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Pâturages boisés

Les exploitants entre contraintes et opportunités

Le traditionnel concours est mis en veille et remplacé par deux soirées d’information pour les professionnels et autres intéressés

Julien Berberat, Henri Spychiger et Rénald Queloz convient les exploitants de pâturages boisés à se renseigner au travers de deux conférences à Corgémont et Loveresse. Blaise Droz

Blaise Droz

La Commission des pâturages boisés du Jura bernois et la Chambre d’agriculture du Jura bernois organiseront ce printemps deux soirées destinées à informer les exploitants agricoles, les représentants des communes municipales et bourgeoises et les services de l’Etat ou encore d’autres intéressés sur le thème «Gestion et entretien d’un pâturage boisé, contraintes et opportunités.»

Identiques l’une à l’autre, elles se tiendront à la Salle de spectacles de Corgémont le lundi 25avril et à la Fondation rurale interjurassienne, à Loveresse, le 3 mai. Les deux conférences débuteront à 20h et mettront à contribution les orateurs Henri Spychiger, président de la Commission des pâturages boisés du Jura bernois, Bernard Leuenberger, président de la Chambre d’agriculture du Jura bernois, Julien Berberat, de la Fondation rurale interjurassienne, Rénald Queloz, de la Direction forestière 8, et Alain Ducommun, de Pro Natura Jura bernois.

Cette façon de faire est l’occasion de marquer une pause dans l’organisation du concours du meilleur pâturage boisé du Jura bernois organisé durant sept ans déjà avec quatre partenaires représentant les milieux agricoles, forestiers, de la protection de la nature et du tourisme.

«Or, explique Henri Spychiger, cet attelage à quatre ne fonctionne plus. Chacun tire la couverture de son côté alors que le monde de l’agriculture vit une période d’incertitudes et de conflits d’intérêts.»

Henri Spychiger ajoute que malheureusement, les pâturages boisés ne sont pas épargnés et que leurs exploitants ne s’y retrouvent plus, confrontés qu’ils sont à une multitude de contraintes administratives. Il est ainsi apparu à la Commission des pâturages boisés que l’organisation de ces deux séances allait aider les agriculteurs concernés à s’en sortir un peu mieux. L’idée d’organiser le concours n’est pas morte et en principe celui-là redémarrera en 2017, sous une forme renouvelée.

Beaucoup de questions

Quant aux deux conférences, elles visent à répondre aux questions que se posent les agriculteurs sur la manière de qualifier le type de pâturages qu’ils exploitent, en vue d’obtenir des contributions sous forme de paiements directs. Julien Berberat leur expliquera les différentes typologies de pâturages qui peuvent être boisés ou non ou encore extensifs ou non. La conséquence est qu’ils répondront ou pas à la catégorie dite Surface de promotion de la biodiversité (SPB).

Chaque agriculteur doit consacrer au moins 7% de sa surface agricole utile (SAU) à l’exploitation extensive, mais les différentes combinaisons entre boisé, extensif ou traditionnel sont multiples et il n’est pas étonnant que pour beaucoup d’exploitants ces dénominations ressemblent à une jungle administrative difficile à explorer.

A cela, s’ajoutent les différents types d’affectation tels que vaches laitières, vaches allaitantes ou estivage, et encore à la réglementation relative à l’usage des produits phytosanitaires.

Henri Spychiger ne manque jamais de répéter qu’en la matière il y a des contraintes mais aussi des opportunités d’obtenir un financement complémentaire en fonction du statut accordé aux parcelles.

Lors de ces séances Rénald Quéloz parlera bien sûr de l’aspect forestier lié à la définition des pâturages boisés et non boisés. Il abordera aussi le cadre légal du girobroyage qui représente un véritable changement d’affectation des parcelles et qui nécessite l’équivalent d’un permis de construire.

Enfin Alain Ducommun parlera des réseaux et prairies et des pâturages secs d’importance nationale sous l’aspect de leurs contraintes spécifiques. Un document sera en outre remis aux participants.

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