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Feux interdits

Le danger vient du fêtard et ses pétards

Sur 17 lieux du Jura bernois et de Bienne où il était prévu d’organiser une fête du 1er Août, deux peuvent réaliser le feu d’artifice. La ferveur nationale reste au rendez-vous

Les feux d’artifice sur le lac de Bienne sont du ressort de la préfecture de Nidau, qui les a autorisés sur deux sites. Archives

Yves-André Donzé

La décision des préfets du canton de Berne d’interdire tous feux et feux d’artifice du 1er Août pourrait menacer la tenue des diverses manifestations. Mais la ferveur nationale ne s’en trouve pas perturbée pour autant. Les communes font contre mauvaise fortune, bon cœur, en maintenant la fête. Cela craint davantage pour le fêtard lambda bourré de pétards. C’est pour cela que les grands distributeurs s’abstiennent de vendre du matériel pyrotechnique en cas d’interdiction générale. Et que les feux au sol, même entourés de pierres, restent interdits.

«Augmenter l’authenticité de la fête»

L’interdiction est donc générale. Mais la question était de savoir si une commune ou l’un des 17 organisateurs ayant prévu de faire du feu et d’offrir un feu d’artifice à la population allait demander une dérogation.

La commune de Moutier, qui fêtera le 1er Août à la piscine, n’a encore pris aucune décision sur ce point. «Nous allons avoir une rencontre lundi avec les pompiers», assure Marco Fernandez, chef du Service des bâtiments. Pour ce qui est des frais occasionnés en vain, cela n’est pas si important en Prévôté puisqu’un achat de feux d’artifice ne dépasse pas les 3000francs. «Nous pourrions les garder pour une manifestation ultérieure», suggère Marco Fernandez.

A Saint-Imier, pas question de transiger avec la loi. «Pas de feu, pas d’artifices», tranche René Suter, de la police administrative communale, lequel explique toutefois qu’il est prématuré de se prononcer aujourd’hui sur le déroulement de la manifestation. A Tramelan, le maire Philippe Augsburger se montre, au contraire, tout feu tout flamme.

«Ce serait du domaine du n’importe quoi de jouer avec le feu avec cette sécheresse. Ce qu’on souhaite plutôt, c’est augmenter l’authenticité de la fête, la transformer en bal populaire, en toute convivialité. Tous les gens de Tramelan et environs sont invités. Nous souhaitons rallier un maximum de monde», s’enthousiasme le maire qui explique que l’autorisation n’ayant pas encore été délivrée, la commande d’artifices n’a pas été faite. Cela représente environ 5000 francs.

La Neuveville et Bienne, seuls autorisés

Ceux qui organisent un cortège aux flambeaux avec des luminaires peuvent le faire, comme à Courtelary et au cortège des enfants à Corgémont.

«On a reçu la circulaire de la préfecture lundi déjà, nous avons pris acte. Nous avons eu le temps de décommander le matériel», pose Otto Borruat, maire de Courtelary où la Société de développement et d’embellissement organise la Fête nationale. Comme à La Neuveville. Cette année l’institution de soins pour malades chroniques Mon Repos se joint à l’organisation. Feux interdits?

«On voulait le faire nous-même, mais le canton nous a devancés. Tout est tellement sec par ici», commente Roland Matti, maire de La Neuveville. Qui se réjouit de pouvoir faire le feu d’artifice prévu sur le lac. «Nous avons dû demander l’autorisation à la préfecture de Nidau. C’est elle qui régit le lac», se réjouit le maire. Avec le feu d’artifice du Pré-de-la-Rive, à Bienne, ils ne sont que deux organisateurs à pouvoir se payer ce luxe.

Retirés de la vente

COOP Les grandes surfaces respectent les interdictions générales de feux d’artifice et de matériel pyrotechniques.

Ainsi, le responsable de la communication de Coop, Giovanni Iacomini, confirme: «Notre fournisseur est en contact régulier avec les autorités en ce qui concerne les interdictions de feux d’artifice.

En cas d’interdiction cantonale, nous suspendrions la vente de feux d’artifice dans les cantons concernés et nous reprendrions les feux d’artifice déjà vendus. Par ailleurs, cette procédure correspond également à celle de 2003 ou de 2006», explique-t-il par communiqué.

Migros De son côté, Estelle Dorsat, porte-parole de la Migros pour la Suisse romande, confirme la même pratique. «Pour Migros, dès qu’un canton émet une interdiction générale d’utiliser des feux d’artifice, on arrête la vente.

Le matériel est renvoyé aux fournisseurs. Par exemple, nous avons interdit la vente dans les cantons de Fribourg et de Neuchâtel, mais pas encore en Valais. Nous le faisons en ce moment pour le canton de Berne», explique la communicatrice du géant de la distribution.

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