à la deuxième vice-présidence du Grand Conseil, Hervé Gullotti entame le chemin qui le mènera au perchoir, en 2021. Du français durant 12 mois? Les Alémaniques s’en réjouissent déjà!

Pierre Alain Schnegg présidera l’exécutif en 2020, Hervé Gullotti le législatif en 2021, soit douze ans après Chantal Bornoz Flück. Stéphane Gerber

Michael Bassin

La patience, dit-on, est la mère de toutes les vertus. Soit. Hervé Gullotti devra encore attendre un peu avant de s’installer dans le fauteuil de président du Grand Conseil. Mais en accédant, hier, à la deuxième vice-présidence, le siège suprême lui est promis pour 2021. Le socialiste tramelot deviendra le deuxième Jurassien bernois à diriger le plénum depuis le départ des trois districts jurassiens, succédant ainsi à sa camarade, de LaHeutte, Chantal Bornoz Flück (2009).

Selon le tournus qui prévaut au sein du législatif, cette deuxième vice-présidence revenait au Groupe socialiste cette année. Et si ce dernier a proposé un homme, c’est parce qu’il suit le principe de l’alternance et qu’Ursula Zybach a récemment assumé cette fonction. «La présidente de groupe a lancé l’idée du Jura bernois. Ce qui ne sera pas si mal, puisqu’il faudra avoir de la sensibilité par rapport à la question de Moutier», observait, hier, Hervé Gullotti.

En récoltant 136 voix sur 151 bulletins distribués (2 non rentrés, 13 blancs), le Tramelot peut se targuer d’une élection franche. «Je suis très content du résultat. On m’avait prévenu qu’étant inexpérimenté en procédure parlementaire, ce serait peut-être un désavantage. Mais, visiblement, les membres du Grand Conseil ont respecté le tournus.» En 2007, alors propulsée deuxième vice-présidente, Chantal Bornoz Flück avait recueilli 113 voix (sur 149 bulletins distribués).

Aucun parti ne s’est opposé à l’élection du chancelier tramelot, historien et journaliste de formation. Nombre de députés se sont même d’ores et déjà réjouis de voir un représentant du Jura bernois monter au perchoir en 2021 et d’entendre un peu plus la langue de Molière. «Cela nous fera du bien de rafraîchir nos connaissances en français», a souri Anita Luginbühl-Bachmann (PBD). Au nom de la Députation, le président Etienne Klopfenstein (UDC), avait préalablement chaleureusement recommandé l’élection d’Hervé Gullotti. Tout comme Elisabeth Striffeler-Mürset pour les socialistes.

Ambassade ambulante

Seuls les représentants de l’UDC et du PLR ont gentiment fait remarquer qu’Hervé Gullotti ne siège au Grand Conseil que depuis novembre 2017. Ils ont néanmoins reconnu le droit au PS de revendiquer ce siège et font pleinement confiance au candidat proposé. Le principal intéressé reconnaît qu’il ne dispose pas d’une longue carrière parlementaire, mais qu’il bénéficie par contre d’autres expériences très utiles. Son job de chancelier ne lui a-t-il pas permis de développer des compétences organisationnelles et relationnelles?

Le Tramelot de 46 ans aura deux ans pour se mettre dans le bain. Et dès 2021, il ne se contentera pas de donner un cours intensif de français à ses collègues. «Je souhaite être un ambassadeur du Jura bernois dans le reste du canton», affirme celui qui croulera sous les invitations. «Ce sera une occasion unique de faire passer un message auprès des 900 000 Alémaniques qui composent ce canton et qui ont peut-être une ignorance de ce qui se fait dans la partie francophone.»

Un président très chic

Patience toutefois. Ces 12 prochains mois, les débats seront dirigés par Hannes Zaugg-Graf, qui devient le premier Vert’libéral à assumer cette tâche. Ancien maire d’Uetendorf, près de Thoune, ce photographe, graphiste et amoureux de théâtre, amènera certainement une touche artistique aux débats. Ses chemises et vestons valent en tout cas à eux seuls le détour! Hier, cet ex-PS, qui s’est exprimé en partie en français durant son discours, a été élu avec 149 voix (sur 153). La première vice-présidence est revenue, elle, au libéral-radical Stefan Costa (128voix sur 151).

Quant au gouvernement, il sera présidé par le socialiste Christoph Ammann (133 voix sur 151). Le tour de Pierre Alain Schnegg viendra l’année prochaine. L’agrarien de Champoz a en effet été élu, hier, à la vice-présidence, par 119 voix. Sur les 151 bulletins distribués, 5ne sont pas rentrés, 26étaient blancs et un comportait visiblement un nom «divers».

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