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Bienne

Le PS en quête d'unité

Le Parti socialiste veut tourner la page des bisbilles qui le rongent depuis des années. Hier, il a affiché sa volonté de se concentrer sur les thèmes politiques en cette année électorale.

Photo Peter Samuel Jaggi

Marjorie Spart

Le Parti socialiste de Bienne en a marre des bisbilles qui le rongent depuis des années. Vendredi, le comité directeur du grand parti – qui réunit les trois sections Est, Madretsch et PSR – a invité la presse pour faire la lumière sur les troubles qui le secouent depuis de nombreux mois, mais surtout pour marquer sa volonté d’avancer.

Coprésidente du grand parti, Susanne Clauss a d’emblée tenu à marteler qu’il n’y avait aucune «guerre interne» au sein des socialistes. «Mais des conflits de personnes.» Et d’affirmer que les membres du PS, toutes sections confondues, avaient envie de se concentrer sur les thèmes politiques. «Ce que nous faisons depuis l’an passé par le biais de groupe de travail, dans un esprit constructif et dans une dynamique positive.»

Les origines de la crise
Egalement coprésidente du grand parti, Samantha Dunning est revenue sur l’origine de la détérioration de l’ambiance chez les socialistes, qui a abouti aujourd’hui au dépôt d’une plainte de Niels Arnold à l’encontre du comité directeur, et à la demande de ce même comité d’exclure Niels Arnold du parti...

«L’ancien comité directeur du PS, dans lequel siégeait notamment Niels Arnold, n’a jamais accepté que les élus du PSR forment leur propre groupe parlementaire au Conseil de ville, car les statuts du parti ne le permettent pas. Nous avons demandé de modifier ces statuts, mais sans être entendus», a déploré Samantha Dunning, elle-même membre du PSR. Les Romands avaient constitué leur propre groupe pour gagner en visibilité et soutenir des thèmes qui leur sont chers, comme le bilinguisme, avaient-ils avancé.

Une ambiance délétère s’était alors instaurée au comité directeur duquel le PSR avait claqué la porte «pour nous éloigner des tensions car le dialogue n’était plus possible», a rappelé Samantha Dunning.

Suite à ce retrait, le PSR a décidé que les impôts de mandat de ses élus seraient versés sur un compte bloqué en son sein et non plus au grand parti. «Nous avons averti le PS Bienne de notre démarche et avons demandé l’ouverture d’un dialogue», a-t-elle poursuivi. Loin du dialogue escompté, l’ancien caissier du grand parti, Erich Augsburger, a entamé des poursuites à l’encontre du conseiller municipal Cédric Némitz pour non versement de son dû...

La base au travail
Malgré l’état d’esprit de certains socialistes, «la grande majorité est en quête d’unité», a souligné Susanne Clauss. «Nous avons organisé l’hiver passé un ‹open space›, un lieu où chacun a pu dire ce qui lui plaisait ou non au PS. Il est vite apparu que les structures et les statuts devaient être modifiés et allégés», a-t-elle expliqué en précisant que les socialistes romands avaient pris part à cet open space.

Lors de l’assemblée générale du 25 juin dernier, les membres du grand parti n’ont pas réélu Niels Arnold et Erich Augsburger, mais ont préféré mettre en place une nouvelle structure qui met sur un pied d’égalité Romands et Alémaniques et représente les deux groupes parlementaires ainsi que les Juso. «Et nous avons modifié les statuts pour permettre la coexistence des deux groupes», s’est réjouie la coprésidente.

Le hic, les socialistes non réélus n’ont pas accepté la situation. «Niels Arnold a porté plainte contre le nouveau comité directeur. Et Erich Augsburber a refusé de nous donner accès au compte postal du parti...» Suite à cela, le comité directeur a demandé à la section de Madretsch, l’exclusion des deux membres précités.

Interrogé sur les raisons de sa plainte, Niels Arnold a répondu qu’il voulait qu’un «organe externe vérifie la validité de l’assemblée générale du 25juin». Quant aux poursuites engagées contre Cédric Némitz, il persiste à dire que «l’argent devait être versé dans la caisse du grand parti et pas au PSR. Ce sont les statuts qui le disent... En plus, le PSR n’a jamais fourni la preuve que l’argent était bien là», souligne-t-il. Finalement, il ne voit pas pourquoi il devrait quitter le parti socialiste, «faire partie d’un autre groupe parlementaire est maintenant autorisé, non?», ironise-t-il.

Garder la majorité
Hier matin, six membres du comité directeur du PS étaient présents pour expliquer la mise à plat de la situation. «En cette année électorale, il est important de pouvoir nous concentrer sur les enjeux politiques. Il déjà est assez difficile de diriger une ville sans avoir en plus un parti qui dysfonctionne», a lancé le maire Erich Fehr, qui a annoncé être à disposition de son parti pour un nouveau mandat.

Au-delà d’une mise à niveau des structures internes du parti, les socialistes ont défi bien plus grand à relever: «Nous voulons conserver une majorité au Conseil municipal. Et gagner celle au Conseil de ville», a souligné Susanne Clauss.

Pour cela, il convient de trouver un.e bon.ne candidat.e pour succéder à Cédric Némitz qui ne brigue pas d’autre mandat. Pour y arriver, socialistes de toutes sections auront besoin de s’entendre.

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